Accéder au contenu principal

Approches, acteurs, enjeux, secrets, guerre hybride : plongée au coeur des services de renseignement dans le monde

On leur devait déjà le remarquable « Opération d’influences chinoises : un moment machiavélien » (Ed. Les Equateurs) qui, en septembre 2021, détaillait minutieusement comment la Chine entendait « vaincre sans combattre, en façonnant un environnement favorable » à ses intérêts, en enrôlant, entre autres, des personnalités de premier plan en France. Aujourd’hui le duo formé par Paul Charon, directeur du domaine Renseignement, anticipation et stratégies d’influence de l’Institut de recherche stratégique de l’école minimaire (IRSEM) et Jean-Baptiste Jeangène-Vilmer, docteur en science politique et en philosophie, ancien directeur de l’IRSEM et aujourd’hui ambassadeur de France au Vanuatu, publient aux Presses universitaires de France (PUF) un colossal « Les mondes du renseignement. Approches, acteurs, enjeux. ». Cette somme de 584 pages constitue une véritable encyclopédie sur le renseignement et une mine d’informations pour comprendre le rôle crucial qu’il a aujourd’hui dans un monde mul

PME : les Chief Digital Officers ne sont pas réservés qu’aux grands comptes

 

CDO

Par Valérie Mazzoni-Colin, Marketing Director, Quadient France

Une étude de la BPI sur la transformation digitale des PME, réalisée auprès de 1800 dirigeants de PME et d’ETI[1], révélait que près de 87% des décideurs interrogés ne faisaient pas de la transformation digitale une priorité pour leur entreprise. Concernant leur maturité digitale, 52% se considéraient en apprentissage sur ces enjeux et 38% affirmaient être sceptiques quant au bénéfice du digital. Un paradoxe à l’heure où les enjeux de transition digitale n’ont jamais été aussi importants. Pourquoi est-il nécessaire de changer la donne ? Comment opérer une transition digitale au sein des PME ?

Le Chief Digital Officer, une fonction transverse au sein de l’entreprise 

Le rôle du CDO a considérablement évolué entre 2005 et 2020. Initialement, cette fonction était déployée suite à l’initiative des conseils de direction des grandes entreprises. Ces organisations, qui disposaient de moyens suffisants pour engager de tels profils, confiaient aux CDO la mission d’évangéliser leurs différentes business units. Véritables agents du changement, les directeurs de la transformation digitale opéraient alors un travail transverse de sensibilisation. Quelles allaient être les futures feuilles de route ? Comment gérer la conduite du changement ? Derrière des enjeux métiers, les CDO contribuaient à faire que l’ensemble de l’entreprise prenne conscience de la nécessité de s’adapter à un monde qui évolue rapidement dans l’ère du digital. En effet, le curseur de la stratégie d’entreprise s’est déplacé vers le numérique et ses révolutions technologiques.

La transformation digitale c'est 90% d'humain et 10% de technologie…

C’est Eric Chaniot, CDO de Michelin, qui résume le mieux l’envers du décor de la transformation des organisations. En effet, le défi premier des CDO repose sur la conduite du changement. Dès lors que les directives sont intégrées, il convient de les mettre en œuvre. Un travail colossal, de fond, effectué au quotidien avec l’ensemble des équipes. Une transformation qui devient plus aisée dès lors que l’on présente aux collaborateurs la valeur ajoutée du digital. Il ne s’agit pas de se limiter à un changement d’outils informatiques, la transformation digitale permet de dégager ces mêmes équipes de tâches basiques afin qu’elles se consacrent à des opérations ayant pour vocation d’apporter plus de valeurs et de stimulation à leur métier. Création de nouveaux services digitaux, réorganisation des équipes en vue de tirer les collaborateurs vers le haut, mise en place de nouveaux modèles d’affaires, les bénéfices ne manquent pas.  

PME, n'attendez pas qu'il soit trop tard !

Aujourd’hui, près de 70% des grandes entreprises disposent de CDO. Pour ces acteurs majeurs, la transformation est engagée et est devenue un modèle de développement. Le changement doit à terme devenir une propriété, une caractéristique intrinsèque des organisations. La crise du covid-19 nous a démontré que nous sommes plus que jamais plongés dans un monde volatile dont les contours sont sans cesse voués à évoluer. 

A contrario, la situation est bien moins évidente du côté des petites et moyennes entreprises. Bien souvent, la direction générale porte à elle seule un nombre important de fonctions et n’est pas entourée d’un comité de direction. Celle-ci ne dispose pas nécessairement d’une culture digitale et le coût pour le recrutement d’un CDO fait souvent office de repoussoir. Il faut que la situation change. Ces mêmes PME sont menacées si elles ne s’engagent pas dans leur digitalisation. La perte de marchés, l’incapacité de répondre à de nouvelles exigences technologiques, la disruption de leur offre par des startups innovantes … les risques sont légion. Les entreprises doivent désormais trouver des solutions pour s’engager dans cette voie et il en existe. En effet, de plus en plus de CDO indépendants collaborent en temps partiel avec des entreprises de taille moyenne. Des cabinets de conseil de taille intermédiaire, mais aussi les entreprises du numérique développent des offres sur-mesure et adaptées aux budgets pour accompagner les organisations prêtes au changement. Enfin, les réseaux d’acteurs du numérique tel que la BPI par exemple sont à leur disposition pour les accompagner et les conseiller pour s’engager dans leur transformation digitale.

