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Les entreprises ne sont pas prêtes à réussir le déploiement de l’IA générative

Une nouvelle étude commandée par Alteryx , la plateforme d'IA pour l'analyse d'entreprise en France, révèle que les organisations ne sont pas prêtes à tirer parti de l'IA générative en raison de leurs données. Le rapport " Data Stack Evolution : Legacy Challenges and AI Opportunities", qui a interrogé 3 100 leaders mondiaux de l'informatique, a mis en évidence des obstacles qui empêchent le déploiement réussi de l'IA générative, notamment la gestion des piles de données, la stratégie technologique et les cultures d'entreprise. Un manque de confiance envers les piles de données L’étude souligne un décalage important entre la confiance que les responsables informatiques mondiaux accordent à leurs données et la réalité de leurs piles de données. En France, alors que 43% des répondants qualifient la maturité de leurs données comme étant "bonne" ou "avancée" et que 68% ont confiance dans leurs données, un cinquième a tout de même évo

Manipulation, fake news, Covid : comment la Chine mène une guerre d’influence mondiale

 

china

Le rapport publié ce lundi 20 septembre en France par l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (Irsem) sur les opérations d’influences chinoises fera date. Par son ampleur, 646 pages, et par les faits qu’il dévoile et dont on n’avait jusqu’à présent que le pressentiment.

La Chine s’est inspirée des méthodes russes

« Fruit de deux ans de travail, d’entretiens dans une vingtaine de pays, de l’analyse de sources en chinois, combinées aux travaux scientifiques et à la recherche en sources ouvertes (OSINT), ce rapport offre un panorama relativement complet de l’influence chinoise dans le monde. Il montre que, depuis 2017 environ, le Parti-Etat est entré dans un moment machiavélien au sens où il semble désormais estimer que, comme l’écrivait Machiavel dans « Le Prince », il est plus sûr d’être craint que d’être aimé », expliquent les deux auteurs du rapport, le directeur de l’Irsem, Jean-Baptiste Jeangène-Vilmer et son directeur du domaine « Renseignement, anticipation et menaces hybrides », Paul Charon. 

« Le principal symptôme de ce moment machiavélien est la russianisation des opérations d’influence chinoises », estiment les deux chercheurs, soulignant que « Pékin s’inspire de Moscou dans plusieurs registres, il subsiste évidemment des différences entre les deux, et il existe aussi un certain degré de coopération ».

Le rapport montre que la Chine entend « vaincre sans combattre, en façonnant un environnement favorable » à ses intérêts.

De nombreux acteurs à la manoeuvre

Les acteurs principaux mettant en œuvre les opérations d’influence chinoises sont des émanations du Parti communiste chinois (département de Propagande, Bureau 610, qui a des agents dans le monde entier, Ligue de la Jeunesse), de l’État, de l’Armée (notamment les cybersoldats de la base 311) mais aussi des entreprises publiques et privées. Xi Jinping a d’ailleurs ces derniers mois repris la main sur les géants du numérique chinois.

Cette vaste galaxie au service de l’influence chinoise est en mesure de mener de multiples actions autour de deux objectifs : « séduire et subjuguer les publics étrangers, en faisant une narration positive de la Chine » et surtout » infiltrer et contraindre » via une diplomatie agressive et coercitive. On pense ainsi aux ambassadeurs de Chine dans les pays occidentaux, qualifiés de « loups guerriers ». 

Une armée de trolls pour influencer les opinions publiques

Outre la diplomatie, les opérations d’influence visent les diasporas chinoises, les médias, l’économie, la politique pour pénétrer les sociétés civiles, l’éducation et notamment les universités, la culture et les think tanks, « Pékin cherchant à implanter à l’étranger des antennes de think tanks chinois, et à exploiter des relais locaux qui peuvent être eux-mêmes des think tanks », , comme la  la Fondation Prospective et Innovation (FPI) présidée par Jean-Pierre Raffarin.

Les actions menées par la Chine et répertoriées dans le rapport sont aussi sophistiquées que variées, notamment en ce qui concerne les manipulations de l’information. Pékin crée ainsi « de fausses identités pour diffuser la propagande du Parti dans les médias, en ayant recours à de faux comptes sur les réseaux sociaux, des trolls et de l’astrosurfing (pour simuler un mouvement populaire spontané), en utilisant un grand nombre de commentateurs internet (labellisés à tort armée des 50 centimes), payés pour guider l’opinion publique », explique le rapport. « Depuis 2019, Twitter, Facebook et YouTube n’hésitent plus à identifier des campagnes coordonnées comme étant originaires de Chine. Des dizaines de milliers de faux comptes ont ainsi été suspendus, certains dormants depuis longtemps, d’autres achetés ou volés, amplifiant la propagande chinoise et attaquant les États-Unis ».

La Nouvelle-Calédonie visée

Mais d’autres pays sont visés comme Taïwan, Singapour, la Suède, le Canada ou la France via la Nouvelle-Calédonie où la Chine encourage les indépendantistes. Ces opérations d’influence ont atteint leur paroxysme avec la crise du Covid-19. Pour faire croire que le virus était originaire des États-Unis et non de Chine, Pékin a monté une vaste opération baptisée Infektion 2.0 et consistant à inonder internet de contre-récits et de fake news…

Reste que cette énorme machinerie de manipulation n’est peut-être pas si efficace à long terme. « Si [cette posture] implique certains succès tactiques, elle constitue un échec stratégique, la Chine étant son meilleur ennemi en matière d’influence », concluent les chercheurs.

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