Accéder au contenu principal

L’ADN synthétique, une révolution à venir pour le stockage de données

Par Patrick Dufour, Directeur Stratégie et alliances Le PEPR (programme et équipement prioritaire de recherche) exploratoire MoleculArXiv, piloté par le CNRS, développe de nouveaux dispositifs de stockage de données sur ADN. Son aboutissement marquera une sensationnelle innovation, répondant à de multiples points de blocage déjà pressants. Ce programme et équipement prioritaire de recherche est certainement un des plus importants à soutenir à ce jour. Une perspective prometteuse Personne n’est passé à côté des travaux de recherche scientifique sur les possibilités qu’offre l’ADN synthétique en matière de stockage de l’information. Le CNRS publie ses avancées régulièrement et il y a de quoi chanter tel le coq au petit matin si l’on en juge par les progrès manifestes des chercheurs en la matière. Il sera passionnant de suivre les résultats des très prochaines applications concrètes. Des partenariats avec des instituts français comme l’INA, la BNF ou des institutions européennes permettro

L'incubation devient-elle une bulle ?



Par Daniel Benchimol, président du cluster régional du numérique DigitalPlace et Président du Conseil de Surveillance d'Eurogiciel

Je trouve l'inflation de création d'incubateurs abusive. Et cela devient tel qu'on ne comprend plus vraiment l'offre et la proposition de valeur. Même si les espaces de co-working ont leur vertu, ils n'optimisent pas, loin s'en faut, les chances de succès de leurs hôtes. Si l'on essaye de mieux comprendre les motivations, on observe 4 types d'incubateurs :

Les incubateurs historiques créés par les collectivités, les incubateurs dits Allègre. Ils ne sont pas spécialisés et disposent de relativement peu de moyens. Ils étaient faits pour faire sortir les projets innovants du monde de la recherche - 'en early stage' - mais, ces critères sont en train d'évoluer.
Les incubateurs privés, hôtels de startups, où finalement la motivation du créateur est avant tout immobilière et, au mieux, dans certains cas, un vivier personnel pour le créateur, qui est aussi business angel, afin d'investir et être aux premières loges de la naissance d'une pépite.
Les incubateurs de Grands Groupes qui servent leurs intérêts sectoriels ou technologiques ; ces derniers ont pris conscience que l'innovation vient des startups où la créativité et le modèle de pensées disruptif peut leur apporter ce qu'ils n'ont plus en interne. Car beaucoup de grands groupes vivent dans le syndrome paranoïaque de "l'uberisation" de leur marché.
Et enfin, les incubateurs de Sociétés pour lesquelles l'incubation est tendance. Une tendance pour observer ces startuppers - comme l'on observe des animaux dans un zoo - et de voir qu'est-ce qu'on peut apprendre de ces nouveaux 'bonobos'. Ou comment, en observant ces incubés, ils pourront transformer leur Société.

Un startupper a l'embarras du choix pour s'installer : à l'instar du Cargo à Paris (10.000 m2) ou l'ouverture prochaine de la Halle Freyssinet, l'incubateur de Xavier NIEL (35.000 m2 pour 1000 startups), et qui sera le plus grand incubateur du monde.

Si l'offre de m2 est maintenant pléthorique, y compris en province, ce dont les startups ont le plus besoin, c'est d'accompagnement. Cet accompagnement que l'on trouve dans les accélérateurs et non dans les incubateurs. Et les bons accélérateurs sont malheureusement trop peu nombreux.  Parce qu'un bon accélérateur c'est l'endroit où vous trouvez tous les 'gourous' qui vont doper vos compétences mais aussi qui vont mettre à votre disposition les réseaux nécessaires à l'accélération.

Malgré tout, le côté positif c'est que la France est dans le peloton de tête de création de startups. Il est difficile de dire combien il s'en crée par an : un bon millier certainement ? Pour autant, le taux de mortalité est très fort sur notre territoire.

