Accéder au contenu principal

Sur Internet, des adolescents confrontés de plus en plus jeunes à des images pornographiques

Par  Laurence Corroy , Université de Lorraine Si les adolescentes et adolescents se retrouvent confrontés de plus en plus précocement à de la pornographie en ligne, il leur est très difficile d’aborder le sujet avec des adultes. Retour sur une enquête de terrain alors que les éditeurs de sites sont sommés d’instaurer un contrôle d’âge pour l’accès à ces contenus sensibles. Dès que l’on parle des adolescents et de leurs relations au numérique, les débats se polarisent, sans qu’il y ait nécessairement le réflexe de recueillir leur témoignage. En recherche, il est pourtant extrêmement important de leur donner la parole, ce qui permet de mieux mesurer leur capacité d’analyse et de distance vis-à-vis des messages médiatiques. Dans le cadre de l’étude Sexteens , menée en Grand Est, nous avons rencontré plus d’une soixantaine d’adolescents pour évoquer avec eux les représentations de la sexualité et de l’amour dans les séries pour ados qu’ils regardent. Ces séries on...

Avis d'expert. Zscaler livre ses cinq tendances de la cybersécurité en 2016



2015 a été une année riche en rebondissements en ce qui concerne la sécurité informatique : piratages, scandales et chantages l’ont ponctué et causé de nombreux soucis aux services informatiques des entreprises. A l’occasion du passage à la nouvelle année, Michael Sutton, CISO de Zscaler, propose cinq grandes tendances de la cybersécurité à surveiller en 2016.

1/ Les logiciels de demande de rançon vont toucher le gros lot en s’invitant dans les entreprises 

Les « rançongiciels » (ransomware) ont réussi leur coup. Les utilisateurs se montrent en effet particulièrement conciliants et, la mort dans l’âme, finissent par verser une somme certes élevée, mais pas excessive, pour récupérer leurs précieuses données. D’une rentabilité redoutable, le logiciel CryptoLocker a donné naissance à de nombreux clones après avoir été mis hors d’état de nuire par l’opération Tovar. Nombre de ces clones — dont les variantes CryptoWall et TorrentLocker — ont largement repris la formule gagnante, et des versions axées sur Linux et les plateformes mobiles commencent à apparaître. La mouture Linux est particulièrement importante, dans la mesure où elle risque d’avoir un impact significatif sur les sites Web et les référentiels de code d’entreprises qui, d’expérience, préfèrent payer plutôt que tirer un trait sur leur propriété intellectuelle. En 2016, les ransomware devraient de plus en plus toucher le monde de l’entreprise et il y a fort à parier que ces dernières devront s’acquitter de sommes nettement plus élevées que les particuliers. En effet, les criminels qui mènent ces campagnes de racket ne sont pas nés de la dernière pluie, et lorsqu’ils se rendent compte qu’ils ont verrouillé un code source et des documents financiers qui n’ont pas été correctement sauvegardés, vous pouvez avoir la certitude que le montant demandé pourra être des plus excessifs.

2/ Android fait enfin le ménage ! 

Concernant la prolifération des logiciels malveillants, Android est bien parti pour devenir le Windows des environnements mobiles. Avec 99 % des infections mobiles recensées, Android ne souffre d’aucune concurrence sur ce point, que ce soit sur tablettes ou sur smartphones. Grace à Bouncer, Google Play dispose d’un service plutôt performant pour écarter les menaces, mais ses limites apparaissent lorsque l’utilisateur se rend dans les app-stores chinois peu recommandables pour y dénicher des versions de Candy Crush à prix cassé. Google avait commencé à apporter des améliorations avec Marshmallow, dernière mouture de l’OS, lors du passage aux autorisations applicatives granulaires (Granular App Permissions), un service qui permet d’identifier plus clairement les contrôles dont une application bénéficiera une fois installée. Si la suppression de l’accès à la totalité des magasins d’applications de tierce partie risque de déplaire fortement à la base d’utilisateurs, la prochaine itération d’Android devrait commencer à faire le tri en s’attaquant à certains fournisseurs. Depuis Jelly Bean 4.2, la fonction de balayage anti-virus embarquée en mode cloud a été ajoutée par le biais de la fonction Verify Apps. Cette amélioration — car c’en est une — reste toutefois insuffisante. Zscaler détecte et publie régulièrement sur son blog des billets concernant les applications malveillantes provenant d’app-stores Android parallèles. Google devra restreindre les autorisations accessibles aux applications non homologuées par le processus de soumission de Google Play. Les applications chargées hors Google Play et qui demandent une autorisation de niveau administrateur devraient prochainement disparaitre. Google va également commencer à imposer des délais acceptables pour les correctifs et les mises à jour de firmware, lesquels sont en grande partie contrôlés par ses partenaires OEM. Ces mesures ne suffiront toutefois pas à éliminer les logiciels malveillants sur Android, compte tenu notamment de la lenteur du cycle de mise à niveau du système d’exploitation. Toutefois elles élèveront le niveau de qualité des app-stores de tierce partie, comme Bouncer l’a fait pour Google Play.

