Par Thomas Mannierre, Directeur EMEA Sud de BeyondTrust L’IA a fait entrer les braquages dans une nouvelle dimension. Plus besoin d’une cagoule noire désormais. En améliorant les attaques d'ingénierie sociale modernes, l’IA a donné naissance à un autre type de menaces : les deepfakes. Bienvenue dans ce qui pourrait être un épisode de Black Mirror ! Le faux CFO de Hong Kong En début d’année, une entreprise à Hong Kong s’est vue escroquée de 25,6 millions de dollars par un hacker utilisant l’IA et la technologie deepfake pour usurper l’identité d’un directeur financier. Si l'on en croit les rapports d’enquête, l'attaque a simulé un environnement de vidéoconférence complet et utilisé une fausse identité d'un important directeur financier de Hong Kong et d'autres participants à la réunion. La victime ciblée du département financier s'est d'abord méfiée d'un e-mail de phishing prétendant provenir du directeur financier. Cependant, la victime a rejoint une con
On connaît surtout les cryptomonnaies (monnaies numériques cryptées) avec le bitcoin qui a donné lieu à quelques affaires d'escroquerie, de spéculation et à beaucoup d'interrogations par rapport à son cours en plein boom. Mais il en existe bien d'autres comme ethereum, XRP, litecoin, ou la française ARK ecosystem, etc., dont les transactions sont marquées par la rapidité, la simplicité et la sécurité via la technologie de la blockchain. Jusqu'à présent, ces monnaies restaient l'apanage de spécialistes ou de geeks et n'attiraient pas trop le grand public. Cela pourrait bien changer avec Libra, le projet de cryptomonnaie que veut lancer Facebook en 2020.
Après les scandales retentissants touchant à la protection des données de ses membres ou la prolifération de fake news sur ses groupes, qui ont sévèrement écorné l'image du réseau social américain, personne ne s'attendait à voir Marck Zuckerberg se lancer dans le domaine de la finance. Et pourtant, avec ce projet titanesque, le PDG de Facebook voit loin en diversifiant ses revenus dont 98 % viennent de la publicité ciblée. Avec sa propre monnaie, Facebook prend un véritable virage stratégique et change de dimension. Surtout avec plus de 2 milliards de membres, une monnaie a du sens pour permettre et faciliter les transactions.
27 partenaires dont Xavier Niel
C'est s ans doute cette force de frappe qui a permis à Facebook de séduire d'importants partenaires. 27 groupes ont d'ores et déjà signé avec Facebook dont plusieurs poids lourds de l'économie numérique (Uber, Spotify), des fintechs, les start-up spécialisées dans la finance (Paypal), mais aussi les deux grands réseaux Visa et Mastercard. Chacun a payé un ticket d'entrée de 10 millions de dollars pour avoir un «nœud» sur les réseaux blockchain de cette future monnaie. Et parmi eux, un français, Xavier Niel, le PDG d'Iliad, la maison mère du fournisseur d'accès à internet Free.Concrètement Libra, qui sera adossée à un panier de monnaies et de valeurs jugées stables, comme des dollars et des euros, sera utilisable par les membres de Facebook, ou de ses messageries Messenger et WhatasApp. Grâce à une application sur leur smartphone, les consommateurs pourront acheter des Libra avec leur monnaie locale y compris s'ils n'ont pas de compte bancaire. Ensuite, ils pourront les utiliser pour payer sur Internet, sur des plateformes d'e-commerce comme dans l'univers Facebook. Libra pourra aussi être utilisée dans des boutiques physiques et même servir à du transfert d'argent entre membres, un service entrant en concurrence directe avec celui du célèbre Western Union.
On le voit, les ambitions de Facebook sont très importantes avec un intérêt tout particulier pour les pays en développement. Libra peut potentiellement dynamiter le secteur bancaire et l'ordre monétaire international car sa monnaie privée entrera en concurrence avec les états dont l'une des prérogatives majeures est de battre monnaie. Le projet de Facebook ne devrait ainsi pas faire taire les inquiétudes et les critiques de ceux qui, aux États-Unis, notamment chez certains démocrates, réclament un démantèlement de la société.