Accéder au contenu principal

Sur Internet, des adolescents confrontés de plus en plus jeunes à des images pornographiques

Par  Laurence Corroy , Université de Lorraine Si les adolescentes et adolescents se retrouvent confrontés de plus en plus précocement à de la pornographie en ligne, il leur est très difficile d’aborder le sujet avec des adultes. Retour sur une enquête de terrain alors que les éditeurs de sites sont sommés d’instaurer un contrôle d’âge pour l’accès à ces contenus sensibles. Dès que l’on parle des adolescents et de leurs relations au numérique, les débats se polarisent, sans qu’il y ait nécessairement le réflexe de recueillir leur témoignage. En recherche, il est pourtant extrêmement important de leur donner la parole, ce qui permet de mieux mesurer leur capacité d’analyse et de distance vis-à-vis des messages médiatiques. Dans le cadre de l’étude Sexteens , menée en Grand Est, nous avons rencontré plus d’une soixantaine d’adolescents pour évoquer avec eux les représentations de la sexualité et de l’amour dans les séries pour ados qu’ils regardent. Ces séries on...

Tribune d'expert. Enjeux et démocratisation de l'Internet des Objets



Par Julie Artis, Responsable Communication de Synox Group

Le marché de l'Internet des Objets devrait atteindre 50 milliards d'objets connectés en 2020.  Un chiffre tout à fait impressionnant, pourtant les objets connectés ont actuellement bien du mal à se démocratiser. Les entreprises rencontrent des difficultés pour trouver un business model capable de s'adapter aux défis amenés par l'avancée -toujours plus rapide- des technologies. A quels enjeux les entreprises doivent-elles donc faire face pour assurer leur croissance sur un marché où l'innovation est au cœur du processus ?

L'Internet des Objets, un bien vaste sujet. On l'entend partout, les entreprises ont conscience qu'elles doivent franchir le cap pour maintenir leur compétitivité et s'adapter aux nouveaux usages, pourtant, il n'est pas facile de savoir comment s'y intégrer. C'est la raison pour laquelle des acteurs d'expérience sur le marché de l'Internet des Objets se donnent pour mission d'accompagner les entreprises dans leur transformation. Et ce, en tenant compte de cinq enjeux majeurs.

Des enjeux de convergence  

A quoi bon développer des objets connectés s'ils ne peuvent pas communiquer et s'interconnecter entre eux ? Quel est l'intérêt de posséder de multiples objets connectés sans passerelle communicante pour homogénéiser l'ensemble ? L'interopérabilité entre les objets et les équipements est donc essentielle. L'enjeu est pourtant de taille car chaque brique technologique développée par les fabricants d'objets connectés, et autres fournisseurs de solution, détient sa propre norme, son propre processus de communication, et donc complexifie le processus de convergence entre les objets. La capacité à rendre interopérable les objets est donc déterminante pour amorcer la démocratisation de l'Internet des Objets. C'est en effet la garantie d'une certaine continuité entre les objets qui permettra de pérenniser leurs usages.

Des enjeux économiques

L'innovation peut souvent se révéler onéreuse, d'autant plus que la technologie évolue très rapidement et rend les équipements obsolètes à moyen terme. Comment alors donner envie aux entreprises d'investir dans l'Internet des Objets sans se retrouver un jour à nouveau dépassées et devoir à nouveau investir ? Tout objet à connecter nécessite de définir au préalable le réseau de communication sur lequel se baser. Haut débit, bas débit, 3G, 4G, de nouveaux acteurs émergent et permettent de contrôler les coûts de connectivité. C'est le cas par exemple de SigFox, qui a développé une technologie à très longue portée et de faible consommation, ou encore le réseau LoRa qui n'a pas encore fini de faire parler de lui. L'enjeu est donc ici de trouver le bon équilibre entre des processus de connectivité hautement performants et un coût maitrisé par rapport à l'investissement du déploiement d'un projet d'objets connectés.

Des enjeux de sécurité

La sécurité des utilisateurs d'objets connectés est au cœur des problématiques de l'Internet des Objets. Garantir la protection et la confidentialité des données qui sont remontées et hébergées sur des Data Center doit être une priorité. Chaque objet qui est connecté induit nécessairement des risques de piratage de données et autres problème de cybercriminalité. Les entreprises qui proposent des services à partir d'objets connectés doivent prendre en compte cette problématique et rassurer leurs utilisateurs sur l'usage qu'il sera fait de leurs données et leur garantir qu'elles ne seront pas monétisées à des services tiers. Une quelconque vulnérabilité d'un objet connecté pourrait en effet avoir de lourdes conséquences. La reconnaissance de ces risques serait déjà une première étape pour aller vers la démocratisation de l'Internet des Objets.

Des enjeux de responsabilité 

Le dernier enjeu à prendre en compte dans la démocratisation de l'Internet des Objets réside dans la définition de la responsabilité des acteurs concernés en cas de dysfonctionnement de l'objet connecté. En effet, en cas de défaillance de l'objet, par exemple, une perte de connectivité de l'objet, un dysfonctionnement technique, à qui doit-on s'adresser ? Est-ce au constructeur de l'objet lui-même ? Au distributeur ? À l'opérateur de télécommunications ? À l'éditeur de services ? Certains objets communicants comme les ampoules connectées n'ont que peu de conséquences en cas de dysfonctionnement. Mais qu'en est-il dans le monde de la téléassistance par exemple si une personne seule en possession d'un boitier de détection automatique de chute cesse de communiquer ? Qui est responsable de n'avoir pu lui porter assistance alors même qu'elle avait souscrite à ce service ? La difficulté à répondre à cette question est aujourd'hui un des freins de la démocratisation des objets connectés, et il faudra savoir le lever bien assez tôt pour ne pas freiner le développement de l'Internet des Objets.

