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Sommes-nous prêts à confier nos décisions d’achat à une IA ?

Par  Patricia Rossi , SKEMA Business School et Mariyani Ahmad Husairi , Neoma Business School Beaucoup de ce que nous faisons semble porter la marque de l’ intelligence artificielle (IA) et des algorithmes . Ils sont censés nous faciliter la vie en prenant en charge certaines tâches . Jusqu’à bientôt nous aider à choisir au moment d’effectuer des achats  ? Le processus de décision peut s’avérer complexe : prendre conscience d’un besoin ou du désir de quelque chose, recueillir des informations sur les différentes possibilités qui s’offrent à nous, les comparer, puis enfin choisir. Ce processus peut aller plus ou moins vite : plus nous sommes impliqués dans le produit, plus nous réfléchissons à chaque étape de ce processus. L’IA peut y intervenir au moins à deux titres. D’abord, lorsqu’elle recommande quelque chose, elle réduit les choix à notre place. Elle prend en charge une partie de la collecte d’informations sur les produits concurrents et la comparaison des alternatives poss

Biométrie : les Français au doigt et à l’œil

biometrie

Les films de science-fiction regorgent de scène où les héros franchissent des portes ou accèdent à des documents en scannant ici leur main, là leur iris. Ces technologies biométriques, ces « Sésame ouvre-toi » modernes, ne sont pourtant pas de la science-fiction. Elles sont entrées dans notre quotidien pour allumer un ordinateur, déverrouiller un smartphone ou payer chez un commerçant. Les capteurs d’empreintes digitales ou la reconnaissance du visage ont été popularisés par les géants du numérique, Microsoft, Apple et ses iPhone ou encore BNP Paribas qui a récemment lancé sa carte bancaire avec lecteur d’empreintes.

Une étude réalisée par Capterra, une plateforme en ligne de comparaison de logiciels professionnels, et publiée ce mois-ci montre d’ailleurs que les Français ont adopté ces technologies. Si 38 % n’en utilisent aucune, 47 % des consommateurs interrogés déclarent utiliser régulièrement la lecture d’empreinte digitale, 29 % le scan du visage (comme pour les derniers iPhone ou les PC avec Windows Hello). De façon plus rare, les Français utilisent le scan de la voix (10 %), de la main (10 %), de l’iris (7 %) ou des veines (2 %).


74 % utilisent ces nouvelles technologies d’identification qui évitent souvent de taper un mot de passe pour déverrouiller un appareil de façon plus sécurisée, 33 % pour des opérations bancaires (comme la confirmation d’un achat réalisé sur un site de cybercommerce) et 28 % pour des contrôles d’identité.

« La pandémie semble avoir eu un petit impact sur l’adoption de la biométrie : l’utilisation de la biométrie par empreinte digitale, qui a été citée comme la technologie la plus utilisée par les consommateurs, était déjà adoptée par 62 % d’entre eux avant la pandémie, alors que seulement 13 % déclarent avoir commencé à l’utiliser après la pandémie », note Capterra.

Les Français sont toutefois inquiets en ce qui concerne le partage de leurs données biométriques. 58 % sont peu voire mal à l’aise avec l’idée de partager leurs données avec des entreprises privées et 47 % ne souhaitent pas partager des données biométriques personnelles impliquant des technologies telles que le scan du visage, les empreintes digitales ou encore la reconnaissance vocale avec des entreprises privées. La mauvaise utilisation des données biométriques (44 %), les violations de données suite à la perte ou le vol de données biométriques (46 %), la possibilité d’usurpation d’identité (43 %) et la réduction de la vie privée (36 %) sont les quatre principaux freins à la généralisation de la biométrie qui seront levés dès lors qu’il y aura suffisamment de garanties.


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