Les téléphones permettent de communiquer avec des personnes qui ne parlent pas notre langue et dont nous ne parlons pas la langue. Maxx-Studio / Shutterstock Par Pascual Pérez-Paredes , Universidad de Murcia Est-il encore utile d’apprendre des langues étrangères quand on dispose de smartphones équipés de traducteurs automatiques ? Si cette hypothèse inquiète, il semblerait que l’intelligence artificielle ouvre aussi de nouvelles pistes pour s’initier à différentes langues. En 2024, la société Open AI , spécialisée dans l’intelligence artificielle, a présenté GPT4-o, un nouveau grand modèle de langage capable de « raisonner » et d’interagir avec du texte, des images et des sons. Dans l’une des vidéos diffusées après ce lancement, on voit deux personnes sur leur téléphone portable qui demandent à GPT4-o de les écouter et de traduire leurs échanges de l’anglais à l’espagnol ou de l’espagnol à l’anglais, de sorte que
Par Jean-Paul Béchu, fondateur de Brandsays
Vêtements, maroquineries, cosmétiques, high-tech, médicaments, etc. la contrefaçon explose avec la multiplication des achats sur Internet. Les saisies douanières provenant des ventes en ligne sont passées, en dix ans, de 1 à 30% [Source KeepAlert – Unifab] ! Pour endiguer ce fléau grandissant, les marques, le gouvernement et les citoyens se doivent d’unir leurs forces.
Clairement, le crime paie ! Avec un investissement de 1.000 dollars, un contrefacteur multiplie sa mise par 10 [Source RogueFinder], engendrant des revenus colossaux au même titre que la drogue ou la prostitution. Étant moins répréhensible par la loi, ce n’est pas un hasard si la contrefaçon en ligne prend une ampleur sans précédent et si le crime organisé s’est intéressé à ce juteux « business».
Des actions en justice insuffisantes
Face à ces réseaux criminels qui pullulent et se « professionnalisent » pour mieux tromper le consommateur, les marques se trouvent souvent impuissantes. Quand bien même, elles traquent et combattent vaillamment par le biais de procédures juridiques (bien souvent longues) les propriétaires de ces sites frauduleux, ces actions isolées ne sont ni suffisantes ni adaptées au dynamisme du web.
Ces malfaiteurs sont nombreux, très agiles et changent de nom en permanence. « Nous parvenons, par la justice, à faire fermer les sites mais en attendant, ils vendent, puis en ouvrent un nouveau», se plaignait le directeur général de Longchamp, Jean Cassegrain, dans une interview à Paris Match
Faute de sanctions juridiques immédiates pour contrecarrer efficacement la contrefaçon en ligne, beaucoup de marques privilégient la discrétion : ne pas s’épancher sur ce problème pour ne pas effrayer le consommateur et le dissuader d’acheter.
Une démarche transparente et collaborative nécessaire
Pour en finir avec cette politique de l’autruche qui fait finalement le jeu des contrefacteurs et dans l’attente de décisions de justice, il devient urgent pour les marques de compléter leurs actions juridiques avec des outils de prévention en temps réel, collaboratifs et viraux, en résumé, conformes aux besoins du net.
Car voilà, en attendant que la justice tranche, des consommateurs continuent d’acheter des produits contrefaits de mauvaise qualité voire dangereux comme dans le cas par exemple des chargeurs de Smartphones qui explosent ou de faux médicaments. L’OMS a d’ailleurs rappelé que 50% des médicaments achetés sur Internet sont des contrefaçons !
Les marques ne peuvent décemment continuer à agir de manière secrète et silotée. Elles se doivent d’unir leurs forces - au-delà des fédérations et regroupements sectoriels qui existent déjà - pour créer une base de données mondiale recensant les sites illégaux et frauduleux, accessible aux consommateurs.
Et comme il en va de l’intérêt public, le gouvernement a lui aussi une carte à jouer pour inciter les entreprises à jouer collectif, en toute transparence. Certes des mesures sont prises pour lutter contre le fléau de la contrefaçon en ligne (Loi Numérique, Chartes d’engagement ou contribution au projet Phishing Initiative) mais sans aujourd’hui réussir à impliquer – voire si nécessaire contraindre- les marques à s’unir pour la protection des citoyens.
Le concours de ces derniers est d’ailleurs tout aussi nécessaire. Et à l’ère du crowdsourcing, quoi de plus naturel que de faire appel à la vigilance des internautes. Imaginez le poids de cette ressource complémentaire pour les marques. Alertées directement par le consommateur, elles disposeraient alors d’un pouvoir d’identification des sites illégaux inégalable, sans aucune mesure comparable aux capacités de surveillance de leur service juridique aussi performant soit-il.
Plus qu’une nécessité donc, cette alliance informelle mais néanmoins combative est un devoir. Le devoir des marques de protéger les consommateurs, le devoir de l’Etat de protéger les citoyens, le devoir de vigilance des internautes. Finissons-en donc avec cette démarche nombriliste qui ne mène à rien si ce n’est à aggraver la situation et unissons nos forces ! Seule une prise de conscience collective nous permettra de lutter efficacement contre la contrefaçon en ligne.