Accéder au contenu principal

Téléphone, mail, notifications… : comment le cerveau réagit-il aux distractions numériques ?

  Par  Sibylle Turo , Université de Montpellier et Anne-Sophie Cases , Université de Montpellier Aujourd’hui, les écrans et les notifications dominent notre quotidien. Nous sommes tous familiers de ces distractions numériques qui nous tirent hors de nos pensées ou de notre activité. Entre le mail important d’un supérieur et l’appel de l’école qui oblige à partir du travail, remettant à plus tard la tâche en cours, les interruptions font partie intégrante de nos vies – et semblent destinées à s’imposer encore davantage avec la multiplication des objets connectés dans les futures « maisons intelligentes ». Cependant, elles ne sont pas sans conséquences sur notre capacité à mener à bien des tâches, sur notre confiance en nous, ou sur notre santé. Par exemple, les interruptions engendreraient une augmentation de 27 % du temps d’exécution de l’activité en cours. En tant que chercheuse en psychologie cognitive, j’étudie les coûts cognitifs de ces interruptions numériques : au

Sigfox se sépare de son fondateur Ludovic Le Moan

 

lemoan

Il était le visage de Sigfox qu'il avait fondé et incarné et une personnalité reconnue du secteur du numérique régional et national : Ludovic Le Moan n'est plus le PDG de Sigfox et va quitter l'entreprise spécialisée dans les réseaux bas débit pour les objets connectés. L’annonce a été faite ce mercredi après-midi par un communiqué.

"Sigfox, initiateur du réseau mondial 0G, annonce aujourd'hui la nomination à l’unanimité, par le conseil d'administration de Jeremy Prince en qualité de Président-Directeur Général de Sigfox. Jérémy Prince occupait le poste de président de Sigfox USA depuis mars 2019 et fait partie du comité exécutif de Sigfox depuis qu'il a rejoint la société en tant que Directeur de la Stratégie en 2018. Jérémy Prince prend la direction de Sigfox alors que la société poursuit son évolution en tant que premier fournisseur mondial de services dédiés à l’Internet des objets (IoT)", indique la société.

"Il a indéniablement été la vision qui a nourri les succès de Sigfox"

"Les succès et l'expérience de Jeremy dans l’accompagnement d'entreprises au travers de l'évolution de leurs business models ont été un facteur déterminant dans notre processus de sélection qui a inclus plusieurs candidats externes », a déclaré Anne Lauvergeon, présidente du conseil d'administration de Sigfox, qui a rendu hommage au fondateur. 

"Nous avons la plus grande reconnaissance pour la façon dont Ludovic a dirigé Sigfox au cours des 10 dernières années. Il a indéniablement été la vision qui a nourri les succès de Sigfox, et l’héritage de Ludovic continuera d’être ressenti à travers tout l’écosystème. Nous le remercions sincèrement pour ses précieuses contributions ». 

"Je suis fier de devenir le dirigeant de cette fantastique entreprise qui a créé le réseau 0G et fait de l’IoT une réalité qui vient quotidiennement soutenir les entreprises du monde entier", a déclaré le nouveau PDG, qui s'est dit "ravi de pouvoir marcher sur les traces de Ludovic Le Moan et de travailler avec les équipes de professionnels exceptionnels qui sont l'un des principaux atouts de Sigfox."

"Je souhaite beaucoup de succès à Jeremy et je suis convaincu qu'il mènera Sigfox à l’étape suivante de son évolution", a déclaré Ludovic Le Moan dont le départ était semble-t-il prévu depuis plusieurs mois. 

Présent dans 70 pays mais face à des difficultés

Fondé en 2010, Sigfox a été un pionnier de l'internet des objets en inventant un réseau télécom à bas dé"bit, rebaptisé ensuite "zéro G" pour faire pendant à la 5G qui peut apparaître comme un concurrent. Sigfox est aujourd'hui présent dans plus de 70 pays, relie quelque 17 millions d'objets connectés et traite 60 millions de messages envoyés chaque jour.

Fin octobre, la licorne toulousaine a revu sa stratégie pour atteindre la rentabilité en souhaitant se diriger vers les services et le cloud. Outre la vente de son réseau allemand d’antennes au fonds luxembourgeois Cube Infrastructure Managers, Sigfox  avait annoncé une réduction de ses effectifs de cinquante postes pour les faire passer de 370 à 320 dans le monde avec un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) en France de 45 personnes (avec 25 départs volontaires).

Depuis sa création, Sigfox a bouclé six levées de fonds. Après 100M€ levés en 2015, la dernière levée de fonds remontait à 2016 avec 150M€. Sigfox fait partie des quatre start-up de la promotion 2021 du French Tech Next40 / French Tech 120 dévoilé la semaine dernière.

