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Téléphone, mail, notifications… : comment le cerveau réagit-il aux distractions numériques ?

  Par  Sibylle Turo , Université de Montpellier et Anne-Sophie Cases , Université de Montpellier Aujourd’hui, les écrans et les notifications dominent notre quotidien. Nous sommes tous familiers de ces distractions numériques qui nous tirent hors de nos pensées ou de notre activité. Entre le mail important d’un supérieur et l’appel de l’école qui oblige à partir du travail, remettant à plus tard la tâche en cours, les interruptions font partie intégrante de nos vies – et semblent destinées à s’imposer encore davantage avec la multiplication des objets connectés dans les futures « maisons intelligentes ». Cependant, elles ne sont pas sans conséquences sur notre capacité à mener à bien des tâches, sur notre confiance en nous, ou sur notre santé. Par exemple, les interruptions engendreraient une augmentation de 27 % du temps d’exécution de l’activité en cours. En tant que chercheuse en psychologie cognitive, j’étudie les coûts cognitifs de ces interruptions numériques : au

Tribune libre. Ce que nous apprend la découverte de l’attaque « Darkhotel »


Aerohive, spécialiste du Wi-Fi, revient sur l'un des derniers grands piratages

Des histoires de piratage dans les hôtels ont défrayés la chronique récemment, notamment avec l’attaque appelée « Darkhotel ». Les espions ont piratés les réseaux Wi-Fi de ces hôtels pour accéder aux informations qu’ils recherchaient. Comment est-ce possible ?

Il semblerait que les hôtels n’aient pas porté suffisamment d’attention à la sécurité de leur réseau Wi-Fi. Et pourtant, les hôteliers sont désormais conscients que le service de Wi-Fi mis à disposition de leur clientèle prend de plus en plus d’importance. Un hôtel ne proposant pas de Wi-Fi ou qui a des commentaires négatifs sur un site de recommandation verra ses réservations baisser, être annulée et n’arrivera pas à fidéliser sa clientèle. C’est donc un point à ne pas prendre à la légère.

Que s’est-il passé ?
En fait, dans la plupart des réseaux Wi-Fi déployés dans les hôtels, l’accès Wi-Fi se fait sur un réseau dit «ouvert», sans chiffrement, et avec un portail captif permettant d’identifier les clients. Lors de la connexion sur un réseau sans chiffrement, contrairement aux réseaux sécurisés en WPA/WPA2, les communications entre les appareils connectés et les points d’accès ne sont pas chiffrés avant d’être transmis, et l’appareil en question n’a aucune certitude sur l’identité du point d’accès. Ainsi, dans cette situation, n’importe qui à proximité peut venir écouter les correspondances, mais également en modifier leur contenu en se faisant passer pour le point d’accès de l’hôtel. Le pirate se trouve alors entre le réseau de l’hôtel et l’équipement de la cible, sans que ce dernier ne puisse s’en apercevoir, et ce qui permet au pirate d’écouter l’ensemble des communications non chiffrées (web, mail, ...), mais également d’en modifier leur contenu (principe de l’attaque dite de Man-In-The-Middle, ou MITM).

Ainsi les pirates, une fois entrés sur le réseau Wi-Fi de ces hôtels, ont pu mettre en place des faux portails de connexion, ou faire croire aux clients qu’ils avaient besoin de mettre un jour un logiciel populaire présent sur son ordinateur. En fait cette mise à jour va télécharger un virus qui ouvrira la porte de leur ordinateur aux pirates…
Une solution simple pour augmenter la sécurisation de l’accès est de mettre en place une clé WPA/WPA2-PSK, permettant de chiffrer les communications radio. Cependant, dans le cas d’un accès « visiteurs » dans un hôtel, cette clé se doit d’être simple, et sera diffusée largement. Une fois le pirate en possession de la clé PSK, il pourra de nouveau accéder au réseau, et mettre en place une attaque MITM ciblée.

Heureusement, Il existe d’autres technologies que le PSK, même si c’est la plus largement répandue. La technologie PPSK a le grand avantage d’utiliser une clé de chiffrement différente pour chaque client ou chaque appareil connecté. Cette clé peut avoir une durée limitée dans le temps, réduisant ainsi les risques d’attaques sur le long terme, mais peuvent également limité la connexion à un simple accès internet, empêchant les équipements de communiquer entre eux, rendant ainsi impossible ce type d’attaques. Simple et efficace.

Le déploiement d’un réseau Wi-Fi, dans un hôtel ou dans une entreprise, n’est pas aussi simple qu’on pourrait le penser. Il faut être capable de proposer :
-      une qualité optimale du réseau partout et à toute heure (particulièrement quand tous les utilisateurs se connectent à la même heure)
-      de minimiser les interférences (dû au fait qu’il y a plusieurs points d’accès)
-      de pouvoir proposer un accès « premium » pour les clients qui le souhaitent et qui ont payés pour ce service, avec une qualité de service accrue.
-      le tout en garantissant la sécurité que sont en droit d’attendre les clients.

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