Vous connaissez Facebook et Twitter, sans doute Instagram et peut-être même Snapchat, mais connaissez-vous Clubhouse ? Ce nouveau réseau social – encore un diront certains – fait actuellement beaucoup parler, dans tous les sens du terme. Car ce n’est ni dans l’échange de photos, de vidéos ou de textes qu’il est en train de bâtir son succès mondial mais uniquement en se basant sur la parole. Créé il y a un an par Paul Davison et Rohan Seth, deux diplômés de Stanford passés par Google et aujourd’hui à la tête d’Alpha Exploration Co, Clubhouse permet, en effet, de rejoindre des espaces thématiques (les rooms) où l’on se retrouve à plusieurs pour converser. Ces salons de discussions sont animés par un ou des organisateurs et chacun peut écouter en silence ou demander à prendre la parole. Technologies, arts, musque, business, politique, sports… : toutes les catégories sont présentes.
Uniquement sur invitation
On peut suivre des personnalités ou des groupes appelés clubs (de marques ou thématiques)
Accessible pour l’instant uniquement sur invitation (par cooptation ou sur liste d’attente) et seulement si l’on dispose d’un iPhone (une version Android est en développement), Clubhouse, qui revendique 10 millions de membres (50 000 en France), est pour l’heure un réseau qui reste très professionnel, proche de LinkedIn, avec des discussions qui tournent beaucoup autour du monde des start-up. Mais comme tout nouveau réseau, il a attiré aussi quelques personnalités hors de la Silicon Valley comme l’animatrice vedette Oprah Winfrey ou Bill Gates.
Les politiques l’ont déjà adopté
En France où Clubhouse prend de l’ampleur, le réseau a déjà séduit plusieurs grands patrons comme Xavier Niel, PDG de Free, des dizaines de journalistes, des humoristes comme Jammel Debbouze mais aussi des politiques. Franck Riester y a donné une interview, Marion Maréchal y est également présente tout comme les ministres Cédric O, Jean-Baptiste Djebbari, Clément Beaune ou Gabriel Attal. Tous y voient l’opportunité de s’adresser sans filtre à une communauté déjà constituée ou en devenir. À quelques semaines des régionales – dont la campagne sera perturbée par l’épidémie de Covid et ses restrictions – et à un an de la présidentielle, Clubhouse pourrait aussi servir de laboratoire d’idées, d’agora voire de meetings d’un nouveau genre.
Reste à Clubhouse à gérer sa nouvelle notoriété en termes de sécurité des données (chiffrement des données, respect du règlement européen RGPD) et… de concurrence. Facebook et Twitter préparent déjà des fonctionnalités similaires.