3/Les cybercriminels font ami-ami avec les groupes terroristes

Les organisations terroristes sont en permanence à la recherche de nouveaux moyens de semer la peur et ont besoin de financements  considérables pour mener leurs programmes. Les hackers de haut vol interviennent sur ces deux fronts. Les cyberattaques peuvent être utilisées par des terroristes pour obtenir des renseignements relatifs à de futures opérations et déjà, des attaques virtuelles sont lancées dans le but de provoquer des dégâts physiques. L’année dernière, des hackers ont sérieusement endommagé une aciérie allemande en mettant hors service les systèmes chargés de contrôler un haut fourneau. Alors que la quasi-totalité des industries s’appuient sur des systèmes informatiques, le nombre d’attaques potentielles est énorme et le piratage s’est imposé comme une activité extrêmement lucrative. Par exemple, les créateurs du ransomware CryptoLocker ont amassé une trentaine de millions de dollars en quelques mois. Ce potentiel est sans nul doute dans le radar d’organisations terroristes telles que Daesh, qui ont démontré leur parfaite maîtrise des hautes technologies pour recruter et diffuser leur propagande. De plus, les terroristes n’auront pas besoin d’acquérir les compétences nécessaires, compte tenu de la large disponibilité de cybercriminels peu regardants et qui ne demandent qu’à louer leurs compétences au plus offrant.

4/ Le chiffrement n’est plus réservé aux geek

Les communications chiffrées ont longtemps été un fléau pour les spécialistes du maintien de l’ordre et du renseignement. Face aux interrogations croissantes concernant le respect de la vie privée, l’utilisation d’outils de cryptage fort applicables aux logiciels de messagerie et au stockage des données n’est plus réservée aux seuls Geeks. Le chiffrement s’est rapidement imposé comme une fonction de sécurité qu’attendent les utilisateurs, mais également comme un facteur différenciateur. À présent, iOS crypte les données par défaut tandis qu’Android, toujours à la traîne, fait tout pour combler son retard. Des applications de « chat » aussi populaires que WhatsApp revendiquent le chiffrement comme une caractéristique à part entière, tandis que l’application iMessage d’Apple, qui dispose d’un chiffrement de bout-en-bout sans référentiel de clés centralisé, est souvent épinglée par les forces de l’ordre qui dénoncent la présence d’une porte d’entrée discrète (« back door »). L’année prochaine, les deux tendances vont s’affronter. Alors que les hommes politiques faisaient tout pour éviter soigneusement le sujet suite aux violations de la vie privée mises à jour par Edward Snowden, les récentes attaques terroristes ont placé cette question au premier plan. Plusieurs lois vont à coup sûr être votées pour proposer des protocoles ou des procédures de cryptage allégés, ce qui permettrait aux forces de l’ordre d’accéder au besoin à des communications non chiffrées. Or, il est impossible d’être « pratiquement sécurisé. C’est une bataille qui aura de graves répercussions au cours des années à venir. En espérant qu’Apple, Google, Microsoft et autres Yahoo l’emporteront.

5/ Les partenaires, nouveau maillon faible

Les entreprises externalisent de plus en plus la technologie pour rationaliser les coûts dans des domaines qu’elles ne considèrent pas comme prioritaires. Pour les pirates qui visent un sous-traitant moins regardant sur la sécurité, c’est le gros lot à coup sûr. Non seulement la faille permet d’accéder à la cible initiale, mais elle ouvre également la voie vers d’autres entreprises qui seront en relation avec ce même fournisseur. Les pirates ont bien évidemment saisi le potentiel d’un tel mode opératoire, et vont passer à la vitesse supérieure en 2016. Face à cette menace, les entreprises doivent étendre le périmètre des règles et procédures de sécurité au-delà de leurs propres systèmes et effectifs. Pour leur part, les partenaires de confiance devront observer les mêmes normes de sécurité et être soumis à des tests de pénétration et des audits afin de certifier le respect des normes définies par leurs clients.