Le numérique attire particulièrement et tout le monde rêve de créer la ''killer application''. Mais c'est comme dans le sport, nous avons de plus en plus de joueurs et pour réussir il faut jouer en 1ière division, alors que les joueurs se situent dans le monde entier. Le vivier est immense par définition mais non coordonné. Le match est mondial, donc jouer en 1ière division est réservé à une élite de peu d'élus. De mon point de vue, il n'y a pas de place en 2ième division. Car dans beaucoup de cas, comme disent les anglo-saxons 'the winner takes all'.

En France, nous avons seulement créé 3 licornes[1] sur les 153 que compte le monde (dont 40 en Europe). Force est de constater que nous ne sommes pas au niveau. « L'âge moyen des entreprises du CAC 40 est de 105 ans, tandis que celui des entreprises du Nasdaq aux Etats-Unis est de 15 ans. » constate amèrement Emmanuel Macron. En plus de parler des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), on parle aussi maintenant des NATU (Netflix, AirBnB, Tesla, Uber).

Il est alors frustrant de constater que Withings, SeLoger.com ou PriceMinister se sont vendus à des étrangers avant d'avoir atteint la taille critique mondiale... Qu'est-ce qui nous manque ? Des ingénieurs d'excellent niveau ? Certainement pas. La formation de nos ingénieurs est reconnue dans le monde entier, comme le sont nos labos et nos centres de recherche.

Du financement ? Pas au démarrage ou aux premières levées de fonds, certainement au moment des grosses levées de fonds qu'on appelle les séries B ou C. Mais pour autant, à ce stade, la startup accompagnée peut solliciter des fonds étrangers si les fonds français ne sont pas au rendez-vous. Certes, la propriété intellectuelle risque de migrer vers le pays financeur - souvent un prérequis du financeur- donc, je considère que ce n'est pas un problème de financement.

Mais ce qui manque c'est certainement de l'ambition : l'ambition de révolutionner un système, de bouger les lignes, de changer le monde. Cette ambition que certains prennent pour de la mégalomanie. Si l'on analyse ce qui se passe outre Atlantique, ceux qui ont réussi leur première, voire deuxième entreprise n'ont de cesse de réinvestir sans compter, ni pour eux, ni pour ceux qui les suivent dans leurs rêves qui passent pas l'éradication du Cancer, la colonisation de Mars, le transport autonome, l'intelligence artificielle, etc...

Alors cessons de croire que le seul débouché d'une startup Française est de se vendre au bout de 5 ans à un Groupe Etranger.

Incubons et accélérons aussi notre ambition pour faire 'la course en solidaire'.

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté

Univers parallèles et mondes virtuels : la guerre des métavers est commencée

  Une partie de poker dans le métavers (capture d'écran de la vidéo “Le métavers et comment nous allons le construire ensemble” sur YouTube) Par  Oihab Allal-Chérif , Neoma Business School Le 17 octobre 2021, Mark Zuckerberg a lancé les hostilités de manière assez théâtrale, comme s’il défiait ses concurrents d’en faire autant. Afin de concrétiser son rêve d’enfant, le métavers, il a décidé de mettre en œuvre des moyens colossaux : 10 000 ingénieurs hautement qualifiés seront recrutés en Europe dans les 5 prochaines années. Cette annonce a été faite quelques jours avant celle du changement de nom du groupe Facebook en Meta , le 28 octobre, démontrant ainsi l’engagement total du fournisseur de réseaux sociaux dans la transition vers le métavers. Le 22 juillet 2021, dans une interview à The Verge , le créateur de Facebook racontait : « Je pense à certains de ces trucs depuis le collège quand je commençais tout juste à coder. […] J’écrivais du code

