Accéder au contenu principal

Avec « Osez l’IA », la France veut transformer l’intelligence artificielle en levier concret pour ses entreprises

En annonçant le plan national « Osez l’IA » ce 1er juillet, Clara Chappaz, ministre déléguée à l’Intelligence artificielle et au Numérique, n’a pas déclenché une révolution, mais acté une inflexion majeure : celle du passage à l’échelle. La France s’était dotée, dès 2018, d’une stratégie nationale ambitieuse issue du rapport Villani, posant les bases d’un écosystème de recherche performant, d’un financement public structurant et d’une régulation éthique. Une décennie plus tard, avec 1 000 start-up dans le domaine, un supercalculateur de pointe (Jean Zay) et des leaders comme Mistral AI, le socle est posé. Mais l’adoption reste lacunaire. En 2025, seules 13 % des PME utilisent réellement une solution IA. Le plan « Osez l’IA » veut inverser cette tendance. Ce plan s’inscrit dans le sillage de France 2030, qui a déjà engagé plus de 2,5 milliards d’euros pour soutenir l’intelligence artificielle. Il s’appuie également sur les enseignements du rapport de Bpifrance Le Lab (« L’IA dans les PM...

Les hackeurs ne piratent plus, ils se connectent !

cloud


Par Philippe Corneloup, Directeur des ventes régional de Centrify 

Si les outils de cybersécurité sont de plus en plus puissants, dopés à l’intelligence artificielle, les hackeurs ne manquent pas d’inventivité pour pirater les systèmes. L’essor grandissant du cloud leur donne l’occasion de se réinventer, face à des entreprises qui ont entrepris une migration massive vers ces nouvelles infrastructures. Désormais, la menace se transforme : les hackeurs ne piratent plus, ils se connectent.

Des infrastructures au cloud 


La tentation de migrer vers le cloud est forte pour les entreprises : 88 % d’entre elles ont déjà fait le pas, attirées par la flexibilité, les économies de coûts opérationnels et l’évolutivité des offres. Les dépenses mondiales consacrées aux services et infrastructures publiques cloud devraient augmenter de plus de 100 % au cours des cinq prochaines années, passant de 229 milliards de dollars en 2019 à près de 500 milliards en 2023, selon IDC. Plus qu’une tendance, le cloud est désormais un passage obligé de la digitalisation.

Les entreprises n’y sont pas insensibles. Malgré l’appât de la flexibilité et des économies que le cloud promet, un frein majeur se dessine : celui de la sécurité. Ces craintes sont compréhensibles. Avec un si grand nombre d'entreprises migrant leurs opérations, les pirates informatiques ont fait du cloud leur priorité absolue. Ils ciblent désormais les workloads et les infrastructures cloud afin de mettre la main sur des données de valeur.

Cyberattaques : le danger vient de l’intérieur


Ainsi, le phishing se sophistique, les malwares sont tombés dans l’oubli, remplacés par des ransomwares plus efficaces, et les hackeurs ne perdent plus de temps à pirater des systèmes surprotégés. En matière de vecteur d'attaques, les cybercriminels vont au-delà de la couche réseau : le moyen le plus simple, pour eux, d'accéder à des données, est d'utiliser les identifiants d'un utilisateur légitime.

Leur « Saint Graal » est donc l’identifiant d'utilisateur possédant des privilèges administrateurs. Ces identifiants octroient un accès élargi aux systèmes. Ils permettent d'accéder à l'ensemble du réseau et aux données sensibles. En usurpant l'identité d'un collaborateur de confiance, un pirate informatique peut opérer sans être détecté et exfiltrer des données sensibles sans déclencher de signaux d'alarme. Il n'est pas surprenant, de ce fait, que la plupart des cyberattaques actuelles soient précédées de campagnes de collecte d'identifiants : à cette fin, les cybercriminels utilisent des renifleurs de mots de passe (sniffers), mènent des campagnes de phishing et utilisent des logiciels malveillants.

Cette évolution des cyberattaques s’inscrit dans un contexte où la digitalisation, extrêmement démocratisée, pousse des utilisateurs à adopter des pratiques risquées pour l’entreprise et ses données sensibles sans même en avoir conscience. Ainsi, des gestes qui semblent inoffensifs aux salariés, comme la connexion via un réseau public, via leur propre Wi-Fi, des mots de passe avec un niveau de difficulté trop faible ou pas changés assez régulièrement peuvent faciliter le vol d’identifiants de connexions. C’est également vrai pour les entreprises qui peinent à hiérarchiser les droits d’accès où à la restreindre une fois que les salariés ont changé de poste, de département ou ont tout simplement démissionné.

Cybersécurité : le modèle du « zero trust »


Pour limiter les risques, les entreprises doivent repenser leur stratégie de sécurité et adopter une approche de contrôle des identités basée sur la confiance zéro : ne jamais faire confiance, toujours vérifier, limiter les privilèges d'accès. Cette approche doit s'appliquer à l'ensemble de l'organisation, aux partenaires ainsi qu'aux systèmes informatiques externalisés.

