Par Laurence Corroy , Université de Lorraine Si les adolescentes et adolescents se retrouvent confrontés de plus en plus précocement à de la pornographie en ligne, il leur est très difficile d’aborder le sujet avec des adultes. Retour sur une enquête de terrain alors que les éditeurs de sites sont sommés d’instaurer un contrôle d’âge pour l’accès à ces contenus sensibles. Dès que l’on parle des adolescents et de leurs relations au numérique, les débats se polarisent, sans qu’il y ait nécessairement le réflexe de recueillir leur témoignage. En recherche, il est pourtant extrêmement important de leur donner la parole, ce qui permet de mieux mesurer leur capacité d’analyse et de distance vis-à-vis des messages médiatiques. Dans le cadre de l’étude Sexteens , menée en Grand Est, nous avons rencontré plus d’une soixantaine d’adolescents pour évoquer avec eux les représentations de la sexualité et de l’amour dans les séries pour ados qu’ils regardent. Ces séries on...
La députée européenne (Les Radicaux de gauche) Virginie Rozière ne mâche pas ses mots pour dénoncer l'attitude des géants du web qui veulent torpiller la directive européenne instituant des droits voisins pour la presse et les éditeurs.
Deux articles pour défendre la presse et les éditeurs
Pour rappel, l'article 11, a introduit un «droit voisin» qui permettra aux journaux, aux magazines et aux agences de presse, d'être rémunérés lorsque leurs articles sont republiés en ligne, notamment par les géants du numérique comme Google et son service d'agrégation d'articles GoogleNews.L'article 13, quant à lui, prévoit d'obliger les plateformes (YouTube, etc.) à filtrer automatiquement les contenus mis en ligne a priori, c'est-à-dire avant même qu'ils ne soient visibles par les autres internautes. Actuellement, la suppression des contenus qui enfreignent les droits des ayants droit se fait a posteriori après signalement ; une jurisprudence qui date de 2000.
Les géants du net sont évidemment contre ces deux articles.
Des Etats membres sensibles aux opérations de lobbying des géants du net
Alors qu’un trilogue sur les droits d'auteurs devait avoir lieu ce lundi 21 janvier, celui-ci a été annulé, faute d’accord des États membres. Depuis quelques jours, en effet, une dizaine d'Etats émettent des réserves sur la directive adoptée en fin d'année dernière après une intense bataille parlementaire marquée par des opérations de lobbying rarement vues jusqu'à présent."Depuis quelques mois, les géants du web, notamment Google et YouTube ont lancé une grande campagne de désinformation sur les droits d’auteur. Nous ne sommes pas naïfs, cette campagne a pesé dans la balance, dans le désaccord des États membres", estime Virginie Rozière, faisant référence à une campagne de YouTube (propriété de Google) sur l'article 13 ou de Google.
"Une campagne de désinformation sur la mort d'internet"
Les GAFA utilisent tous les moyens d’action pour peser sur le Parlement européen. « En tentant de faire croire que certains contenus vont disparaitre ou que les internautes ne pourront plus parodier certaines oeuvres, Google et YouTube mentent pour exercer un pouvoir d’influence sur l’opinion publique" explique Virginie Rozière. "YouTube et Google mènent une campagne de désinformation et de manipulation, les députés européens ont reçu des dizaines de milliers de messages en provenance des Etats-Unis pour annoncer la mort d’Internet si nous votions ce texte » raconte la Députée européenne.
"Tout travail mérite salaire"
Si YouTube place des publicités, collecte des données, fait des bénéfices énormes qu’il conserve, "nous avons besoin d’un principe qui dit qu’à partir du moment où de la richesse est créée en exploitant une œuvre, une partie des bénéfices doit être reversée au créateur de celle-ci. Tout travail mérite salaire. Nous ne devons pas laisser les GAFA imposer leurs règles en Europe, nous devons protéger la culture et ses créateurs ».Les représentants des États membres ont maintenant jusqu’à la fin du mois de février pour valider une nouvelle version du texte.