Accéder au contenu principal

L’IA menace-t-elle l’apprentissage des langues ?

Les téléphones permettent de communiquer avec des personnes qui ne parlent pas notre langue et dont nous ne parlons pas la langue. Maxx-Studio / Shutterstock Par  Pascual Pérez-Paredes , Universidad de Murcia Est-il encore utile d’apprendre des langues étrangères quand on dispose de smartphones équipés de traducteurs automatiques ? Si cette hypothèse inquiète, il semblerait que l’intelligence artificielle ouvre aussi de nouvelles pistes pour s’initier à différentes langues. En 2024, la société Open AI , spécialisée dans l’intelligence artificielle, a présenté GPT4-o, un nouveau grand modèle de langage capable de « raisonner » et d’interagir avec du texte, des images et des sons. Dans l’une des vidéos diffusées après ce lancement, on voit deux personnes sur leur téléphone portable qui demandent à GPT4-o de les écouter et de traduire leurs échanges de l’anglais à l’espagnol ou de l’espagnol à l’anglais, de sorte que

Tribune libre. Ce que nous apprend la découverte de l’attaque « Darkhotel »


Aerohive, spécialiste du Wi-Fi, revient sur l'un des derniers grands piratages

Des histoires de piratage dans les hôtels ont défrayés la chronique récemment, notamment avec l’attaque appelée « Darkhotel ». Les espions ont piratés les réseaux Wi-Fi de ces hôtels pour accéder aux informations qu’ils recherchaient. Comment est-ce possible ?

Il semblerait que les hôtels n’aient pas porté suffisamment d’attention à la sécurité de leur réseau Wi-Fi. Et pourtant, les hôteliers sont désormais conscients que le service de Wi-Fi mis à disposition de leur clientèle prend de plus en plus d’importance. Un hôtel ne proposant pas de Wi-Fi ou qui a des commentaires négatifs sur un site de recommandation verra ses réservations baisser, être annulée et n’arrivera pas à fidéliser sa clientèle. C’est donc un point à ne pas prendre à la légère.

Que s’est-il passé ?
En fait, dans la plupart des réseaux Wi-Fi déployés dans les hôtels, l’accès Wi-Fi se fait sur un réseau dit «ouvert», sans chiffrement, et avec un portail captif permettant d’identifier les clients. Lors de la connexion sur un réseau sans chiffrement, contrairement aux réseaux sécurisés en WPA/WPA2, les communications entre les appareils connectés et les points d’accès ne sont pas chiffrés avant d’être transmis, et l’appareil en question n’a aucune certitude sur l’identité du point d’accès. Ainsi, dans cette situation, n’importe qui à proximité peut venir écouter les correspondances, mais également en modifier leur contenu en se faisant passer pour le point d’accès de l’hôtel. Le pirate se trouve alors entre le réseau de l’hôtel et l’équipement de la cible, sans que ce dernier ne puisse s’en apercevoir, et ce qui permet au pirate d’écouter l’ensemble des communications non chiffrées (web, mail, ...), mais également d’en modifier leur contenu (principe de l’attaque dite de Man-In-The-Middle, ou MITM).

Ainsi les pirates, une fois entrés sur le réseau Wi-Fi de ces hôtels, ont pu mettre en place des faux portails de connexion, ou faire croire aux clients qu’ils avaient besoin de mettre un jour un logiciel populaire présent sur son ordinateur. En fait cette mise à jour va télécharger un virus qui ouvrira la porte de leur ordinateur aux pirates…
Une solution simple pour augmenter la sécurisation de l’accès est de mettre en place une clé WPA/WPA2-PSK, permettant de chiffrer les communications radio. Cependant, dans le cas d’un accès « visiteurs » dans un hôtel, cette clé se doit d’être simple, et sera diffusée largement. Une fois le pirate en possession de la clé PSK, il pourra de nouveau accéder au réseau, et mettre en place une attaque MITM ciblée.

Heureusement, Il existe d’autres technologies que le PSK, même si c’est la plus largement répandue. La technologie PPSK a le grand avantage d’utiliser une clé de chiffrement différente pour chaque client ou chaque appareil connecté. Cette clé peut avoir une durée limitée dans le temps, réduisant ainsi les risques d’attaques sur le long terme, mais peuvent également limité la connexion à un simple accès internet, empêchant les équipements de communiquer entre eux, rendant ainsi impossible ce type d’attaques. Simple et efficace.

