Accéder au contenu principal

L’ADN synthétique, une révolution à venir pour le stockage de données

Par Patrick Dufour, Directeur Stratégie et alliances Le PEPR (programme et équipement prioritaire de recherche) exploratoire MoleculArXiv, piloté par le CNRS, développe de nouveaux dispositifs de stockage de données sur ADN. Son aboutissement marquera une sensationnelle innovation, répondant à de multiples points de blocage déjà pressants. Ce programme et équipement prioritaire de recherche est certainement un des plus importants à soutenir à ce jour. Une perspective prometteuse Personne n’est passé à côté des travaux de recherche scientifique sur les possibilités qu’offre l’ADN synthétique en matière de stockage de l’information. Le CNRS publie ses avancées régulièrement et il y a de quoi chanter tel le coq au petit matin si l’on en juge par les progrès manifestes des chercheurs en la matière. Il sera passionnant de suivre les résultats des très prochaines applications concrètes. Des partenariats avec des instituts français comme l’INA, la BNF ou des institutions européennes permettro

La chasse aux antiradars

Il y a quelques semaines, les Toulousains médusés découvraient sur des panneaux 4x3 le portrait géant d'un gendarme, lunettes lasers en main, en train de les fixer. Un joli coup de pub en trompe l'œil pour vendre un nouveau modèle d'avertisseur de radars. C'est que depuis la mise en place du système des radars automatiques en France il y a huit ans, le marché de ces appareils qui permettent aux automobilistes, en temps réel, de connaître l'emplacement des radars mobiles, a littéralement explosé.

« C'est l'appel de phare du XXIe siècle », résume la société Coyote, qui revendique plus de 340 000 utilisateurs et 481 831 radars mobiles signalés.

Son concurrent, AlerteGPS affiche un chiffre d'affaires en hausse de 60 % (à 17M€ en 2008) et affirme avoir vendu 700 000 équipements en trois ans pour une communauté aujourd'hui riche de 850 000 membres. Les sociétés mettent également en avant le fait que leurs avertisseurs et leurs membres permettent de signaler, outre les radars mobiles, les « zones à risques » (accidents, bouchons, etc.) ; contribuant ainsi à sécuriser les trajets. « C'est se donner bonne conscience à peu de frais », peste Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière (LCVR), qui vient de demander au gouvernement d'interdire ces avertisseurs, comme l'ont fait certains autres pays européens (la Suisse, l'Allemagne et l'Autriche). La Ligue, qui fait de la lutte contre la vitesse excessive son combat n° 1, veut même aller plus loin.

« Nous souhaitons que les constructeurs mettent en place dans leurs véhicules le système de limiteur s'adaptant à la vitesse autorisée (Livia) actuellement expérimenté dans les Yvelines », confiait hier à La Dépêche Chantal Perrichon.

Pour l'heure, le gouvernement reste dans l'expectative sur l'interdiction des populaires avertisseurs. Il est vrai que le dernier comité interministériel à la sécurité routière (CISR), qui s'est tenu le 18 février dernier, a suffisamment mis l'accent sur les contrôles de vitesse : apparition d'ici l'année prochaine des radars tronçons, qui mesureront la vitesse moyenne sur quelques kilomètres ; éloignement des panneaux annonçant un radar fixe à au moins 1 kilomètre ; installation de 250 nouveaux radars fixes cette année et de 250 radars aux feux rouges.


Faut-il les interdire ?

NON. Jean-Luc Nobleaux, journaliste spécialisé auto moto, auteur de « Radars, le grand mensonge » (Ed. Tatamis).
L'engouement pour les avertisseurs de radars est la conséquence d'un système injuste. À partir du moment où l'on multiplie les radars « pièges » sur des tronçons parfaitement sécurisés, on ne peut pas empêcher les gens - et notamment les gros rouleurs - de chercher à les éviter. Supprimer les détecteurs de radars serait vain, dans la mesure où les radars (à la française) n'ont jamais fait baisser le nombre d'accidents, comme le prouvent les chiffres. Si une telle interdiction venait à être prise ; il ne s'agirait pour les pouvoirs publics que de chercher à optimiser le chiffre d'affaire du système « radars » et rien d'autre. Car ce système tel qu'il est conçu chez nous, ne peut proliférer que s'il s'auto-finance. Il faut noter aussi que cette idée d'interdiction est portée par une association extrémiste et jusqu'au-boutiste qui n'est pas représentative mais qui, complice du gouvernement, bénéficie de la bienveillance des pouvoirs publics.

