Accéder au contenu principal

Données personnelles : rien à cacher, mais beaucoup à perdre

Nos données personnelles sont partout sur internet, et peuvent être utilisées à très mauvais escient. Дмитрий Хрусталев-Григорьев , Unsplash , CC BY Par  Antoine Boutet , INSA Lyon – Université de Lyon Nos données personnelles circulent sur Internet : nom, adresses, coordonnées bancaires ou de sécurité sociale, localisation en temps réel… et les affaires qui y sont liées se font une place pérenne dans le débat public, du scandale Facebook-Cambridge Analytica au vol de données à la Croix-Rouge , en passant par les récents blocages d’hôpitaux par des rançongiciels (ou ransomware ) et l’ interdiction de l’application TikTok pour les fonctionnaires de plusieurs pays . Mais si l’on sait de plus en plus que nos données personnelles sont « précieuses » et offrent des possibilités sans précédent en matière de commercialisation et d’innovation, il est parfois difficile de saisir ou d’expliquer pourquoi il faudrait les protéger. Quels sont les risques

Saint Valentin : Comment les pirates s’enrichissent et les utilisateurs se protègent

valentine

Par Herve Liotaud, VP Western Europe chez SailPoint

Le 14 Février est le jour de la Saint Valentin. Comme chacun le sait, cette date est très spéciale pour tous les amoureux, mais les cyber criminels savent aussi comment en profiter. Par le passé, les sites de rencontre, par exemple, ont été victimes d’attaques de ‘credential stuffing’ (vol d’identifiants pour accéder à d’autres comptes), dans lesquelles des comptes utilisateurs ont été compromis. Il y a exactement deux ans, le groupe de hackers Scarlet Widow a également fait la une des journaux. Avec leurs faux messages romantiques, ils ciblaient particulièrement des personnes seules, telles que des seniors. Les criminels créaient de faux profils d’utilisateurs fictifs et ont ainsi incité de nombreuses victimes à leur transférer de l’argent. Les médias ont également fait état à de nombreuses reprises de la multiplication de faux sites en ligne à l’occasion de la Saint Valentin proposant une liste de cadeaux – mais escroquant en réalité de nombreuses victimes. Le fait que cette méthode frauduleuse est particulièrement rentable est démontré par une enquête réalisée l’année dernière par l’association digitale allemande bitkom. 50% des hommes et 40% des femmes interrogées ont déclaré avoir l’intention d’offrir des fleurs à leur partenaire ou un autre être aimé à la Saint Valentin. Les gourmandises sont également très populaires, il s’agissait du cadeau de prédilection pour 30% des hommes et 41% des femmes. De même, 30% des hommes ont opté pour le parfum, imités par seulement 15% des femmes. En conséquence, la Saint Valentin est aussi une date importante pour les commerçants, et en raison de la pandémie et de la fermeture des centres commerciaux, les sites marchands en ligne ont une chance encore plus grande de remporter la part du lion.

En principe, il n’est pas surprenant que les cyber criminels exploitent des évènements spéciaux tels que des vacances, des événements sportifs majeurs, des désastres naturels ou des crises mondiales telles que la pandémie actuelle pour servir leurs propres intérêts. Après tout, une large surface d’attaque s’ouvre toujours pour des escrocs lorsque de nombreuses personnes s’intéressent en même temps à un sujet particulier, et deviennent donc vulnérables. La bonne nouvelle est que les consommateurs ne sont pas sans défense contre ce type d’attaque. Si d’importantes mesures de sécurité sont effectivement appliquées, les utilisateurs et leurs identités digitales seront mieux protégées contre les attaques autour de la Saint Valentin et au-delà. Pour les achats en ligne par exemple, les clients ne doivent faire confiance qu’à des fournisseurs connus et vérifiés, et doivent accorder une attention particulière à leur professionnalisme – en examinant notamment ses services de support client. Ceci inclut, par exemple, la vérification du nom de domaine du site – beaucoup d’acteurs malveillants créent des plates-formes usurpant des noms d’enseignes bien connus, mais ajoutent parfois à la fin « .fr.com » au lieu de simplement « .fr ». Des méthodes de paiement complexes doivent aussi éveiller l’attention – si le paiement doit obligatoirement être fait à l’avance, même si plusieurs options de paiement étaient mentionnées au début, ceci peut remettre en question le sérieux du site. Des Conditions Générales très mal traduites et une impossibilité d’impression doivent également alerter les consommateurs, et les inciter à ne pas acheter.

Comptes vérifiés sur les applis de rencontre

Concernant l’usage des sites de rencontres, les utilisateurs doivent limiter leurs visites à des sites reconnus, et toujours garder à l’esprit que les cyber criminels les utilisent aussi. En conséquence, lors des communications avec d’autres utilisateurs, il est essentiel de s’assurer qu’ils possèdent un compte vérifié. Il est également crucial d’éviter de partager des données personnelles et sensibles en ligne, telles que son adresse, des informations financières ou d’autres données d’identification personnelle. Ce sujet nécessite une attention particulière, car c’est précisément ce type d’informations qui vaut son pesant d’or pour les pirates – si un utilisateur sollicite explicitement ce genre de données, il s’agit d’un important signal d’alerte et toute communication doit être interrompue.

