Par Laurence Corroy , Université de Lorraine Si les adolescentes et adolescents se retrouvent confrontés de plus en plus précocement à de la pornographie en ligne, il leur est très difficile d’aborder le sujet avec des adultes. Retour sur une enquête de terrain alors que les éditeurs de sites sont sommés d’instaurer un contrôle d’âge pour l’accès à ces contenus sensibles. Dès que l’on parle des adolescents et de leurs relations au numérique, les débats se polarisent, sans qu’il y ait nécessairement le réflexe de recueillir leur témoignage. En recherche, il est pourtant extrêmement important de leur donner la parole, ce qui permet de mieux mesurer leur capacité d’analyse et de distance vis-à-vis des messages médiatiques. Dans le cadre de l’étude Sexteens , menée en Grand Est, nous avons rencontré plus d’une soixantaine d’adolescents pour évoquer avec eux les représentations de la sexualité et de l’amour dans les séries pour ados qu’ils regardent. Ces séries on...
Le combat auquel se livrent les géants d’internet d’un côté et les auteurs et éditeurs de l’autre autour de la directive réformant le droit d’auteur (qui doit être votée au Parlement européen le 12 septembre) bénéficie depuis ce jeudi 6 septembre d’un éclairage intéressant : l’avis des Européens sur le sujet.
Une menace pour la démocratie
Pour le compte du Gesac (Groupement européen des sociétés d’auteurs et compositeurs), l’institut Harris Interactive vient, en effet, de réaliser une enquête en ligne du 24 au 30 août dans huit pays européens (France, République tchèque, Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Roumanie, Espagne).Le regard des eurocitoyens est sans concessions et sans illusions. Selon eux, les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) détiennent aujourd’hui plus de pouvoir que l’Union européenne (67 % contre seulement 33 % pour l’UE, 65 % en France). Les GAFA peuvent être perçues comme un risque potentiel pour le fonctionnement des démocraties : 6 citoyens sur 10 (61 %) partagent ce point de vue, et même plus de 3 Français sur 4 (76 %).
Rémunérer médias et auteurs
Pour 66 % de personnes interrogées, la façon dont les plateformes internet partagent avec les artistes et créateurs de contenus les revenus générés par ces derniers via leurs plateformes n’est pas équitable. C’est à nouveau particulièrement le cas en France (76 %) et en Allemagne (72 %).Par conséquent, ces citoyens européens approuvent dans leur ensemble la création par l’Union européenne de nouvelles règles visant à protéger et garantir la rémunération des artistes et créateurs de contenus (87 %, dont 37 % tout à fait favorables à cette nouvelle réglementation). Près de 9 Français sur 10 (88 %) s’expriment en faveur de ce type de régulation, et 1 Français sur 3 affirme même y être « tout à fait favorable » (34 %).
Enfin, concernant la rémunération des médias par les plateformes qui réutiliseraient leurs contenus, ces citoyens européens s’y disent également majoritairement favorables (81 % et même 32 % très favorables), une opinion à nouveau partagée par les Français (80 %).
Les citoyens sont donc en faveur de la directive droit d’auteur, se réjouit-on à l'UPREG (Union de la presse en région dont le Groupe La Dépêche est membre)
400 créateurs réunis à Paris
A quelques jours du vote de la directive européenne sur le droit d'auteur, la mobilisation s'intensifie dans les deux camps. Près de 400 représentants du monde de la culture, dont la ministre Françoise Nyssen, se sont rassemblés ce jeudi à Paris."Nous les créateurs (...) demandons solennellement, que la directive sur les droits d'auteurs soit adoptée", a plaidé la chanteuse Emily Loizeau devant des manifestants réunis à l'appel de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique). Si cette directive est adoptée, les géants d'internet "ne pourront plus prendre une partie de nos vies (...) sans verser pour cela une rémunération juste", a-t-elle affirmé, devant le réalisateur Costa-Gavras et le compositeur André Manoukian.
Il est "essentiel que ce combat soit mené", a renchéri Françoise Nyssen lors de ce rassemblement se déroulant sous les fenêtres de son ministère.