Dans un contexte où la société française prend de plus en plus conscience de son empreinte numérique, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP) et l'Agence de la transition écologique (ADEME) viennent de franchir un pas décisif. Ces deux institutions ont annoncé ce jeudi 12 décembre la création d'un observatoire des impacts environnementaux du numérique, une initiative qui promet de révolutionner notre compréhension des enjeux écologiques liés aux technologies de l'information. Cette plateforme, fruit d'une collaboration initiée en 2020 à la demande des ministères de la Transition écologique et de l'Économie, vise à devenir une référence incontournable en matière de données fiables sur l'empreinte environnementale du numérique. "L'observatoire a vocation à constituer une plateforme de référence en matière de données fiables et sourcées sur les impacts environnementaux du numériqu...
La mise en oeuvre du règlement européen sur la protection des données (RGPD) entré en vigueur le 25 mai dernier se fait petit à petit non sans quelques difficultés. La Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL) a dressé vendredi 23 novembre dernier un bilan chiffré des 6 premiers mois d'exercice du RGPD.
A ce jour, 32 000 organismes ont désigné un délégué à la protection des données (personnes physiques ou morales) ; ce qui représente 15 000 DPO contre 5 000 CIL (correspondants informatique et libertés) avant le RGPD. Une bonne chose. Mais la CNIL a reçu 1 000 notifications de violations de données , soit environ 7 par jour depuis le 25 mai. Et depuis le début de l’année, la CNIL a reçu 9700 plaintes, soit 34% de plus qu’en 2017 sur la même période, dont 6000 plaintes reçues depuis le 25 mai.
C'est que la mise en place du RGPD reste complexe et une grande majorité de sites web seraient ainsi hors la loi. 99% même selon Freebip. "Après avoir contacté plus de 400 000 sites, le constat est accablant : seuls 1% se sont donnés les moyens de répondre aux demandes des citoyens", expliquent deux jeunes ingénieurs, Arthur Blanchon et Antoine Vadot, qui ont développé un tableau de bord, Freebip, pour permettre aux Français de reprendre le contrôle sur leurs données personnelles.
Mettre le RGPD à l'épreuve
Arthur Blanchon et Antoine Vadot ont décidé de mettre le RGPD à l’épreuve de la pratique. En contactant plus de 400 000 sites pour leur demander s’ils détenaient des données associées à leur adresse email, l’objectif était d’illustrer le parcours semé d’embûches auxquels les Français sont confrontés.
Seuls 1% des sites contactés ont donc répondu à leur requête dans les 30 jours.
83% des personnes contactées n’ont pas été en mesure de répondre, tandis que 16% disposaient toujours, 6 mois après la mise en place du RGPD, d’une adresse email invalide.
"C’est en faisant le test auprès d’une centaine d’entreprises françaises que nous nous sommes aperçus des difficultés à obtenir des informations. Nous nous sommes alors lancés dans cette étude à grande échelle qui illustre parfaitement le travail à mener pour obtenir la transparence nécessaire à la protection de la vie privée des citoyens", Arthur Blanchon.
Des entreprises font des efforts
Toutefois, certains font des efforts. 10000 des sites contactés détenaient une adresse de messagerie spécifiquement dédiée aux questions de vie privée. Parmi eux, le taux de retour est meilleur (17%) mais il reste faible.
"Certaines entreprises se sont données les moyens de répondre aux requêtes des citoyens ces derniers mois. Ces dernières sont ultra-minoritaires mais leurs réponses ont été très claires et immédiates. C’est un signe encourageant pour la suite", observe Arthur Blanchon.
Freebip : une plateforme pour aider les Français
Face à cette situation, la plateforme Freebip peut aider les internautes à obtenir des réponses. "Il suffit de s'inscrire pour obtenir un tableau de bord de sa vie numérique qui rassemble : les entreprises ayant des données sur soi, une liste sur ces données et des fiches-entreprises associées (contacts DPO, politiques de confidentialité, liste des cookies…). Le citoyen peut ensuite exercer ses droits en un clic (suppression, modification, mise à jour, limitation…)", expliquent les fondateurs.
Les pré-inscriptions pour ce nouveau service sont ouvertes depuis le 4 décembre pour le lancement de la version bêta fin janvier.