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L’ADN synthétique, une révolution à venir pour le stockage de données

Par Patrick Dufour, Directeur Stratégie et alliances Le PEPR (programme et équipement prioritaire de recherche) exploratoire MoleculArXiv, piloté par le CNRS, développe de nouveaux dispositifs de stockage de données sur ADN. Son aboutissement marquera une sensationnelle innovation, répondant à de multiples points de blocage déjà pressants. Ce programme et équipement prioritaire de recherche est certainement un des plus importants à soutenir à ce jour. Une perspective prometteuse Personne n’est passé à côté des travaux de recherche scientifique sur les possibilités qu’offre l’ADN synthétique en matière de stockage de l’information. Le CNRS publie ses avancées régulièrement et il y a de quoi chanter tel le coq au petit matin si l’on en juge par les progrès manifestes des chercheurs en la matière. Il sera passionnant de suivre les résultats des très prochaines applications concrètes. Des partenariats avec des instituts français comme l’INA, la BNF ou des institutions européennes permettro

Cyberintimidation : ce que les écoles et les enseignants peuvent faire

cyberharcelement


Par Benoit Grunemwald, expert en Cyber sécurité chez ESET France

De nos jours, Internet fait partie intégrante de la vie quotidienne des gens, et les enfants ne font pas exception. Malgré tous ses avantages, l’évolution technologique a aussi apporté, ou amplifié, certains problèmes. La cyberintimidation est d’ailleurs l’une des menaces les plus répandues auxquelles les jeunes font face en ligne. En fait, lorsqu’un enfant commence à être victime d’intimidation à l’école, le harcèlement se poursuit habituellement sur les réseaux sociaux, les applications de messagerie et ailleurs sur Internet. Les établissements d’enseignement peuvent penser que les questions relatives au monde numérique ne relèvent pas de la scolarisation ou qu’elles ne méritent pas d’être examinées de près. Cependant, les abus et le harcèlement en ligne ont souvent un impact plus important sur les victimes que l’intimidation en personne – et pourtant ils peuvent être ignorés jusqu’à ce qu’il soit trop tard.

Il est important de noter que sur Internet, tout peut devenir plus puissant. Un message sur les réseaux sociaux peut atteindre des centaines, voire des milliers de personnes en quelques minutes et, avant, que vous ne vous en rendiez compte, toutes ces personnes peuvent parler et exprimer leurs opinions sur le message ou l’image. L’impact d’un contenu haineux sur la victime est amplifié lorsqu’il y a une augmentation du nombre de personnes qui voient, aiment, partagent ou commentent l’article. En effet, si le contenu est devenu viral, il est impossible de l’arrêter ou de le supprimer, même si les agresseurs peuvent en venir à regretter leurs actions.

Dans le même ordre d’idées, la réduction de l’inhibition que peuvent procurer les écrans et les réseaux sociaux en raison du sentiment d’anonymat qu’ils entrainent peut amener de nombreux enfants à se sentir à l’aise de dire et faire dans le monde numérique des choses qu’ils ne feraient jamais dans le monde physique.

Dans ce contexte et pour encourager une approche proactive dans la lutte contre la cyberintimidation et d’autres types de harcèlement en ligne, voici quatre principes que chaque école et chaque enseignant peut appliquer afin de lutter contre ce problème :

1.    Éduquer les élèves pour former de bons citoyens numériques


Puisque le monde numérique fait partie de notre vie réelle, les règles qui s’appliquent sur Internet devraient être les mêmes que celles que nous connaissons déjà dans le monde physique. Lorsqu’on enseigne aux enfants le respect et les conventions sociales, il est important d’inclure le domaine numérique et de s’assurer qu’on leur apprend aussi à se comporter et à communiquer par les médias numériques. Des sujets comme l’éducation civique et la citoyenneté devraient dépasser les frontières traditionnelles pour toucher également à l’éthique, à la morale et au respect dans le monde numérique. Les exercices et les activités de groupe sont un autre moyen efficace de faire en sorte que les individus ne fassent qu’un. Le but de ces activités est d’amener tous les membres de la classe à travailler ensemble vers un but commun, en utilisant toutes leurs forces individuelles et en valorisant les capacités de chaque personne à accomplir une tâche.


