Par Kathleen Desveaud , Kedge Business School L’intelligence artificielle promet un soulagement face à l’ennui des tâches répétitives au travail, mais son usage excessif pourrait entraîner une déqualification progressive et une nouvelle forme de frustration professionnelle. Entre automatisation bénéfique et risque de « travail zombie », comment faire de l’IA un allié du développement des compétences plutôt qu’une source d’appauvrissement cognitif ? L’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur les métiers est un sujet majeur , qui a été traité dans de nombreuses études . Si la question de la disparition des emplois retient souvent l’attention, une autre question de fond mérite d’être considérée : comment ces technologies transforment et transformeront-elles concrètement le quotidien, les compétences et la motivation des travailleurs ? L’IA, un remède contre l’ennui au travail ? L’IA est parfois présentée comme un parfait remède a...
Lecko, cabinet de conseil en organisation pour la transformation numérique, publie aujourd’hui la 8ème édition de son étude annuelle sur les réseaux sociaux d’entreprise (RSE). Depuis 8 ans, le cabinet capitalise sur l’expérience clients de ses consultants (100 projets) et sa R&D pour produire un état de l’art sur le marché et les usages des RSE.
Le collaboratif est devenu une commodité
Lecko montre qu'en 2015 le social, ou collaboratif, est devenu une commodité, quasiment au même titre que l’email. Les fonctions de base des RSE sont présentes partout. Ainsi le schéma du RSE qui était la brique sociale du SI a disparu au profit d'une présence des fonctions sociales au sein de multiples solutions. 58% des grandes entreprises sont maintenant équipées d’un ou plusieurs Réseau Social d’entreprise.
Une enquête auprès de 850 managers dans les entreprises de plus de 5000 personnes faite en collaboration avec OpinionWay montre que les managers appréhendent indéniablement les enjeux de la transformation numérique et ressentent les limites des modes d’organisation actuels. Leur mise en pratique est par contre plus balbutiante. D’une part ils appréhendent moins bien les nouvelles approches organisationnelles collaboratives et d’autres part ils sont moins avancés dans leur mise en pratique ou dans la déclinaison de cette transformation dans leur propre contexte. 67% des managers comprennent l’apport des RSE pour faire face aux enjeux liés à la transformation digitale mais seuls 25% d’entre eux en ont un usage quotidien.
Plus de projets liés à l'externe qu'à l'interne
Le profil du manager qui utilise le plus les RSE est un manager entre 35/40 ans qui encadre plus de 50 personnes et qui travaille dans le tertiaire. 89% des managers comprennent l’enjeu de la transformation numérique dans ses grandes lignes mais seuls 41% disent avoir une vision précise. Cette proportion augmente notablement chez les encadrants de plus de 50 personnes (57% versus 44%). Lecko montre que plus de la moitié des grandes entreprises ont un programme de transformation numérique mais que ces programmes concernent d’avantage les « clients, produits et services » (69%) que les « employés » (57%) comme si les projets « externes » étaient plus faciles à porter et à mettre en œuvre que les projets internes qui impliquent de changer l’entreprise et les mentalités en profondeur