Jamais VivaTech n’avait autant misé sur l’intelligence artificielle : plus de 40 % des exposants présentaient cette année des solutions fondées sur des technologies d’IA, qu’elles soient génératives, prédictives, embarquées ou souveraines. L’AI Avenue, animée notamment par Salesforce, a vu défiler une foule dense autour des démonstrations de startups comme Buddyo, Vrai AI ou Next. Plusieurs annonces ont également rythmé ces quatre jours, à commencer par la création de “Mistral Compute” – une nouvelle infrastructure européenne de calcul IA lancée en partenariat entre NVIDIA et Mistral AI. Pour la première fois, le GTC Paris – grand-messe technologique de NVIDIA – s’est tenu dans le cadre de VivaTech, symbolisant la convergence des écosystèmes. Un carrefour mondial d’entrepreneuriat Avec plus de 14 000 jeunes pousses venues de 120 pays et 50 pavillons nationaux, VivaTech s’est imposé comme le cœur battant du capital-risque européen. Les investisseurs les plus influents (Accel, Sequo...
Le 29 octobre 1969, aux Etats-Unis, le professeur Kleinrock faisait «parler» un ordinateur avec un autre. L'échange de ce message actait la naissance de ce qui allait devenir internet. Cinquante ans plus tard, que reste-t-il des idéaux de départ ?
Ce qu'il y a d'extraordinaire avec une technologie, ce sont les usages détournés qui, par choix ou accident, déclenchent une nouvelle révolution. Le 29 octobre 1969, c'est un ces moments historiques qui s'est produit dans un laboratoire de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA) lorsque le professeur Leonard Kleinrock et ses collègues utilisent leur ordinateur pour échanger un message avec ceux de l'Institut de recherche de Stanford.
Le «miracle» a lieu ce 29 octobre 1969 à 22 h 30. Et il se répétera entre l'UCLA et d'autres universités. Le réseau ainsi formé entre ces universités, Arpanet (Advanced Research Projects Agency Network), constitue bel et bien l'ancêtre d'internet.
Un changement profond de l'internet des débuts
Cinquante ans plus tard, c'est peu dire qu'internet a profondément évolué. Une histoire marquée par toute une série d'innovations comme, le protocole TCP/IP inventé en 1973 par Vinton Cerf et Bob Kahn ; le world wide web (WWW) né le 13 mars 1989 à Genève, au CERN, sous la houlette de Tim Berners-Lee ; ou encore la création de Google le 4 septembre 1998 par Larry Page et Sergey Brin. Au fil de ces cinquante années, les idéaux du début se sont singulièrement émoussés. L'esprit libertaire, le partage, la gratuité a laissé place à un immense marché aujourd'hui dominé par les GAFAM (Google, Amazon Facebook, Apple, Microsft) ou des moins connus (BATX), c'est-à-dire les géants chinois Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi.
Surtout, la nature même d'internet a changé sous la montée en puissance phénoménale des réseaux sociaux. Des réseaux sociaux que le professeur Kleinrock avoue aujourd'hui n'avoir pas vu venir (lire page suivante) ; des réseaux sociaux aux mains de sociétés qui ont la puissance des Etats et influent sur la marche de nos démocraties. À telle enseigne que se pose la question d'une régulation plus poussée voire d'un démantèlement pur et simple, de Facebook par exemple.
Et dans cinquante ans ?
En revanche, on peut dégager des tendances au moins pour les mois à venir, comme le fait tous les ans Mary Meeker, célèbre investisseuse américaine en capital-risque. Nous passerons ainsi toujours plus de temps devant notre mobile que devant notre télévision, les jeux vidéo multijoueurs (comme Fortnite) vont ressembler de plus en plus à des réseaux sociaux, la communication par l'image va se développer de plus en plus, de nouvelles plateformes vont commencer à grignoter les parts de publicités de Google et Facebook, les solutions numériques dans la santé vont se multiplier, tout comme les enceintes et objets connectés. Mary Meeker prévoit aussi que les utilisateurs vont se soucier de plus en plus de la protection de leurs données personnelles.
À cet égard, le règlement européen sur la protection des données (RGPD) aujourd'hui plébiscité montre que l'Europe porte une certaine vision de ce que doit être internet.