Le déploiement d’un réseau Wi-Fi, dans un hôtel ou dans une entreprise, n’est pas aussi simple qu’on pourrait le penser. Il faut être capable de proposer :
-      une qualité optimale du réseau partout et à toute heure (particulièrement quand tous les utilisateurs se connectent à la même heure)
-      de minimiser les interférences (dû au fait qu’il y a plusieurs points d’accès)
-      de pouvoir proposer un accès « premium » pour les clients qui le souhaitent et qui ont payés pour ce service, avec une qualité de service accrue.
-      le tout en garantissant la sécurité que sont en droit d’attendre les clients.

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté

Quelle technologie choisir pour connecter les objets ?

Par Frédéric Salles, Président et co-fondateur de Matooma   En 2021, le nombre total d'objets connectés utilisés atteindra les 25 milliards selon Gartner. Il est ainsi légitime de se demander quelles sont les technologies principales permettant de connecter les objets, et quelle pourrait être celle la plus adaptée pour sa solution. Un projet de vidéosurveillance par exemple n'aura absolument pas les mêmes besoins qu'un projet basé sur le relevé de température au milieu du désert. Ainsi pour trouver la meilleure connectivité pour son objet, de nombreuses questions peuvent se poser : mon objet fonctionne-t-il sur batterie ou est-il alimenté ? Mon objet restera-t-il statique ou sera-t-il mobile ?  Mon objet est-il susceptible d'être dans un endroit difficile d'accès ou enterré ? A quelle fréquence mes données doivent-elles remonter ? Etc. Voici les différentes solutions actuellement disponibles sur le marché. Courte distance : RFID/Bluetooth/WiFi La RFID (Ra

Comment les machines succombent à la chaleur, des voitures aux ordinateurs

  La chaleur extrême peut affecter le fonctionnement des machines, et le fait que de nombreuses machines dégagent de la chaleur n’arrange pas les choses. Afif Ramdhasuma/Unsplash , CC BY-SA Par  Srinivas Garimella , Georgia Institute of Technology et Matthew T. Hughes , Massachusetts Institute of Technology (MIT) Les humains ne sont pas les seuls à devoir rester au frais, en cette fin d’été marquée par les records de chaleur . De nombreuses machines, allant des téléphones portables aux voitures et avions, en passant par les serveurs et ordinateurs des data center , perdent ainsi en efficacité et se dégradent plus rapidement en cas de chaleur extrême . Les machines génèrent de plus leur propre chaleur, ce qui augmente encore la température ambiante autour d’elles. Nous sommes chercheurs en ingénierie et nous étudions comment les dispositifs mécaniques, électriques et électroniques sont affectés par la chaleur, et s’il est possible de r

De quoi l’inclusion numérique est-elle le nom ?

Les professionnels de l'inclusion numérique ont pour leitmotiv la transmission de savoirs, de savoir-faire et de compétences en lien avec la culture numérique. Pexels , CC BY-NC Par  Matthieu Demory , Aix-Marseille Université (AMU) Dans le cadre du Conseil National de la Refondation , le gouvernement français a proposé au printemps 2023 une feuille de route pour l’inclusion numérique intitulée « France Numérique Ensemble » . Ce programme, structuré autour de 15 engagements se veut opérationnel jusqu’en 2027. Il conduit les acteurs de terrain de l’inclusion numérique, notamment les Hubs territoriaux pour un numérique inclusif (les structures intermédiaires ayant pour objectif la mise en relation de l’État avec les structures locales), à se rapprocher des préfectures, des conseils départementaux et régionaux, afin de mettre en place des feuilles de route territoriales. Ces documents permettront d’organiser une gouvernance locale et dé

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl

L’Europe veut s’armer contre la cybercriminalité avec le Cyber Resilience Act

  Par  Patricia Mouy , Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et Sébastien Bardin , Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) Assez des cyberattaques  ? La loi sur la cyberrésilience, ou Cyber Resilience Act a été adoptée par les députés européens le 12 mars dernier et arrive en application dans les mois à venir, avec l’ambition de changer la donne en termes de sécurité des systèmes numériques en Europe. Alors que les systèmes numériques sont littéralement au cœur des sociétés modernes, leurs potentielles faiblesses face aux attaques informatiques deviennent des sources de risques majeurs – vol de données privées, espionnage entre états ou encore guerre économique. Citons par exemple le cas de Mirai , attaque à grande échelle en 2016, utilisant le détournement de dispositifs grand public comme des caméras connectées pour surcharger des domaines Internet d’entreprise, attaque de type DDoS (déni de service distribué)