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La peur de rater quelque chose : entre cerveau social et anxiété collective

Un rêve d’ubiquité entretenu par les outils numériques. Roman Odintsov/Pexels , CC BY Par  Emmanuel Carré , Excelia La « peur de rater quelque chose » (« Fear Of Missing Out », ou FOMO) n’est pas née avec Instagram. Cette peur d’être exclu, de ne pas être là où il faut, ou comme il faut, a déjà été pensée bien avant les réseaux sociaux, et révèle l’angoisse de ne pas appartenir au groupe. Vous l’avez sans doute déjà ressentie : cette sensation distincte que votre téléphone vient de vibrer dans votre poche. Vous le sortez précipitamment. Aucune notification. Autre scénario : vous partez en week-end, décidé à vous « déconnecter ». Les premières heures sont agréables. Puis l’anxiété monte. Que se passe-t-il sur vos messageries ? Quelles conversations manquez-vous ? Vous ressentez la « peur de rater quelque chose », connue sous l’acronyme FOMO («  Fea...

Les Européens veulent que les géants du net payent mieux les médias et les auteurs



Le combat auquel se livrent les géants d’internet d’un côté et les auteurs et éditeurs de l’autre autour de la directive réformant le droit d’auteur (qui doit être votée au Parlement européen le 12 septembre) bénéficie depuis ce jeudi 6 septembre d’un éclairage intéressant : l’avis des Européens sur le sujet.


Une menace pour la démocratie

Pour le compte du Gesac (Groupement européen des sociétés d’auteurs et compositeurs), l’institut Harris Interactive vient, en effet, de réaliser une enquête en ligne du 24 au 30 août dans huit pays européens (France, République tchèque, Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Roumanie, Espagne).

Le regard des eurocitoyens est sans concessions et sans illusions. Selon eux, les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) détiennent aujourd’hui plus de pouvoir que l’Union européenne (67 % contre seulement 33 % pour l’UE, 65 % en France). Les GAFA peuvent être perçues comme un risque potentiel pour le fonctionnement des démocraties : 6 citoyens sur 10 (61 %) partagent ce point de vue, et même plus de 3 Français sur 4 (76 %).

Rémunérer médias et auteurs

Pour 66 % de personnes interrogées, la façon dont les plateformes internet partagent avec les artistes et créateurs de contenus les revenus générés par ces derniers via leurs plateformes n’est pas équitable. C’est à nouveau particulièrement le cas en France (76 %) et en Allemagne (72 %).

Par conséquent, ces citoyens européens approuvent dans leur ensemble la création par l’Union européenne de nouvelles règles visant à protéger et garantir la rémunération des artistes et créateurs de contenus (87 %, dont 37 % tout à fait favorables à cette nouvelle réglementation). Près de 9 Français sur 10 (88 %) s’expriment en faveur de ce type de régulation, et 1 Français sur 3 affirme même y être « tout à fait favorable » (34 %).

Enfin, concernant la rémunération des médias par les plateformes qui réutiliseraient leurs contenus, ces citoyens européens s’y disent également majoritairement favorables (81 % et même 32 % très favorables), une opinion à nouveau partagée par les Français (80 %).

Les citoyens sont donc en faveur de la directive droit d’auteur, se réjouit-on à l'UPREG (Union de la presse en région dont le Groupe La Dépêche est membre)


400 créateurs réunis à Paris

A quelques jours du vote de la directive européenne sur le droit d'auteur, la mobilisation s'intensifie dans les deux camps. Près de 400 représentants du monde de la culture, dont la ministre Françoise Nyssen, se sont rassemblés ce jeudi à Paris.

"Nous les créateurs (...) demandons solennellement, que la directive sur les droits d'auteurs soit adoptée", a plaidé la chanteuse Emily Loizeau devant des manifestants réunis à l'appel de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique).  Si cette directive est adoptée, les géants d'internet "ne pourront plus prendre une partie de nos vies (...) sans verser pour cela une rémunération juste", a-t-elle affirmé, devant le réalisateur Costa-Gavras et le compositeur André Manoukian.

Il est "essentiel que ce combat soit mené", a renchéri Françoise Nyssen lors de ce rassemblement se déroulant sous les fenêtres de son ministère.

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