Ce modèle « Zero Trust » n'offre pas seulement des avantages concrets. Il permet aux entreprises d'avancer plus sereinement, pour améliorer l'expérience des clients et partenaires, sécuriser les environnements DevOps et offrir un socle sécurisé au développement de la flotte mobile. Cette approche permet aux entreprises d'aujourd'hui d'adopter le cloud tout en réduisant les risques.

Depuis la migration massive des entreprises vers le cloud, les cyberattaques via vol d’identifiant ont explosé. Cela révèle une vulnérabilité stratégique sur laquelle les hackeurs se sont très vite positionnés : les entreprises doivent mettre en place une politique de sécurisation de la gouvernance et des droits d’accès pour verrouiller leurs systèmes et réduire au maximum les risques de vol de données.

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté...

Quelle technologie choisir pour connecter les objets ?

Par Frédéric Salles, Président et co-fondateur de Matooma   En 2021, le nombre total d'objets connectés utilisés atteindra les 25 milliards selon Gartner. Il est ainsi légitime de se demander quelles sont les technologies principales permettant de connecter les objets, et quelle pourrait être celle la plus adaptée pour sa solution. Un projet de vidéosurveillance par exemple n'aura absolument pas les mêmes besoins qu'un projet basé sur le relevé de température au milieu du désert. Ainsi pour trouver la meilleure connectivité pour son objet, de nombreuses questions peuvent se poser : mon objet fonctionne-t-il sur batterie ou est-il alimenté ? Mon objet restera-t-il statique ou sera-t-il mobile ?  Mon objet est-il susceptible d'être dans un endroit difficile d'accès ou enterré ? A quelle fréquence mes données doivent-elles remonter ? Etc. Voici les différentes solutions actuellement disponibles sur le marché. Courte distance : RFID/Bluetooth/WiFi La RFID (Ra...

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl...

6 questions sur Zone-telechargement

Quel était ce site ? Zone-telechargement.com était jusqu'à lundi soir l'un des plus gros sites web français proposant de télécharger des contenus numériques illégaux. En grande majorité des films parfois très récents ; des séries télé notamment américaines qui n'étaient pas diffusées en France ; de la musique ; des logiciels et des jeux vidéo. Les séries et les films étaient disponibles en différentes qualités et ceux en langue anglaise étaient sous-titrés grâce à des communautés d'utilisateurs capables de sous-titrer des épisodes de série 24 heures après leur diffusion aux États-Unis. Le site comptabilisait, selon la gendarmerie, en moyenne 140 millions de pages vues par mois et 11 000 téléchargements par jour. La société Alexa affichait Zone-Telechargement à la 11e place des sites les plus visités de France… devant Twitter ! Zone-Telechargement proposait 18 000 films, 2 500 séries télé ; 11 000 documentaires ; 20 943 émissions télé ; plus de 150 000 MP3 mais aus...

D’IBM à OpenAI : 50 ans de stratégies gagnantes (et ratées) chez Microsoft

  Paul Allen et Bill Gates en 1970 à Lakeside School (Seattle). Microsoft naîtra cinq ans plus tard. Auteur inconnu/Wikimedia Par  Frédéric Fréry , ESCP Business School Insubmersible. Même la vague des Gafa n’a pas vraiment atteint Microsoft. Cinquante ans après sa création, soit une éternité dans le monde de la tech, la firme de Bill Gates et Paul Allen est toujours là et bien là. Retour sur ce qu’on appelle outre-Atlantique, une success-story avec quelques échecs. Cette semaine, Microsoft fête ses 50 ans. Cet article a été écrit sur Microsoft Word, à partir d’un ordinateur équipé de Microsoft Windows, et il sera vraisemblablement publié sur des plateformes hébergées par Microsoft Azure, notamment LinkedIn, une filiale de Microsoft qui compte plus d’un milliard d’utilisateurs. C’est dire l’influence de cette entreprise qui, en 2024, a dégagé un bénéfice net de 88 milliards de dollars po...

Écrans et santé oculaire : comment protéger nos yeux à l’ère du numérique ?

Par le Dr Camille Rambaud, co-fondateur de l’Institut Voltaire L’omniprésence des écrans dans nos vies transforme notre manière de travailler, de communiquer et même de nous divertir. Mais ce mode de vie connecté à un coût pour notre santé visuelle. Fatigue oculaire, sécheresse, maux de tête, troubles du sommeil : les symptômes de ce que l’on appelle désormais le syndrome de vision artificielle touchent de plus en plus de personnes, et ce, dès le plus jeune âge. Alors, comment protéger nos yeux sans renoncer aux technologies numériques ? Comprendre les risques : l’impact des écrans sur nos yeux La lumière bleue émise par les écrans numériques est l’un des principaux facteurs incriminés. Bien qu’elle soit essentielle pour réguler notre rythme circadien, une surexposition peut perturber le sommeil et provoquer des lésions oculaires à long terme. De plus, le clignement naturel des yeux diminue significativement devant un écran, ce qui entraîne une sécheresse oculaire accrue. Enfin, la pos...