OUI. Chantal Perrichon, présidente de l'association Ligue contre la violence routière (LCVR).
Nous proposons d'interdire les avertisseurs car tout ce qui sert à affaiblir les contrôles de vitesse va à l'encontre de la sécurité routière. La preuve : les résultats inespérés que nous enregistrons depuis 2002 et qui ne concernent pas les grands excès de vitesse mais bien la vitesse de tous. Chacun a abaissé sa vitesse et cela a eu des conséquences immédiatement visibles. Abaisser de 1 % la vitesse conduit à diminuer de 4 % le nombre de tués sur les routes. Ce constat a été fait dans tous les pays européens. Ces systèmes - « chacal », « hyène » ou ce que vous voulez - sont des provocations. Il faut que les gens acceptent de respecter les limitations ; et cela d'autant plus que lors de la recherche des causes des accidents, la vitesse est sous-évaluée alors qu'elle est le premier facteur d'accident, ce n'est pas l'alcool. Rien n'a été fait sur ce facteur vitesse depuis 2002 ? Si on veut agir vite, il faut agir maintenant, c'est le sens de notre souhait d'interdiction des avertisseurs.

De l'avertisseur au détecteur
Les avertisseurs de radars. Les avertisseurs de radars sont légaux en France puisqu'ils n'embarquent pas de technologies pour détecter et/ou brouiller les dispositifs de contrôle de vitesse des forces de l'ordre. On peut répertorier deux types d'avertisseurs. Le premier type consiste en des appareils, dont les plus petits ont la taille d'un briquet, qui embarquent une puce GPS, la liste publique de l'emplacement des radars fixes et celle, plus aléatoire, des zones susceptibles d'être l'objet de contrôles potentiels (radars mobiles, embarqués, jumelles). La plupart des terminaux GPS disposent des mêmes caractéristiques. Le second type d'avertisseur qui a le vent en poupe rajoute une fonction communautaire : l'avertisseur peut émettre et recevoir en temps réel des informations dès lorsqu'il se trouve dans le réseau de la communauté. Et ce sont les automobilistes qui, en appuyant sur un bouton, alertent la communauté de la présence d'un radar ou d'un événement routier. Coyote, AlerteGPS, Inforad, etc. proposent des modèles sans cesse plus sophistiqués et revendiquent chacune d'avoir la meilleure base de données de radars ou la plus grande communauté en France ou/et en Europe. Les avertisseurs s'invitent aussi de plus en plus dans les smartphones (iPhone, mobiles Android) via de petites applications.

Les détecteurs de radars. Les détecteurs de radars sont des appareils très sophistiqués et beaucoup plus chers que les avertisseurs (à partir de 250 €). Strictement interdits en France, ils se trouvent assez facilement sur des sites internet étrangers, notamment belges. Ces appareils permettent de détecter les ondes émises par les radars comme celle des jumelles lasers. Mais gare à vous si vous vous faites prendre lors d'un contrôle. L'article R413-15 du code de la route prévoit 1 500 € d'amende, une suspension du permis pouvant aller jusqu'à 3 ans, le retrait de 2 points et même la saisie du matériel et de la voiture.

Témoignage : « J'ai mon Coyote pour garder mon permis »
Robert, cadre carcassonnais dans une grande entreprise du Grand Sud.
« J'ai reçu un terminal Coyote en décembre, c'était mon cadeau de Noël. Depuis, je l'utilise tous les jours sur les routes de la région, en Aveyron, en Ariège. Si je veux garder mon permis de conduire, c'est un outil indispensable. Mon Coyotte est 100 % efficace, sauf la nuit où il y a moins de membres de la communauté sur les routes », explique Robert. « Cela ne sert pas à rouler vite, mais c'est une aide pour ceux qui, comme moi, on la tête en l'air et se retrouvent vite au-dessus des limitations. » Robert apprécie aussi l'entraide qui existe entre membres. « À Toulouse, je suis entouré de 250 Coyote et sur autoroute entre 35 et 50, en journée. Cela permet d'avoir des informations fiables », explique le quadragénaire, qui a déjà signalé à la communauté en appuyant sur un bouton de son appareil la présence de radars mobiles en bord de route, ou de perturbation du trafic. Le prix de la tranquillité « 200€ l'appareil et un abonnement mensuel de 12 € par mois. »