Reste à savoir ce que deviendra à Labège la "Silicon Valley des objets connectés" comme l'appelait Ludovic Le Moan. Ce campus de l'internet des objets IoT Valey devait attirer sur 20000 m2 des start-up de l'IoT autour de Sigfox. Ce campus a reçu le soutien financier de la Région Occitanie, de la Caisse des dépôts et de la Caisse d’épargne Midi-Pyrénées notamment. Il devait regrouper en 2021 une centaine de start-up, soit 1 200 personnes.


Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté

Comment les machines succombent à la chaleur, des voitures aux ordinateurs

  La chaleur extrême peut affecter le fonctionnement des machines, et le fait que de nombreuses machines dégagent de la chaleur n’arrange pas les choses. Afif Ramdhasuma/Unsplash , CC BY-SA Par  Srinivas Garimella , Georgia Institute of Technology et Matthew T. Hughes , Massachusetts Institute of Technology (MIT) Les humains ne sont pas les seuls à devoir rester au frais, en cette fin d’été marquée par les records de chaleur . De nombreuses machines, allant des téléphones portables aux voitures et avions, en passant par les serveurs et ordinateurs des data center , perdent ainsi en efficacité et se dégradent plus rapidement en cas de chaleur extrême . Les machines génèrent de plus leur propre chaleur, ce qui augmente encore la température ambiante autour d’elles. Nous sommes chercheurs en ingénierie et nous étudions comment les dispositifs mécaniques, électriques et électroniques sont affectés par la chaleur, et s’il est possible de r

De quoi l’inclusion numérique est-elle le nom ?

Les professionnels de l'inclusion numérique ont pour leitmotiv la transmission de savoirs, de savoir-faire et de compétences en lien avec la culture numérique. Pexels , CC BY-NC Par  Matthieu Demory , Aix-Marseille Université (AMU) Dans le cadre du Conseil National de la Refondation , le gouvernement français a proposé au printemps 2023 une feuille de route pour l’inclusion numérique intitulée « France Numérique Ensemble » . Ce programme, structuré autour de 15 engagements se veut opérationnel jusqu’en 2027. Il conduit les acteurs de terrain de l’inclusion numérique, notamment les Hubs territoriaux pour un numérique inclusif (les structures intermédiaires ayant pour objectif la mise en relation de l’État avec les structures locales), à se rapprocher des préfectures, des conseils départementaux et régionaux, afin de mettre en place des feuilles de route territoriales. Ces documents permettront d’organiser une gouvernance locale et dé

Ce que les enfants comprennent du monde numérique

  Par  Cédric Fluckiger , Université de Lille et Isabelle Vandevelde , Université de Lille Depuis la rentrée 2016 , il est prévu que l’école primaire et le collège assurent un enseignement de l’informatique. Cela peut sembler paradoxal : tous les enfants ne sont-ils pas déjà confrontés à des outils numériques, dans leurs loisirs, des jeux vidéos aux tablettes, et, dans une moindre mesure, dans leur vie d’élève, depuis le développement des tableaux numériques interactifs et espaces numériques de travail ? Le paradoxe n’est en réalité qu’apparent. Si perdure l’image de « natifs numériques », nés dans un monde connecté et donc particulièrement à l’aise avec ces technologies, les chercheurs ont montré depuis longtemps que le simple usage d’outils informatisés n’entraîne pas nécessairement une compréhension de ce qui se passe derrière l’écran. Cela est d’autant plus vrai que l’évolution des outils numériques, rendant leur utilisation intuitive, a conduit à masquer les processus in

Midi-Pyrénées l’eldorado des start-up

Le mouvement était diffus, parfois désorganisé, en tout cas en ordre dispersé et avec une visibilité et une lisibilité insuffisantes. Nombreux sont ceux pourtant qui, depuis plusieurs années maintenant, ont pressenti le développement d’une économie numérique innovante et ambitieuse dans la région. Mais cette année 2014 pourrait bien être la bonne et consacrer Toulouse et sa région comme un eldorado pour les start-up. S’il fallait une preuve de ce décollage, deux actualités récentes viennent de l’apporter. La première est l’arrivée à la tête du conseil de surveillance de la start-up toulousaine Sigfox , spécialisée dans le secteur en plein boom de l’internet des objets, d’Anne Lauvergeon, l’ancien sherpa du Président Mitterrand. Que l’ex-patronne du géant Areva qui aurait pu prétendre à la direction de grandes entreprises bien installées, choisisse de soutenir l’entreprise prometteuse de Ludovic Le Moan , en dit long sur le changement d’état d’esprit des élites économiques du pay

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl