Jamais VivaTech n’avait autant misé sur l’intelligence artificielle : plus de 40 % des exposants présentaient cette année des solutions fondées sur des technologies d’IA, qu’elles soient génératives, prédictives, embarquées ou souveraines. L’AI Avenue, animée notamment par Salesforce, a vu défiler une foule dense autour des démonstrations de startups comme Buddyo, Vrai AI ou Next. Plusieurs annonces ont également rythmé ces quatre jours, à commencer par la création de “Mistral Compute” – une nouvelle infrastructure européenne de calcul IA lancée en partenariat entre NVIDIA et Mistral AI. Pour la première fois, le GTC Paris – grand-messe technologique de NVIDIA – s’est tenu dans le cadre de VivaTech, symbolisant la convergence des écosystèmes. Un carrefour mondial d’entrepreneuriat Avec plus de 14 000 jeunes pousses venues de 120 pays et 50 pavillons nationaux, VivaTech s’est imposé comme le cœur battant du capital-risque européen. Les investisseurs les plus influents (Accel, Sequo...

Peut-on faire un jeu vidéo bâti sur la souffrance physique, morale et sociale des personnes qui vivent dans la rue ? Pour la société allemande Farbflut Entertainment, basée à Hambourg, la réponse est clairement oui. Après avoir lancé « Clodogame » (le jeu du clochard) Outre-Rhin en 2008 et comptabilisé depuis quelque 2,2 millions de joueurs pour 3 milliards de pages internet vues par mois, elle vient d'ouvrir une version française.
Le joueur doit multiplier les « stratégies » pour survivre dans la rue parisienne et devenir « châtelain » à Versailles : attraper un animal pour organiser des combats, créer sa bande pour attaquer des sans-logis et contrôler un arrondissement, jouer d'un instrument dans le métro, partir mendier, etc. Au pays des droits de l'Homme, de l'abbé Pierre et des Don Quichotte, autant dire que ce jeu exploitant tous les clichés passe mal.
« Il ne s'agit aucunement de se moquer de ces personnes. On est plutôt dans le pur deuxième degré, sans méchanceté. On donne de la visibilité à un problème de société », explique benoîtement à nos confrères de 01net Jean-Baptiste Bertrand, porte-parole de l'éditeur en France, qui promet que si le jeu, gratuit et financé par la publicité, trouve son public, il reversera une partie des bénéfices, comme en Allemagne, à des associations caritatives. Clodogame.fr pourrait ne pas en avoir l'opportunité.
Après le tollé et les réactions négatives des associations, Benoist Apparu, secrétaire d'État au Logement, a vivement condamné « les créateurs de jeux qui utilisent la souffrance humaine pour se faire un coup de pub » et demandé à ses services juridiques « d'étudier les différentes possibilités d'intervention contre ce jeu en ligne. » Reste qu'une interdiction de Clodogame paraît difficile, le jeu ne contrevenant à aucune loi.