Portraits de John Hopfield et Geoffrey Hinton, lauréats du prix Nobel de physique 2024 pour leurs découvertes et inventions qui ont permis de développer l'apprentissage machine avec des réseaux de neurones artificiels. Niklas Elmehed © Nobel Prize Outreach Par Thierry Viéville , Inria Le prix Nobel de physique 2024 récompense des travaux précurseurs de John Hopfield et Geoffrey Hinton sur les réseaux de neurones artificiels, à la base de l’apprentissage machine. Ces travaux ont participé au développement de l’intelligence artificielle, qui chamboule aujourd’hui de nombreux secteurs d’activité. C’est à une question simple que John Hopfield et Geoffrey Hinton ont apporté une réponse qui leur vaut aujourd’hui le prix Nobel de physique : « Quelle est la description la plus simple que nous pourrions faire de nos neurones, ces composants du cerveau, siège de notre intelligence ? » Un neurone, qu’il soit artificiel ou biologique, est u
Hier à minuit, la région Midi-Pyrénées était privée de télévision. Les noctambules qui reçoivent la télé par une antenne râteau avaient beau zapper, leur écran est resté noir, quelques heures, pour la bonne cause : le basculement dans le tout numérique. A minuit, tous les émetteurs terrestres diffusant la télévision en mode analogique et en mode numérique devaient, en effet, s'éteindre. Les émetteurs analogiques de façon définitive ; les émetteurs numériques de façon temporaire, le temps d'effectuer les travaux nécessaires pour ajuster les puissances et les fréquences de diffusion.
Avant-dernière région à basculer - à l'exception de Castres qui est programmée avec le Languedoc-Roussillon le 29 novembre - Midi-Pyrénées a constitué pour France télé numérique (FTN), le groupement d'intérêt public chargé du passage au tout numérique, « un chantier record » pour reprendre l'expression de son président Louis de Broissia, interrogé hier dans La Dépêche.
Basculement progressif
Midi-Pyrénées devant étalonner rien moins que 252 émetteurs, le basculement a été prévu pour s'étaler entre aujourd'hui et jeudi, supervisé par un QG installé à Toulouse. Qu'on se rassure, avant 10 heures ce mardi, 81,1 % de la population de la région doit recevoir à nouveau la télévision ; et ce soir ce devrait être 91 % des foyers qui seront à même de profiter de la qualité de la télévision numérique terrestre (TNT). Car si la TNT a été lancée en France en 2005, tout le monde n'a pas pu en profiter. « Le passage au tout numérique permet également d'étendre la couverture des chaînes », rappelle Michel Boyon, président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).
« La couverture de M6 passe de 73 % à 95 % ; celles des chaînes en haute définition passe par exemple de 4 % à 89 % en Aveyron. Et de 63,8 % à 86,5 % au niveau régional. C'est un progrès fantastique », estime M. Boyon, qui est aujourd'hui à Toulouse pour saluer tous les acteurs de ce chantier historique.
Michel Boyon : "La TNT est une réussite"
Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon sont les deux dernières régions à passer au tout numérique. Êtes-vous satisfait de l'organisation de ce basculement en France ?
Michel Boyon, président du Conseil supérieur de l'audiovisuel - Oui, le passage à la télévision entièrement numérique a été très bien maîtrisé. Ce n'était pas évident. Lors de la première expérience, il y a 3 ans, nous étions encore dans l'expectative. Mais, d'une région à l'autre, le processus s'est de mieux en mieux déroulé. On a constaté une très forte mobilisation de tous : les élus, les associations, les services des collectivités locales ; et partout France télé numérique a joué un rôle très efficace dans l'information et l'accompagnement du public. Sur les plans technique aussi bien que social et humain, j'affirme que le passage au tout numérique est vraiment une réussite.
Depuis 2005, la TNT a trouvé sa place dans le paysage audiovisuel français. Le CSA vient de lancer un appel à candidatures pour six nouvelles chaînes. Quels vont être les critères de sélections des différents candidats ? Les groupes qui étaient bénéficiaires des chaînes bonus seront-ils, d'une certaine façon, privilégiés ?
Les critères sont fixés par la loi. Le CSA doit s'assurer de la viabilité économique du projet, du respect des règles concernant la limitation des concentrations, notamment le nombre maximal de chaînes qu'un même groupe peut avoir sur la TNT. Et il y a bien sûr l'intérêt du projet : qu'apporte-il de nouveau au téléspectateur ? Le CSA y sera attentif ; il ne crée pas des chaînes pour se faire plaisir, il exige qu'elles fournissent un plus par rapport à l'offre actuelle.