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté

Univers parallèles et mondes virtuels : la guerre des métavers est commencée

  Une partie de poker dans le métavers (capture d'écran de la vidéo “Le métavers et comment nous allons le construire ensemble” sur YouTube) Par  Oihab Allal-Chérif , Neoma Business School Le 17 octobre 2021, Mark Zuckerberg a lancé les hostilités de manière assez théâtrale, comme s’il défiait ses concurrents d’en faire autant. Afin de concrétiser son rêve d’enfant, le métavers, il a décidé de mettre en œuvre des moyens colossaux : 10 000 ingénieurs hautement qualifiés seront recrutés en Europe dans les 5 prochaines années. Cette annonce a été faite quelques jours avant celle du changement de nom du groupe Facebook en Meta , le 28 octobre, démontrant ainsi l’engagement total du fournisseur de réseaux sociaux dans la transition vers le métavers. Le 22 juillet 2021, dans une interview à The Verge , le créateur de Facebook racontait : « Je pense à certains de ces trucs depuis le collège quand je commençais tout juste à coder. […] J’écrivais du code

Sans Sauvegarde, pas de cyber-résilience

Par Alexandra Lemarigny, directrice commercial Europe du Sud Opentext Security Solutions Les études diverses sur les habitudes de sauvegarde des entreprises et leurs collaborateurs sont sans équivoque : très majoritairement, elles ne s’attardent vraiment sur ces questions de sauvegarde ou de récupération qu’en cas d’incidents. Pourtant la sauvegarde est l’élément majeur des dispositifs de cyber-résilience, à savoir la capacité à rester opérationnel, même face aux cyberattaques et à la perte de données. La sauvegarde n’est pas suffisamment considérée Dans les faits, force est de constater que la sauvegarde n’est pas envisagée dans son entièreté par les entreprises qui n’ont pas eu à subir d’accidents et il est fréquent qu’elles ne sauvegardent pas les éléments les plus pertinents. A titre d’exemples une entreprise peut ne sauvegarder qu’un ou deux serveurs, ou un élément qu’elle a identifié comme critique quelques années auparavant. Certaines ne tiennent pas compte de l’évolution de leu

Implants cérébraux : la délicate question de la responsabilité juridique des interfaces homme-machine

Dans le film Transcendance , de Wally Pfister, sorti en 2014, le héros mourant transfère son esprit dans un ordinateur quantique. Wally Pfister, 2014 Par  Elise Roumeau , Université Clermont Auvergne (UCA) Depuis quelques années, Elon Musk ne cesse de faire des annonces relatives à des avancées technologiques. Voitures autonomes , voyages interplanétaires , interface homme-machine , achat du réseau social Twitter… rien ne semble arrêter l’homme d’affaires. Aucun obstacle technique, géographique, physiologique ne lui semble infranchissable. Pourtant, ses projets pourraient, à court terme, poser de véritables difficultés du point de vue juridique. La recherche d’une fusion entre le cerveau et l’intelligence artificielle Avec Neuralink, l’un des objectifs visés par Elon Musk est de créer une interface entre l’humain et la machine . À plus ou moins court terme, le projet porte sur le développement d’implants cérébraux pour pallier des troubles neur

ChatGPT et cybersécurité : quels risques pour les entreprises ?

Analyse de Proofpoint Les plateformes de génération de texte tel que ChatGPT permettent de créer du contenu de qualité, instantanément, gratuitement, et sur n’importe quel sujet. Comme le confirme le lancement de Bard par Google, nous sommes désormais entrés dans une course à l’IA, ou chaque géant du web cherche à posséder la meilleure solution possible. Si l’avancée technologique est majeure, le risque notamment pour la cybersécurité des entreprises est indéniable. Comment lutter contre des campagnes de phishing de plus en plus ciblées et sophistiquées, maintenant alimentées par des technologies capables de parfaire encore plus la forme et la teneur d’un email malveillant ? En quelques mots, ChatGPT offre une ingénierie sociale très performante, mais une automatisation encore limitée. Concernant la détection de la menace par rançongiciels, comme l’explique Loïc Guézo, Directeur de la stratégie Cybersécurité chez Proofpoint, « Bien que les chatbots puissent générer du texte pour le cor

Sondage : quatre Français sur dix craignent le vol d'identité

Selon un sondage représentatif commandé par le fournisseur de messagerie GMX , de nombreux internautes français sont préoccupés (31%), voire très inquiets (9%), d'être victimes d'un vol d'identité. La majorité craint que des inconnus puissent faire des achats (52%) avec leur argent. Dans le cas d'une usurpation d'identité, les criminels accèdent aux comptes en ligne et agissent au nom de leurs victimes. De nombreuses personnes interrogées craignent que des inconnus signent des contrats en leur nom (37 %), que des escrocs utilisent l'identité volée pour ouvrir de nouveaux comptes (36 %) et que des informations les plus privées tombent entre des mains étrangères ou soient rendues publiques (28 %). Besoin de rattrapage en matière de sécurité des mots de passe Il est urgent de rattraper le retard en matière d'utilisation de mots de passe sûrs selon GMX : 34 % des utilisateurs d'Internet en France utilisent dans leurs mots de passe des informations personnell