Sans Sauvegarde, pas de cyber-résilience

Par Alexandra Lemarigny, directrice commercial Europe du Sud Opentext Security Solutions Les études diverses sur les habitudes de sauvegarde des entreprises et leurs collaborateurs sont sans équivoque : très majoritairement, elles ne s’attardent vraiment sur ces questions de sauvegarde ou de récupération qu’en cas d’incidents. Pourtant la sauvegarde est l’élément majeur des dispositifs de cyber-résilience, à savoir la capacité à rester opérationnel, même face aux cyberattaques et à la perte de données. La sauvegarde n’est pas suffisamment considérée Dans les faits, force est de constater que la sauvegarde n’est pas envisagée dans son entièreté par les entreprises qui n’ont pas eu à subir d’accidents et il est fréquent qu’elles ne sauvegardent pas les éléments les plus pertinents. A titre d’exemples une entreprise peut ne sauvegarder qu’un ou deux serveurs, ou un élément qu’elle a identifié comme critique quelques années auparavant. Certaines ne tiennent pas compte de l’évolution de leu

Implants cérébraux : la délicate question de la responsabilité juridique des interfaces homme-machine

Dans le film Transcendance , de Wally Pfister, sorti en 2014, le héros mourant transfère son esprit dans un ordinateur quantique. Wally Pfister, 2014 Par  Elise Roumeau , Université Clermont Auvergne (UCA) Depuis quelques années, Elon Musk ne cesse de faire des annonces relatives à des avancées technologiques. Voitures autonomes , voyages interplanétaires , interface homme-machine , achat du réseau social Twitter… rien ne semble arrêter l’homme d’affaires. Aucun obstacle technique, géographique, physiologique ne lui semble infranchissable. Pourtant, ses projets pourraient, à court terme, poser de véritables difficultés du point de vue juridique. La recherche d’une fusion entre le cerveau et l’intelligence artificielle Avec Neuralink, l’un des objectifs visés par Elon Musk est de créer une interface entre l’humain et la machine . À plus ou moins court terme, le projet porte sur le développement d’implants cérébraux pour pallier des troubles neur

ChatGPT et cybersécurité : quels risques pour les entreprises ?

Analyse de Proofpoint Les plateformes de génération de texte tel que ChatGPT permettent de créer du contenu de qualité, instantanément, gratuitement, et sur n’importe quel sujet. Comme le confirme le lancement de Bard par Google, nous sommes désormais entrés dans une course à l’IA, ou chaque géant du web cherche à posséder la meilleure solution possible. Si l’avancée technologique est majeure, le risque notamment pour la cybersécurité des entreprises est indéniable. Comment lutter contre des campagnes de phishing de plus en plus ciblées et sophistiquées, maintenant alimentées par des technologies capables de parfaire encore plus la forme et la teneur d’un email malveillant ? En quelques mots, ChatGPT offre une ingénierie sociale très performante, mais une automatisation encore limitée. Concernant la détection de la menace par rançongiciels, comme l’explique Loïc Guézo, Directeur de la stratégie Cybersécurité chez Proofpoint, « Bien que les chatbots puissent générer du texte pour le cor

Sondage : quatre Français sur dix craignent le vol d'identité

Selon un sondage représentatif commandé par le fournisseur de messagerie GMX , de nombreux internautes français sont préoccupés (31%), voire très inquiets (9%), d'être victimes d'un vol d'identité. La majorité craint que des inconnus puissent faire des achats (52%) avec leur argent. Dans le cas d'une usurpation d'identité, les criminels accèdent aux comptes en ligne et agissent au nom de leurs victimes. De nombreuses personnes interrogées craignent que des inconnus signent des contrats en leur nom (37 %), que des escrocs utilisent l'identité volée pour ouvrir de nouveaux comptes (36 %) et que des informations les plus privées tombent entre des mains étrangères ou soient rendues publiques (28 %). Besoin de rattrapage en matière de sécurité des mots de passe Il est urgent de rattraper le retard en matière d'utilisation de mots de passe sûrs selon GMX : 34 % des utilisateurs d'Internet en France utilisent dans leurs mots de passe des informations personnell