L'Internet des Objets est aujourd'hui déjà bien présent dans notre quotidien. Si l'ioT n'a pas encore dévoilé l'étendu de son potentiel, il est désormais impossible d'ignorer l'importance de cette nouvelle tendance technologique. La transformation des entreprises et le développement d'une culture numérique pour tous est une étape obligatoire. Mais c'est la réponse aux enjeux cités ci-dessus qui permettra une croissance et une démocratisation sans précédent de l'Internet des Objets.

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté...

Quelle technologie choisir pour connecter les objets ?

Par Frédéric Salles, Président et co-fondateur de Matooma   En 2021, le nombre total d'objets connectés utilisés atteindra les 25 milliards selon Gartner. Il est ainsi légitime de se demander quelles sont les technologies principales permettant de connecter les objets, et quelle pourrait être celle la plus adaptée pour sa solution. Un projet de vidéosurveillance par exemple n'aura absolument pas les mêmes besoins qu'un projet basé sur le relevé de température au milieu du désert. Ainsi pour trouver la meilleure connectivité pour son objet, de nombreuses questions peuvent se poser : mon objet fonctionne-t-il sur batterie ou est-il alimenté ? Mon objet restera-t-il statique ou sera-t-il mobile ?  Mon objet est-il susceptible d'être dans un endroit difficile d'accès ou enterré ? A quelle fréquence mes données doivent-elles remonter ? Etc. Voici les différentes solutions actuellement disponibles sur le marché. Courte distance : RFID/Bluetooth/WiFi La RFID (Ra...

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl...

6 questions sur Zone-telechargement

Quel était ce site ? Zone-telechargement.com était jusqu'à lundi soir l'un des plus gros sites web français proposant de télécharger des contenus numériques illégaux. En grande majorité des films parfois très récents ; des séries télé notamment américaines qui n'étaient pas diffusées en France ; de la musique ; des logiciels et des jeux vidéo. Les séries et les films étaient disponibles en différentes qualités et ceux en langue anglaise étaient sous-titrés grâce à des communautés d'utilisateurs capables de sous-titrer des épisodes de série 24 heures après leur diffusion aux États-Unis. Le site comptabilisait, selon la gendarmerie, en moyenne 140 millions de pages vues par mois et 11 000 téléchargements par jour. La société Alexa affichait Zone-Telechargement à la 11e place des sites les plus visités de France… devant Twitter ! Zone-Telechargement proposait 18 000 films, 2 500 séries télé ; 11 000 documentaires ; 20 943 émissions télé ; plus de 150 000 MP3 mais aus...

Deepfakes, vidéos truquées, n’en croyez ni vos yeux ni vos oreilles !

Par  Divina Frau-Meigs , Auteurs historiques The Conversation France Les spécialistes en fact-checking et en éducation aux médias pensaient avoir trouvé les moyens de lutter contre les « deepfakes » , ou hypertrucages , ces manipulations de vidéos fondées sur l’intelligence artificielle, avec des outils de vérification comme Invid-Werify et le travail des compétences d’analyse d’images (littératie visuelle), avec des programmes comme Youverify.eu . Mais quelques cas récents montrent qu’une nouvelle forme de cyberattaque vient de s’ajouter à la panoplie des acteurs de la désinformation, le deepfake audio. Aux États-Unis, en janvier 2024, un robocall généré par une intelligence artificielle et prétendant être la voix de Joe Biden a touché les habitants du New Hampshire, les exhortant à ne pas voter, et ce, quelques jours avant les primaires démocrates dans cet État. Derrière l’attaque, Steve Kramer, un consultant travaillant pour un adversaire de Biden, Dean ...

D’IBM à OpenAI : 50 ans de stratégies gagnantes (et ratées) chez Microsoft

  Paul Allen et Bill Gates en 1970 à Lakeside School (Seattle). Microsoft naîtra cinq ans plus tard. Auteur inconnu/Wikimedia Par  Frédéric Fréry , ESCP Business School Insubmersible. Même la vague des Gafa n’a pas vraiment atteint Microsoft. Cinquante ans après sa création, soit une éternité dans le monde de la tech, la firme de Bill Gates et Paul Allen est toujours là et bien là. Retour sur ce qu’on appelle outre-Atlantique, une success-story avec quelques échecs. Cette semaine, Microsoft fête ses 50 ans. Cet article a été écrit sur Microsoft Word, à partir d’un ordinateur équipé de Microsoft Windows, et il sera vraisemblablement publié sur des plateformes hébergées par Microsoft Azure, notamment LinkedIn, une filiale de Microsoft qui compte plus d’un milliard d’utilisateurs. C’est dire l’influence de cette entreprise qui, en 2024, a dégagé un bénéfice net de 88 milliards de dollars po...