Nous sommes à un tournant. La France compte près de 140 000 PME et peu se sont tournées à ce jour vers le digital. Si les chefs d’entreprises sont seuls aux manettes de leur organisation, s’ils sont souvent accaparés par des enjeux de compétitivité, ils ne doivent pas pour autant négliger le besoin d’engager leur entreprise dans de nouvelles voies. La pérennité de leur business dépendra en grande partie de leur capacité à s’engager dans une transformation digitale. Des solutions existent, dès lors il n’est plus qu’un mot d’ordre : aller de l’avant !  

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté

Comment les machines succombent à la chaleur, des voitures aux ordinateurs

  La chaleur extrême peut affecter le fonctionnement des machines, et le fait que de nombreuses machines dégagent de la chaleur n’arrange pas les choses. Afif Ramdhasuma/Unsplash , CC BY-SA Par  Srinivas Garimella , Georgia Institute of Technology et Matthew T. Hughes , Massachusetts Institute of Technology (MIT) Les humains ne sont pas les seuls à devoir rester au frais, en cette fin d’été marquée par les records de chaleur . De nombreuses machines, allant des téléphones portables aux voitures et avions, en passant par les serveurs et ordinateurs des data center , perdent ainsi en efficacité et se dégradent plus rapidement en cas de chaleur extrême . Les machines génèrent de plus leur propre chaleur, ce qui augmente encore la température ambiante autour d’elles. Nous sommes chercheurs en ingénierie et nous étudions comment les dispositifs mécaniques, électriques et électroniques sont affectés par la chaleur, et s’il est possible de r

Midi-Pyrénées l’eldorado des start-up

Le mouvement était diffus, parfois désorganisé, en tout cas en ordre dispersé et avec une visibilité et une lisibilité insuffisantes. Nombreux sont ceux pourtant qui, depuis plusieurs années maintenant, ont pressenti le développement d’une économie numérique innovante et ambitieuse dans la région. Mais cette année 2014 pourrait bien être la bonne et consacrer Toulouse et sa région comme un eldorado pour les start-up. S’il fallait une preuve de ce décollage, deux actualités récentes viennent de l’apporter. La première est l’arrivée à la tête du conseil de surveillance de la start-up toulousaine Sigfox , spécialisée dans le secteur en plein boom de l’internet des objets, d’Anne Lauvergeon, l’ancien sherpa du Président Mitterrand. Que l’ex-patronne du géant Areva qui aurait pu prétendre à la direction de grandes entreprises bien installées, choisisse de soutenir l’entreprise prometteuse de Ludovic Le Moan , en dit long sur le changement d’état d’esprit des élites économiques du pay

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl

Ce que les enfants comprennent du monde numérique

  Par  Cédric Fluckiger , Université de Lille et Isabelle Vandevelde , Université de Lille Depuis la rentrée 2016 , il est prévu que l’école primaire et le collège assurent un enseignement de l’informatique. Cela peut sembler paradoxal : tous les enfants ne sont-ils pas déjà confrontés à des outils numériques, dans leurs loisirs, des jeux vidéos aux tablettes, et, dans une moindre mesure, dans leur vie d’élève, depuis le développement des tableaux numériques interactifs et espaces numériques de travail ? Le paradoxe n’est en réalité qu’apparent. Si perdure l’image de « natifs numériques », nés dans un monde connecté et donc particulièrement à l’aise avec ces technologies, les chercheurs ont montré depuis longtemps que le simple usage d’outils informatisés n’entraîne pas nécessairement une compréhension de ce qui se passe derrière l’écran. Cela est d’autant plus vrai que l’évolution des outils numériques, rendant leur utilisation intuitive, a conduit à masquer les processus in

La fin des cookies tiers ne répond pas au besoin de contrôle des internautes sur leurs données

Pour le moment, la plupart des solutions alternatives aux cookies privilégient l’objectif commercial aux dépens des attentes des internautes. Piqsels , CC BY-SA Par  Carlos Raúl Sánchez Sánchez , Montpellier Business School – UGEI ; Audrey Portes , Montpellier Business School – UGEI et Steffie Gallin , Montpellier Business School – UGEI Les révélations du Wall Street Journal contenues dans les « Facebook Files » , publiés en septembre dernier, ont une nouvelle fois montré que les utilisateurs s’exposaient à des risques liés à la divulgation des informations personnelles. Les réseaux sociaux ne sont pas les seuls en cause : les nombreux data breach (incidents de sécurité en termes de données confidentielles) rendus publics, illustrent régulièrement la vulnérabilité des individus face à une navigation quotidienne sur les moteurs de recherche, sites de e-commerce et autres ayant recours à des « cookies tiers » , ces fichiers de données envoyés par