Les dossiers de candidatures seront déposés pour le 10 janvier. Il est assez probable que nous aurons pas mal de candidats, mais aucun ne part avec un avantage par rapport aux autres. Tous seront placés sur un strict pied d'égalité. La procédure est transparente, avec des auditions publiques. Et le CSA choisira selon des critères totalement objectifs. Le lancement de ces nouvelles chaînes pourra se faire au début de l'automne 2012.
Dans le rapport sur l'évolution de la TNT que vous avez remis au Premier ministre en septembre, vous préconisiez un changement de norme de diffusion pour un passage au DVB-T2, ce qui aurait obligé les Français à changer la totalité de leur équipement. François Fillon n'a pas souhaité que cette norme du futur soit adoptée dans l'immédiat. Quel va être le calendrier ?
En deux mois, j'ai rencontré plus de cent personnalités et organismes : j'ai constaté un large consensus sur le fait que le changement de norme est un impératif. J'ai analysé le pour et le contre d'une application immédiate à toutes les chaînes nouvelles, formule qui avait ma préférence. Le gouvernement a tenu compte du nombre des foyers qui se sont équipés récemment pour accéder à la TNT en changeant de récepteur ou d'antenne, en achetant un adaptateur. Mais l'objectif clairement affiché est le passage à cette nouvelle norme qui est celle de l'avenir. Les textes nécessaires seront prochainement pris.
2012 est l'année de la présidentielle. Vous avez récemment mis en demeure les chaînes de télévision et des stations de radio de respecter sous peine de sanction les temps de parole. Craignez-vous d'autres dérapages ?
Je ne crains pas de nouveaux dérapages. Si nous avons décidé ces mises en demeure, c'est précisément pour éviter que les débordements ne se reproduisent. Les chaînes concernées vont être très vigilantes sur le respect du pluralisme politique. Le CSA a tenu à marquer très fermement les choses quand il a constaté des résultats extravagants par rapport aux règles. Nous étions d'autant plus choqués que, début juillet, nous avions mis en garde les rédactions à propos de la primaire socialiste en leur disant qu'elle pouvait occasionner des infractions aux règles sur les temps de parole. Malgré cela, certaines chaînes n'ont pas pris les mesures correctives avant la fin septembre. Nous leur avons rappelé les règles, car elles s'exposent à des sanctions en cas de récidive.
"Il faut réguler la télé connectée à internet"
Depuis plusieurs années, le CSA souhaite pouvoir réguler certains contenus sur internet. Pourquoi, et est-ce toujours d'actualité ?
Cette question est de plus en plus d'actualité à cause de la télévision connectée, qui permet de recevoir sur le même écran tantôt des images de la télévision classique, tantôt des images provenant d'internet. Le phénomène n'est pas nouveau : sur un ordinateur, sur un téléphone mobile, sur une tablette, vous pouvez aujourd'hui recevoir ces différentes images. Mais que toutes puissent arriver sur le téléviseur familial change beaucoup les choses. On ne sait pas encore très bien comment les Français vont réagir face à la télévision connectée : actuellement un téléviseur vendu sur quatre est connectable à internet ; mais il faut qu'il soit effectivement connecté et que les gens prennent l'habitude de l'utiliser à cette fin. Il est difficile de dire à quelle date le mouvement prendra de l'ampleur, mais ma conviction est que la télévision connectée occupera une place grandissante. La question est de savoir si on peut durablement laisser venir sur le même écran des images classiques régulées par le CSA et des images d'internet qui ne sont pas régulées. Cela pose des problèmes pour la protection de l'enfance ; pour la lutte contre le racisme, l'antisémitisme, les discriminations ; pour le respect de la dignité de la personne. Comment faire pour introduire un minimum de régulation sur les images qui viennent d'internet ? Cette régulation sera différente, plus souple, plus simple, et elle fera très largement appel à l'autorégulation des professionnels. J'ai soulevé ce problème très régulièrement, les autorités françaises l'ont évoqué en mai dernier à l'e-G8. Je sens que les opinions publiques commencent à bouger en Europe. C'est un sujet difficile à cause de la mondialité d'internet. Il faut trouver les bons instruments juridiques et techniques. Mais on n'a pas le droit de rester inerte. Le CSA est la seule institution à avoir une expérience du suivi des contenus ; ce ne serait pas illégitime qu'on lui confie cette mission.
"Téléréalité : on a besoin de règles"
Vous vous êtes récemment montré très critique à l'encontre les programmes de téléréalité, qui ont connu certaines dérives. Que préconise le CSA ?