2.    Privilégier la sensibilisation aux interdictions


La prise de conscience est très importante, notamment parce qu’elle modifie les perceptions sociales. Plutôt que de créer une panique à propos de l’utilisation de la technologie ou de répandre des malentendus, la prise de conscience permet l’émergence d’une atmosphère positive. De nombreuses écoles choisissent d’interdire l’utilisation de la technologie, ce qui peut se retourner contre les élèves et les étudiants qui utiliseront leur téléphone à la en cachette. Les jeunes s’identifient à la technologie et l’adaptent à leur vie quotidienne. C’est pourquoi il est important de montrer aux élèves comment ils peuvent utiliser la technologie pour le bien commun, par exemple pour partager des connaissances ou pour se soutenir mutuellement. De plus, en introduisant la technologie en classe, les enseignants peuvent se concentrer sur leur utilisation éthique.

3.    Faire preuve de solidarité collective dans le signalement de la cyberintimidation


Un rapport de l’initiative Safe2Tell a révélé que, dans 81 % des cas d’intimidation à l’école, un groupe d’élèves aurait été mis au courant de l’agression, mais aurait décidé de ne pas la signaler. Dans la plupart de ces cas, le silence est principalement dû à la peur de devenir la prochaine victime ou d’être puni par des adultes. Dans ces cas, les enfants ont besoin de savoir que le problème n’est pas la technologie, mais plutôt les gens qui l’utilisent à de mauvaises fins. L’instauration d’un dialogue fluide et d’un espace d’écoute contribue également à ce que les enfants sachent à qui s’adresser s’ils sont confrontés à un comportement abusif. D’autre part, les abus en ligne peuvent, et devraient, être signalés sur les plates-formes elles-mêmes. Tous les réseaux sociaux ont la possibilité de signaler les messages, les commentaires et même les profils qui blessent ou harcèlent quelqu’un. C’est le seul moyen d’éliminer les contenus abusifs sur les réseaux sociaux, car après une série de rapports, le message ou le profil est supprimé. Ces rapports sont totalement anonymes, il n’y a donc pas lieu de craindre des représailles.


4.    Établir le dialogue : à la base de tout soutien


Les élèves doivent savoir à qui ils peuvent s’adresser avant qu’un problème ne surgisse. Et dans ce domaine, la confiance est la clé pour ouvrir le dialogue. Un sondage récent a révélé que 25 % des enfants et des adolescents croient que leurs aînés en savent moins qu’eux sur la technologie. Cette perception leur donne l’impression que leurs problèmes en ligne sont minimisés et incompris. Ce qui se passe sur Internet est considéré par les enfants comme très grave. Leurs identités numériques sont essentiellement les mêmes pour eux que leurs identités réelles. Pour cette raison, si un élève s’adresse à un enseignant ou à un autre adulte responsable qui a un problème en ligne, l’enseignant doit le prendre aussi au sérieux qu’un problème réel similaire et rechercher les ressources nécessaires pour y faire face.

Il est important de se rappeler que même si les jeunes en savent beaucoup sur la façon dont la technologie est utilisée et comment elle fonctionne, les adultes ont plus d’expérience de la vie réelle. Dans cette optique, l’exploration de sujets tels que les risques technologiques, la sécurité sur Internet et les comportements en ligne appropriés sont essentiels pour encourager le dialogue. Il est de plus essentiel de briser le silence autour de l’intimidation et de la cyberintimidation, en parlant des cas d’abus numériques et des solutions à apporter. Ce faisant, les enseignants doivent agir avec clarté et empathie, tout en communiquant ouvertement avec leurs élèves.

En conclusion, si l’on considère la communication numérique comme faisant partie du petit monde de chacun, on peut lui appliquer ces réflexions exprimées par Eleanor Roosevelt :

« Après tout, où commencent les droits humains universels ? Dans de petits endroits, près de chez nous – si proches et si petits qu’ils ne peuvent être vus sur aucune carte du monde. Pourtant, ils sont le monde de l’individu, le quartier dans lequel il vit, l’école ou le collège qu’il fréquente, l’usine, la ferme ou le bureau où il travaille. Tels sont les lieux où chaque homme, chaque femme et chaque enfant recherche l’égalité de justice, l’égalité des chances, l’égalité de dignité sans discrimination. À moins que ces droits n’aient un sens là-bas, ils n’ont guère de sens nulle part. Sans une action citoyenne concertée pour les défendre près de chez nous, nous chercherons en vain le progrès dans le monde entier. »

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