Par Kathleen Desveaud , Kedge Business School L’intelligence artificielle promet un soulagement face à l’ennui des tâches répétitives au travail, mais son usage excessif pourrait entraîner une déqualification progressive et une nouvelle forme de frustration professionnelle. Entre automatisation bénéfique et risque de « travail zombie », comment faire de l’IA un allié du développement des compétences plutôt qu’une source d’appauvrissement cognitif ? L’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur les métiers est un sujet majeur , qui a été traité dans de nombreuses études . Si la question de la disparition des emplois retient souvent l’attention, une autre question de fond mérite d’être considérée : comment ces technologies transforment et transformeront-elles concrètement le quotidien, les compétences et la motivation des travailleurs ? L’IA, un remède contre l’ennui au travail ? L’IA est parfois présentée comme un parfait remède a...
La nouvelle étude de Barco sera-t-elle un argument pour réduire le nombre de réunions ou sensibiliser les directions à investir dans les bons outils pour leurs collaborateurs ? D’après des recherches menées par la société bien connue pour ses dispositifs de présentation, "9 employés de bureau sur 10 ressentent des niveaux de stress dangereusement élevés pendant leurs interactions avec des appareils difficiles à maîtriser lors des réunions."
"Le rythme cardiaque des personnes étudiées a atteint 179 battements par minute (BPM) quand elles essayaient d’utiliser des appareils durant une réunion. Étant donné que le rythme cardiaque normal au repos est de 60 à 100 BPM, ce phénomène est un indicateur de stress indiscutable", avance Barco. "L’étude a démontré que les trois quarts des employés français qui doivent interrompre leur travail pour tenter de maîtriser les technologies en salle de réunion, sont forcés de le faire régulièrement. Ce phénomène s’accompagne de nombreuses conséquences négatives pour leur entreprise et pour eux-mêmes."
Qui n'a jamais connu des problèmes de connectique entre un ordinateur et un vidéoprojecteur ? Et que dire des dispositifs de vidéoconférence qui fonctionnent mal ? Quand elles ne commencent pas avec un énorme retard, certains vont même jusqu'à annuler leur réunion.
Le casse-tête du partage de contenus
"Les appareils de salle de réunion qui montrent des dysfonctionnements sont particulièrement néfastes pour la productivité", confirme Barco."Une des principales difficultés rencontrées par les employés français est le partage de contenus et d’écrans, ainsi que l’identification des bons câbles à brancher aux appareils de la salle de réunion. En essayant de surmonter leurs problèmes techniques, ils perdent un temps précieux : 66 % d’entre eux tentent de résoudre eux-mêmes le problème, 48 % appellent l’assistance technique, et 29 % finissent par abandonner l’idée d’utiliser l’appareil et passent à un plan B. Enfin, 16 % vont même jusqu’à repousser des réunions en attendant la résolution de ces soucis. La grande majorité (92 %) d’entre nous se prépare à l’éventualité d’un contretemps technique, en imprimant des documents en guise de solution de secours ou en s’organisant à l’avance avec le service informatique de l’entreprise, et 53 % font même des répétitions pour être sûrs de bien utiliser les appareils", détaille l'étude
Perte de contrats
"À cause de ces difficultés techniques en salle de réunion, 22 % des employés de bureau français ont manqué des échéances importantes, et presque un quart (23 %) d’entre eux sont même passés à côté d’opportunités d’avancement personnel, comme des promotions. Autre conséquence plus grave : 11 % des employés interrogés ont indiqué que leurs soucis techniques en salle de réunion ont entraîné des pertes de contrat pour leur société. Ce chiffre sous-entend que les appareils de salle de réunion dont les performances laissent à désirer peuvent également avoir pour effet d’endommager la réputation de la personne et de l’entreprise. Dans ce contexte, 70 % des personnes interrogées pensent que les technologies de salle de réunion doivent être prises plus au sérieux."