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Avec « Osez l’IA », la France veut transformer l’intelligence artificielle en levier concret pour ses entreprises

En annonçant le plan national « Osez l’IA » ce 1er juillet, Clara Chappaz, ministre déléguée à l’Intelligence artificielle et au Numérique, n’a pas déclenché une révolution, mais acté une inflexion majeure : celle du passage à l’échelle. La France s’était dotée, dès 2018, d’une stratégie nationale ambitieuse issue du rapport Villani, posant les bases d’un écosystème de recherche performant, d’un financement public structurant et d’une régulation éthique. Une décennie plus tard, avec 1 000 start-up dans le domaine, un supercalculateur de pointe (Jean Zay) et des leaders comme Mistral AI, le socle est posé. Mais l’adoption reste lacunaire. En 2025, seules 13 % des PME utilisent réellement une solution IA. Le plan « Osez l’IA » veut inverser cette tendance. Ce plan s’inscrit dans le sillage de France 2030, qui a déjà engagé plus de 2,5 milliards d’euros pour soutenir l’intelligence artificielle. Il s’appuie également sur les enseignements du rapport de Bpifrance Le Lab (« L’IA dans les PM...

Travailler et télétravailler autrement

 

Par Jérôme Tarting, Président du groupe UP’nBIZ

Parmi les ordonnances concernant la réforme du code du travail, un article est consacré au télétravail. Il vise notamment à simplifier et développer son usage en France qui compte 8,4% de télétravailleurs, contre 17,7% à l’échelle européenne.

Cette mesure, si elle concerne au premier abord salariés et entreprises, va bien au delà, puisqu’elle redéfinit la manière dont la société civile et les pouvoirs publics considèrent le travail à notre époque.

En effet, la théorie selon laquelle un salarié serait plus efficace dans son entreprise pour accomplir sa mission s’estompe peu à peu, en prenant en considération un meilleur équilibre entre vies professionnelle et familiale pour les travailleurs salariés ou indépendants.

En effet, 16,7 % des Français télétravaillent plus d’une journée par semaine, la majorité (64 %) le faisant de chez eux, et 21 % dans des bureaux mis à disposition par leur entreprise. Pour 71 % des personnes interrogées, le télétravail est une « véritable révolution». 96 % d’entre elles pensent que ce mode de travail améliore le bien-être des salariés.

Avantages partagés

Les entreprises qui ont opté délibérément pour le télétravail ont constaté une baisse de 5,5 jours par an d’arrêts maladie, une augmentation du temps de travail de 2,5% et une hausse de la productivité de 22%. De leur côté, les travailleurs salariés ou indépendants ont réduit de 40 min le temps moyen de trajet domicile-travail, ont gagné 45 min de sommeil. Sans compter la sérénité.

Territoires dynamiques

Le développement à venir du télétravail sera bien entendu bénéfique à l’échelon régional, pour fixer des actifs qui participeront davantage, notamment par leurs dépenses quotidiennes et par leur implication dans des réseaux locaux, au dynamisme de leur territoire (quartiers, espaces péri-urbains ou communes rurales).


Travailler autrement

Les évolutions en matière de télétravail, voulues par les pouvoirs publics iront forcément également dans le sens d’un développement d’emplois plus souples. C’est-à-dire, l’auto-entreprenariat ou le portage salarial. Deux formes d’activités qui favorisent liberté et autonomie au travail, que l’on peut englober dans la grande famille du travail indépendant.


Ce dernier, soutenu par de nombreux acteurs privés qui accompagnent les porteurs de projets, souhaitant entreprendre, n’a pas en France de définition encore précise. Un rapport en cours de préparation par le Conseil Economique et Social Environnemental devrait prochainement en fixer le cap. Télétravail, numérique et ubérisation seront probablement au cœur de cette analyse, pour travailler autrement.

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