Le CSA est déjà intervenu dans le passé. Par exemple, Il a imposé dans les émissions de téléréalité où les candidats sont « enfermés » un espace sans caméra où ils puissent être tranquilles : c'est la « salle CSA ». Après un dialogue sérieux avec les professionnels, nous avons pensé qu'il fallait aller plus loin. Pas en édictant des règles, mais en formulant des recommandations, des principes dont tous pourraient s'inspirer. Par exemple, avoir un suivi psychologique beaucoup plus important à l'égard des candidats, non seulement pendant les émissions, mais au moment de la sélection et après les épreuves pendant plusieurs mois. Nous demandons qu'on s'abstienne de sélectionner des personnes paraissant fragiles. Nous avons rappelé aux chaînes et aux producteurs qu'il fallait être attentif au respect de la dignité de la personne.
Avant-dernière région à basculer - à l'exception de Castres qui est programmée avec le Languedoc-Roussillon le 29 novembre - Midi-Pyrénées a constitué pour France télé numérique (FTN), le groupement d'intérêt public chargé du passage au tout numérique, « un chantier record » pour reprendre l'expression de son président Louis de Broissia, interrogé hier dans La Dépêche.
Basculement progressif
Midi-Pyrénées devant étalonner rien moins que 252 émetteurs, le basculement a été prévu pour s'étaler entre aujourd'hui et jeudi, supervisé par un QG installé à Toulouse. Qu'on se rassure, avant 10 heures ce mardi, 81,1 % de la population de la région doit recevoir à nouveau la télévision ; et ce soir ce devrait être 91 % des foyers qui seront à même de profiter de la qualité de la télévision numérique terrestre (TNT). Car si la TNT a été lancée en France en 2005, tout le monde n'a pas pu en profiter. « Le passage au tout numérique permet également d'étendre la couverture des chaînes », rappelle Michel Boyon, président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).
« La couverture de M6 passe de 73 % à 95 % ; celles des chaînes en haute définition passe par exemple de 4 % à 89 % en Aveyron. Et de 63,8 % à 86,5 % au niveau régional. C'est un progrès fantastique », estime M. Boyon, qui est aujourd'hui à Toulouse pour saluer tous les acteurs de ce chantier historique.
RemémorisezIl est normal que le téléspectateur voit apparaître pour les chaînes qui ont changé de canal, le message « pas de signal » ou « no signal » en lieu et place de son programme habituel.
Avec le passage à la télé tout numérique, les canaux de certaines chaînes changent. Pour retrouver toutes les chaînes de la TNT il faudra donc effectuer une recherche et mémorisation des chaînes.
Michel Boyon : "La TNT est une réussite"
Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon sont les deux dernières régions à passer au tout numérique. Êtes-vous satisfait de l'organisation de ce basculement en France ?
Michel Boyon, président du Conseil supérieur de l'audiovisuel - Oui, le passage à la télévision entièrement numérique a été très bien maîtrisé. Ce n'était pas évident. Lors de la première expérience, il y a 3 ans, nous étions encore dans l'expectative. Mais, d'une région à l'autre, le processus s'est de mieux en mieux déroulé. On a constaté une très forte mobilisation de tous : les élus, les associations, les services des collectivités locales ; et partout France télé numérique a joué un rôle très efficace dans l'information et l'accompagnement du public. Sur les plans technique aussi bien que social et humain, j'affirme que le passage au tout numérique est vraiment une réussite.
Depuis 2005, la TNT a trouvé sa place dans le paysage audiovisuel français. Le CSA vient de lancer un appel à candidatures pour six nouvelles chaînes. Quels vont être les critères de sélections des différents candidats ? Les groupes qui étaient bénéficiaires des chaînes bonus seront-ils, d'une certaine façon, privilégiés ?
Les critères sont fixés par la loi. Le CSA doit s'assurer de la viabilité économique du projet, du respect des règles concernant la limitation des concentrations, notamment le nombre maximal de chaînes qu'un même groupe peut avoir sur la TNT. Et il y a bien sûr l'intérêt du projet : qu'apporte-il de nouveau au téléspectateur ? Le CSA y sera attentif ; il ne crée pas des chaînes pour se faire plaisir, il exige qu'elles fournissent un plus par rapport à l'offre actuelle.
Les dossiers de candidatures seront déposés pour le 10 janvier. Il est assez probable que nous aurons pas mal de candidats, mais aucun ne part avec un avantage par rapport aux autres. Tous seront placés sur un strict pied d'égalité. La procédure est transparente, avec des auditions publiques. Et le CSA choisira selon des critères totalement objectifs. Le lancement de ces nouvelles chaînes pourra se faire au début de l'automne 2012.