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté...

Quelle technologie choisir pour connecter les objets ?

Par Frédéric Salles, Président et co-fondateur de Matooma   En 2021, le nombre total d'objets connectés utilisés atteindra les 25 milliards selon Gartner. Il est ainsi légitime de se demander quelles sont les technologies principales permettant de connecter les objets, et quelle pourrait être celle la plus adaptée pour sa solution. Un projet de vidéosurveillance par exemple n'aura absolument pas les mêmes besoins qu'un projet basé sur le relevé de température au milieu du désert. Ainsi pour trouver la meilleure connectivité pour son objet, de nombreuses questions peuvent se poser : mon objet fonctionne-t-il sur batterie ou est-il alimenté ? Mon objet restera-t-il statique ou sera-t-il mobile ?  Mon objet est-il susceptible d'être dans un endroit difficile d'accès ou enterré ? A quelle fréquence mes données doivent-elles remonter ? Etc. Voici les différentes solutions actuellement disponibles sur le marché. Courte distance : RFID/Bluetooth/WiFi La RFID (Ra...

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl...

6 questions sur Zone-telechargement

Quel était ce site ? Zone-telechargement.com était jusqu'à lundi soir l'un des plus gros sites web français proposant de télécharger des contenus numériques illégaux. En grande majorité des films parfois très récents ; des séries télé notamment américaines qui n'étaient pas diffusées en France ; de la musique ; des logiciels et des jeux vidéo. Les séries et les films étaient disponibles en différentes qualités et ceux en langue anglaise étaient sous-titrés grâce à des communautés d'utilisateurs capables de sous-titrer des épisodes de série 24 heures après leur diffusion aux États-Unis. Le site comptabilisait, selon la gendarmerie, en moyenne 140 millions de pages vues par mois et 11 000 téléchargements par jour. La société Alexa affichait Zone-Telechargement à la 11e place des sites les plus visités de France… devant Twitter ! Zone-Telechargement proposait 18 000 films, 2 500 séries télé ; 11 000 documentaires ; 20 943 émissions télé ; plus de 150 000 MP3 mais aus...

Deepfakes, vidéos truquées, n’en croyez ni vos yeux ni vos oreilles !

Par  Divina Frau-Meigs , Auteurs historiques The Conversation France Les spécialistes en fact-checking et en éducation aux médias pensaient avoir trouvé les moyens de lutter contre les « deepfakes » , ou hypertrucages , ces manipulations de vidéos fondées sur l’intelligence artificielle, avec des outils de vérification comme Invid-Werify et le travail des compétences d’analyse d’images (littératie visuelle), avec des programmes comme Youverify.eu . Mais quelques cas récents montrent qu’une nouvelle forme de cyberattaque vient de s’ajouter à la panoplie des acteurs de la désinformation, le deepfake audio. Aux États-Unis, en janvier 2024, un robocall généré par une intelligence artificielle et prétendant être la voix de Joe Biden a touché les habitants du New Hampshire, les exhortant à ne pas voter, et ce, quelques jours avant les primaires démocrates dans cet État. Derrière l’attaque, Steve Kramer, un consultant travaillant pour un adversaire de Biden, Dean ...

D’IBM à OpenAI : 50 ans de stratégies gagnantes (et ratées) chez Microsoft

  Paul Allen et Bill Gates en 1970 à Lakeside School (Seattle). Microsoft naîtra cinq ans plus tard. Auteur inconnu/Wikimedia Par  Frédéric Fréry , ESCP Business School Insubmersible. Même la vague des Gafa n’a pas vraiment atteint Microsoft. Cinquante ans après sa création, soit une éternité dans le monde de la tech, la firme de Bill Gates et Paul Allen est toujours là et bien là. Retour sur ce qu’on appelle outre-Atlantique, une success-story avec quelques échecs. Cette semaine, Microsoft fête ses 50 ans. Cet article a été écrit sur Microsoft Word, à partir d’un ordinateur équipé de Microsoft Windows, et il sera vraisemblablement publié sur des plateformes hébergées par Microsoft Azure, notamment LinkedIn, une filiale de Microsoft qui compte plus d’un milliard d’utilisateurs. C’est dire l’influence de cette entreprise qui, en 2024, a dégagé un bénéfice net de 88 milliards de dollars po...