Avis de Constantin Pavléas, avocat spécialisé en droit des technologies, fondateur et dirigeant du cabinet Pavléas Avocats et responsable d'enseignements à l'école des Hautes Études Appliquées du Droit (HEAD). Le gouvernement français vient d’emboiter le pas à d’autres pays occidentaux (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni..) et organisations internationales (Commission européenne) et interdit à ses fonctionnaires l’installation et l’utilisation de certaines applications « récréatives » sur leurs téléphones professionnels, tels que TikTok, de streaming (telles que Netflix) ou de jeux (tels que Candy Crush),. Les raisons de cette interdiction invoquées par le gouvernement sont les « risques en matière de cybersécurité et de protection des données des agents publics et de l’administration. » Depuis quelques mois déjà, TikTok était sur la sellette aux Etats-Unis qui soupçonnent le réseau social chinois d’être un cheval de Troie des autorités chinoises. L’interdiction de TikTok sur
ForgeRock vient de divulguer un rapport sur les atteintes à la protection des données des consommateurs américains. Il révèle que les cybercriminels ont exposé 2,8 milliards de données de consommateurs en 2018. Ces fuites ont coûté plus de 654 milliards de dollars aux organisations américaines.
Les cyberattaques visant des sociétés de services financiers ont coûté plus de 6,2 milliards de dollars au premier trimestre 2019, en très forte hausse par rapport aux 8 millions de dollars au premier trimestre 2018. Même si les investissements dans les produits et services de sécurité de l'information sont en hausse (114 milliards de dollars investis en 2018), les cybercriminels parviennent encore à accéder aux données des consommateurs, quelle que soit l'industrie.
Selon l'étude, les renseignements personnels identifiables (RPI) étaient les données les plus ciblées en 2018, représentant 97 % de toutes les atteintes. En ciblant les RPI, les cybercriminels prouvent qu'ils recherchent avant tout les très grandes quantités de données sur les consommateurs. L'étude révèle également que la méthode d'attaque la plus fréquente est l'accès non autorisé à l'information. Elle représente 34 % de toutes les attaques. Les secteurs de la santé, des services financiers et gouvernementaux ont été les plus touchés par les cyberattaques.
"Nos recherches montrent clairement que les données personnelles des consommateurs sont très recherchées par les cybercriminels ainsi que très difficiles à protéger par les organisations", déclare Eve Maler, vice-présidente de l'innovation et des nouvelles technologies chez ForgeRock. "Les entreprises doivent protéger les données de leurs clients en mettant en place des programmes de gestion d'identité. Chaque industrie a intérêt à se prémunir des conséquences sur son image que peuvent avoir les fuites de données, ainsi que les coûts engendrés. Les organisations doivent donc utiliser des techniques modernes de gestion des identités et des accès pour sécuriser leur infrastructure, des serveurs dans les data centers, aux applications clients en passant par les appareils connectés."
Principales conclusions :
- Près de la moitié (48%) de toutes les atteintes à la protection des données des consommateurs se sont produites dans le secteur des soins de santé, soit quatre fois plus que dans tout autre secteur ;
- Les services financiers et le gouvernement étaient les deuxième et troisième industries les plus touchées, représentant collectivement 20% de toutes les atteintes à la vie privée ;
- Bien que le nombre de fuites dans les services financiers ait diminué de 20 % au premier trimestre de 2019 par rapport au premier trimestre de 2018, plus de 26,9 millions de dossiers de consommateurs ont été compromis au cours du premier trimestre de 2019 seulement, soit une augmentation de 78 900 % par rapport au premier trimestre de 2018 ;
- Les dates de naissance et/ou les numéros de sécurité sociale étaient le type de RPI le plus fréquemment compromis en 2018, 54% des atteintes ayant exposé ces données ;
- Le nom et l'adresse physique (49%) et les renseignements personnels sur la santé (46%) étaient les deuxième et troisième types de RPI les plus souvent compromis en 2018.
Accédez au rapport complet (en anglais) ici