Dans le rapport sur l'évolution de la TNT que vous avez remis au Premier ministre en septembre, vous préconisiez un changement de norme de diffusion pour un passage au DVB-T2, ce qui aurait obligé les Français à changer la totalité de leur équipement. François Fillon n'a pas souhaité que cette norme du futur soit adoptée dans l'immédiat. Quel va être le calendrier ?
En deux mois, j'ai rencontré plus de cent personnalités et organismes : j'ai constaté un large consensus sur le fait que le changement de norme est un impératif. J'ai analysé le pour et le contre d'une application immédiate à toutes les chaînes nouvelles, formule qui avait ma préférence. Le gouvernement a tenu compte du nombre des foyers qui se sont équipés récemment pour accéder à la TNT en changeant de récepteur ou d'antenne, en achetant un adaptateur. Mais l'objectif clairement affiché est le passage à cette nouvelle norme qui est celle de l'avenir. Les textes nécessaires seront prochainement pris.
2012 est l'année de la présidentielle. Vous avez récemment mis en demeure les chaînes de télévision et des stations de radio de respecter sous peine de sanction les temps de parole. Craignez-vous d'autres dérapages ?
Je ne crains pas de nouveaux dérapages. Si nous avons décidé ces mises en demeure, c'est précisément pour éviter que les débordements ne se reproduisent. Les chaînes concernées vont être très vigilantes sur le respect du pluralisme politique. Le CSA a tenu à marquer très fermement les choses quand il a constaté des résultats extravagants par rapport aux règles. Nous étions d'autant plus choqués que, début juillet, nous avions mis en garde les rédactions à propos de la primaire socialiste en leur disant qu'elle pouvait occasionner des infractions aux règles sur les temps de parole. Malgré cela, certaines chaînes n'ont pas pris les mesures correctives avant la fin septembre. Nous leur avons rappelé les règles, car elles s'exposent à des sanctions en cas de récidive.
"Il faut réguler la télé connectée à internet"
Depuis plusieurs années, le CSA souhaite pouvoir réguler certains contenus sur internet. Pourquoi, et est-ce toujours d'actualité ?
Cette question est de plus en plus d'actualité à cause de la télévision connectée, qui permet de recevoir sur le même écran tantôt des images de la télévision classique, tantôt des images provenant d'internet. Le phénomène n'est pas nouveau : sur un ordinateur, sur un téléphone mobile, sur une tablette, vous pouvez aujourd'hui recevoir ces différentes images. Mais que toutes puissent arriver sur le téléviseur familial change beaucoup les choses. On ne sait pas encore très bien comment les Français vont réagir face à la télévision connectée : actuellement un téléviseur vendu sur quatre est connectable à internet ; mais il faut qu'il soit effectivement connecté et que les gens prennent l'habitude de l'utiliser à cette fin. Il est difficile de dire à quelle date le mouvement prendra de l'ampleur, mais ma conviction est que la télévision connectée occupera une place grandissante. La question est de savoir si on peut durablement laisser venir sur le même écran des images classiques régulées par le CSA et des images d'internet qui ne sont pas régulées. Cela pose des problèmes pour la protection de l'enfance ; pour la lutte contre le racisme, l'antisémitisme, les discriminations ; pour le respect de la dignité de la personne. Comment faire pour introduire un minimum de régulation sur les images qui viennent d'internet ? Cette régulation sera différente, plus souple, plus simple, et elle fera très largement appel à l'autorégulation des professionnels. J'ai soulevé ce problème très régulièrement, les autorités françaises l'ont évoqué en mai dernier à l'e-G8. Je sens que les opinions publiques commencent à bouger en Europe. C'est un sujet difficile à cause de la mondialité d'internet. Il faut trouver les bons instruments juridiques et techniques. Mais on n'a pas le droit de rester inerte. Le CSA est la seule institution à avoir une expérience du suivi des contenus ; ce ne serait pas illégitime qu'on lui confie cette mission.
"Téléréalité : on a besoin de règles"
Le CSA est déjà intervenu dans le passé. Par exemple, Il a imposé dans les émissions de téléréalité où les candidats sont « enfermés » un espace sans caméra où ils puissent être tranquilles : c'est la « salle CSA ». Après un dialogue sérieux avec les professionnels, nous avons pensé qu'il fallait aller plus loin. Pas en édictant des règles, mais en formulant des recommandations, des principes dont tous pourraient s'inspirer. Par exemple, avoir un suivi psychologique beaucoup plus important à l'égard des candidats, non seulement pendant les émissions, mais au moment de la sélection et après les épreuves pendant plusieurs mois. Nous demandons qu'on s'abstienne de sélectionner des personnes paraissant fragiles. Nous avons rappelé aux chaînes et aux producteurs qu'il fallait être attentif au respect de la dignité de la personne.