Dans un contexte où la société française prend de plus en plus conscience de son empreinte numérique, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP) et l'Agence de la transition écologique (ADEME) viennent de franchir un pas décisif. Ces deux institutions ont annoncé ce jeudi 12 décembre la création d'un observatoire des impacts environnementaux du numérique, une initiative qui promet de révolutionner notre compréhension des enjeux écologiques liés aux technologies de l'information. Cette plateforme, fruit d'une collaboration initiée en 2020 à la demande des ministères de la Transition écologique et de l'Économie, vise à devenir une référence incontournable en matière de données fiables sur l'empreinte environnementale du numérique. "L'observatoire a vocation à constituer une plateforme de référence en matière de données fiables et sourcées sur les impacts environnementaux du numériqu...
Une Google car |
Par Antoine Cheron, avocat au barreau de Paris au cabinet ACBM Avocats
Par une ordonnance portée notamment par la ministre de l’environnement Ségolène Royale, il sera désormais peut-être bientot autorisé de circuler sur la voie publique afin d’expérimenter les voitures autonomes.
En effet, comme il est relevé dans le compte rendu du Conseil des ministres au cours duquel cette ordonnance a été présentée, « les premières expérimentations ont pu rencontrer des difficultés juridiques et pratiques » liées à différents facteurs.
Avec l’adoption de ladite ordonnance, ces obstacles devraient être levés et ce dans le but de « faire de l’industrie française de l’automobile et du transport routier une des pionnières dans la conception du véhicule autonome pour tous ».
L’attractivité indiscutée des voitures autonomes
On attribue aux voitures autonomes de multiples vertus, elles seraient plus respectueuses de l’environnement, davantage sécuritaires car non dépendantes de l’état du conducteur potentiellement sujet à la fatigue, l’alcool, la distraction ou l’inexpérience et elles favoriseraient en outre la régulation du trafic.
Le Gouvernement souhaite donc lever les barrières juridiques à l’entrée progressive des voitures autonomes sur nos routes, mais ne fait qu’évoquer la mise en place d’un régime adapté au caractère artificiel de l’intelligence qui guidera peut-être bientôt les français à travers le territoire.
Des expérimentations ont d’ailleurs déjà été faites avec succès, à l’image du trajet Paris / Bordeaux de 580 kilomètres parcouru par une voiture autonome du groupe PSA Peugeot Citroën.
Toutefois, l’expérience américain met en lumière que même les voitures électriques les plus évoluées comme la fameuse Tesla ne sont pas infaillibles et peuvent être impliquées dans des accidents de la route mortels. Cela a notamment été le cas de la Tesla Model S en Floride qui n’a pas détecté un camion car le ciel aurait été très blanc au moment où il lui aurait coupé la route.
Le véritable défi : Construire un régime juridique adapté
C’est donc une certitude, les voitures autonomes sont l’avenir de l’industrie automobile et le Gouvernement affiche ouvertement sa volonté d’accompagner la transition révolutionnaire que connait actuellement le secteur. Il est déjà prévu la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte ayant habilité le gouvernement à s’emparer de la question que, dès lors qu’il prendra une mesure pour autoriser la circulation des voitures autonome, il devra « le cas échéant, [également prévoir ] un régime de responsabilité approprié ».
Telle la grande loi du 5 juillet 1985 dite « Loi Badinter » qui a posé le principe de l’indemnisation intégrale des victimes d’accidents de la route et porte d’une manière générale toutes les règles de responsabilité relative aux accidents de la route, le véritable défi dans cette révolution va être de reconstruire cette loi afin de prendre en compte les nouvelles technologies.
Il va, entre autre, falloir adapter le système d’indemnisation des victimes d’accidents impliquant une voiture autonome, déterminer les règles de caractérisation du conducteur du véhicule (constructeur ou gardien), créer une nouvelle couverture assurantielle automobile, prévoir des dispositifs nouveaux pour déterminer l’origine des dommages, etc.
Cette révolution de l’industrie automobile va toucher tout le monde, la sécurité juridique et la prévisibilité des règles applicables sont un enjeu majeur pour favoriser l’émergence de ces voitures et la compétitivité de la France dans ce domaine. En parallèle de l’expérimentation, il s’impose donc dès à présent au législateur et au gouvernement de préparer l’arrivée des voitures autonomes sur le plan juridique, et non pas simplement économique.