Spécialement en ces temps de pandémie, la Saint Valentin promet d’être une occasion particulièrement lucrative pour des cyber criminels qui exploiteront le besoin de communication et de proximité propre à la nature humaine ainsi que le désir d’offrir des cadeaux aux êtres aimés. Toutefois, si les utilisateurs sont conscients des dangers et restent attentifs à certains points et signaux d’alerte qui révèlent de potentielles actions frauduleuses, ces attaques deviendront sans effet et leur propre identité digitale sera beaucoup mieux protégée.

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté

Univers parallèles et mondes virtuels : la guerre des métavers est commencée

  Une partie de poker dans le métavers (capture d'écran de la vidéo “Le métavers et comment nous allons le construire ensemble” sur YouTube) Par  Oihab Allal-Chérif , Neoma Business School Le 17 octobre 2021, Mark Zuckerberg a lancé les hostilités de manière assez théâtrale, comme s’il défiait ses concurrents d’en faire autant. Afin de concrétiser son rêve d’enfant, le métavers, il a décidé de mettre en œuvre des moyens colossaux : 10 000 ingénieurs hautement qualifiés seront recrutés en Europe dans les 5 prochaines années. Cette annonce a été faite quelques jours avant celle du changement de nom du groupe Facebook en Meta , le 28 octobre, démontrant ainsi l’engagement total du fournisseur de réseaux sociaux dans la transition vers le métavers. Le 22 juillet 2021, dans une interview à The Verge , le créateur de Facebook racontait : « Je pense à certains de ces trucs depuis le collège quand je commençais tout juste à coder. […] J’écrivais du code

Sans Sauvegarde, pas de cyber-résilience

Par Alexandra Lemarigny, directrice commercial Europe du Sud Opentext Security Solutions Les études diverses sur les habitudes de sauvegarde des entreprises et leurs collaborateurs sont sans équivoque : très majoritairement, elles ne s’attardent vraiment sur ces questions de sauvegarde ou de récupération qu’en cas d’incidents. Pourtant la sauvegarde est l’élément majeur des dispositifs de cyber-résilience, à savoir la capacité à rester opérationnel, même face aux cyberattaques et à la perte de données. La sauvegarde n’est pas suffisamment considérée Dans les faits, force est de constater que la sauvegarde n’est pas envisagée dans son entièreté par les entreprises qui n’ont pas eu à subir d’accidents et il est fréquent qu’elles ne sauvegardent pas les éléments les plus pertinents. A titre d’exemples une entreprise peut ne sauvegarder qu’un ou deux serveurs, ou un élément qu’elle a identifié comme critique quelques années auparavant. Certaines ne tiennent pas compte de l’évolution de leu

Implants cérébraux : la délicate question de la responsabilité juridique des interfaces homme-machine

Dans le film Transcendance , de Wally Pfister, sorti en 2014, le héros mourant transfère son esprit dans un ordinateur quantique. Wally Pfister, 2014 Par  Elise Roumeau , Université Clermont Auvergne (UCA) Depuis quelques années, Elon Musk ne cesse de faire des annonces relatives à des avancées technologiques. Voitures autonomes , voyages interplanétaires , interface homme-machine , achat du réseau social Twitter… rien ne semble arrêter l’homme d’affaires. Aucun obstacle technique, géographique, physiologique ne lui semble infranchissable. Pourtant, ses projets pourraient, à court terme, poser de véritables difficultés du point de vue juridique. La recherche d’une fusion entre le cerveau et l’intelligence artificielle Avec Neuralink, l’un des objectifs visés par Elon Musk est de créer une interface entre l’humain et la machine . À plus ou moins court terme, le projet porte sur le développement d’implants cérébraux pour pallier des troubles neur

ChatGPT et cybersécurité : quels risques pour les entreprises ?

Analyse de Proofpoint Les plateformes de génération de texte tel que ChatGPT permettent de créer du contenu de qualité, instantanément, gratuitement, et sur n’importe quel sujet. Comme le confirme le lancement de Bard par Google, nous sommes désormais entrés dans une course à l’IA, ou chaque géant du web cherche à posséder la meilleure solution possible. Si l’avancée technologique est majeure, le risque notamment pour la cybersécurité des entreprises est indéniable. Comment lutter contre des campagnes de phishing de plus en plus ciblées et sophistiquées, maintenant alimentées par des technologies capables de parfaire encore plus la forme et la teneur d’un email malveillant ? En quelques mots, ChatGPT offre une ingénierie sociale très performante, mais une automatisation encore limitée. Concernant la détection de la menace par rançongiciels, comme l’explique Loïc Guézo, Directeur de la stratégie Cybersécurité chez Proofpoint, « Bien que les chatbots puissent générer du texte pour le cor

Sondage : quatre Français sur dix craignent le vol d'identité

Selon un sondage représentatif commandé par le fournisseur de messagerie GMX , de nombreux internautes français sont préoccupés (31%), voire très inquiets (9%), d'être victimes d'un vol d'identité. La majorité craint que des inconnus puissent faire des achats (52%) avec leur argent. Dans le cas d'une usurpation d'identité, les criminels accèdent aux comptes en ligne et agissent au nom de leurs victimes. De nombreuses personnes interrogées craignent que des inconnus signent des contrats en leur nom (37 %), que des escrocs utilisent l'identité volée pour ouvrir de nouveaux comptes (36 %) et que des informations les plus privées tombent entre des mains étrangères ou soient rendues publiques (28 %). Besoin de rattrapage en matière de sécurité des mots de passe Il est urgent de rattraper le retard en matière d'utilisation de mots de passe sûrs selon GMX : 34 % des utilisateurs d'Internet en France utilisent dans leurs mots de passe des informations personnell