Accéder au contenu principal

Le bitcoin : une « valeur refuge » peut-elle être virtuelle ?

  Les fortes variations du cours du bitcoin sont-ils le signe de sa folle jeunesse ? Shutterstock Oatawa Par  Hervé Alexandre , Université Paris Dauphine – PSL Pour quelles raisons le cours de l’or et celui du bitcoin se sont-ils envolés au mois de février 2024 ? Faut-il voir dans cette concordance davantage qu’un hasard, l’un devenant après l’autre une valeur refuge prisée des particuliers et bientôt des institutionnels comme semblait l’indiquer la chroniqueuse économique de France Infos ? Avant de tenter d’apporter quelques éléments de réponse à cette question, rappelons que, de manière générale, notre monde se numérise inexorablement. À part quelques nostalgiques et autres collectionneurs, nous n’achetons plus de disque en vinyle ni de CD. Nous téléchargeons des morceaux de musique, quand nous ne les écoutons pas tout simplement en streaming . Dans ce dernier cas, moyennant le paiement d’un abonnement, nous pouvons écouter un morceau sans

E-santé : la digitalisation au service du secteur de la santé en France

esante

Tribune de Bernardo Cabrera, Directeur de la BU Objenious (Bouygues Telecom).

La e-santé fait parler d’elle depuis de nombreuses années. Déjà en 2018, la France s’est dotée d’une stratégie ambitieuse à travers la loi Ma Santé 2022, visant à rassembler les soignants en ville et à l’hôpital autour de projets de santé plus adaptés à l’ensemble du territoire. La pandémie a considérablement accéléré l’adoption des soins à distance. Malgré un marché déjà bien structuré, le personnel de santé et la patientèle restent toujours en attente d’outils pour faciliter les tâches, et surtout la prise en charge ainsi que le suivi des patients. 2022 sera-t-elle l’année de l’e-santé ?

Faciliter la prise en charge et le suivi à distance des patients : le leitmotiv

Ces dernières années, les objets connectés dédiés au domaine médical n’ont cessé de se développer. Selon un rapport réalisé en juin dernier par l’Institut Montaigne, associé au cabinet McKinsey, le marché annuel potentiel de l’e-santé en France se chiffrerait à 22 milliards d’euros.

Ces outils de santé connectés, grâce à l’IoT, permettent de suivre le patient à chaque étape de son traitement, et ce, même à distance. Depuis la crise sanitaire, la téléconsultation s’est popularisée, mais il ne s’agit pas du seul atout de la santé connectée. Les soins quotidiens sont aussi facilités grâce à la télé observance, permettant de relever les constantes précises d’un patient à l’aide d’un simple boîtier (par exemple, pour suivre des patients atteints d’apnées du sommeil ou de diabète).

L'IoT optimise également le suivi des personnes à pathologie chronique ou plus vulnérables grâce à la téléassistance. Les personnes âgées qui vivent seules notamment, peuvent émettre un appel d’urgence en cas de chute ou de malaise grâce à une simple pression sur un bracelet ou médaillon connectés à une assistance 24/7. Les médecins aussi, dans le cadre de la télé expertise, ont la possibilité de solliciter à distance un ou des confrères spécialisés pour compléter un examen médical.

L’objectif ? Lutter contre le désert médical et faciliter l’accès aux soins pour tous. En limitant leurs déplacements les soignants ont plus de temps pour leurs patients, écourtant ainsi les délais d’attente. Le suivi et le contrôle de ces patients gagnent en précision et permettent même d’anticiper les situations à risque et d’intervenir au plus vite.

La vigilance française renforce l’intérêt des patients et soignants pour les nouvelles technologies.

La réglementation encadrant les données de santé issues des objets connectés est très stricte. Depuis 2017 en Europe, tous les objets connectés e-santé doivent obtenir une licence spécifique et les constructeurs sont audités chaque année. En France, depuis 2021, les mandataires, les importateurs et les distributeurs sont également soumis à des contrôles réguliers. L’ensemble des dispositifs médicaux technologiques doivent être certifiés CE, selon les nouveaux règlements 2017/745 européens.

Du côté des patients et également des soignants, la technologie a désormais fait ses preuves et rassure. Le corps médical y voit l’opportunité d’être plus efficace et d’améliorer ses conditions de travail. La nouvelle génération de soignants, qui a grandi avec les nouvelles technologies, réclame une assistance technologique pour réaliser certaines tâches quotidiennes et fluidifier les process.

Mais, en parallèle, des réglementations complexifient le paysage de la santé connectée. Certaines lois, comme la norme HQE, freinent largement les débits cellulaires sur site hospitalier, rendant extrêmement difficiles la connectivité à l’intérieur des bâtiments et donc l’usage des objets connectés. Heureusement, de nouvelles technologies IoT cellulaires dédiées à l’IoT (LTEM, NB-IoT) peuvent répondre à ces contraintes.

Les hôpitaux et maisons de santé en ordre de marche

Certains hôpitaux, comme le CHU de Caen ou de Maubeuge ont déjà commencé à intégrer des capteurs e-santé au sein de leurs structures, et constatent les bénéfices de cette transition digitale.

L’objectif à long terme est aussi d’équiper les maisons de santé, passerelles indispensables entre le patient et l’hôpital. Ces centres régionaux où médecins, auxiliaires médicaux et pharmaciens se regroupent, peuvent traiter 80% des soins et permettent de désengorger les hôpitaux.

Un patient suivi à domicile grâce à la télé observance peut se rendre rapidement en Maison de Santé pour effectuer une consultation à un rythme adapté à son évolution.  

Les soignants quant à eux pourraient bénéficier du soutien d’assistants vocaux qui pourraient leur rappeler les informations relatives à un patient en temps réel et faciliter la rédaction des rapports. Un meilleur suivi, avec des analyses optimisées… La digitalisation au service du patient et du corps médical promet de nettes améliorations pour le secteur de la santé sur les prochaines années. La croissance du secteur des technologies au service de la santé s’est largement accélérée avec la crise sanitaire et la France semble enfin se doter d’une législation plus adaptée. La e-santé pourrait apporter une partie des réponses nécessaires à la modernisation et à la transformation du système de santé.

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté

Comment les machines succombent à la chaleur, des voitures aux ordinateurs

  La chaleur extrême peut affecter le fonctionnement des machines, et le fait que de nombreuses machines dégagent de la chaleur n’arrange pas les choses. Afif Ramdhasuma/Unsplash , CC BY-SA Par  Srinivas Garimella , Georgia Institute of Technology et Matthew T. Hughes , Massachusetts Institute of Technology (MIT) Les humains ne sont pas les seuls à devoir rester au frais, en cette fin d’été marquée par les records de chaleur . De nombreuses machines, allant des téléphones portables aux voitures et avions, en passant par les serveurs et ordinateurs des data center , perdent ainsi en efficacité et se dégradent plus rapidement en cas de chaleur extrême . Les machines génèrent de plus leur propre chaleur, ce qui augmente encore la température ambiante autour d’elles. Nous sommes chercheurs en ingénierie et nous étudions comment les dispositifs mécaniques, électriques et électroniques sont affectés par la chaleur, et s’il est possible de r

De quoi l’inclusion numérique est-elle le nom ?

Les professionnels de l'inclusion numérique ont pour leitmotiv la transmission de savoirs, de savoir-faire et de compétences en lien avec la culture numérique. Pexels , CC BY-NC Par  Matthieu Demory , Aix-Marseille Université (AMU) Dans le cadre du Conseil National de la Refondation , le gouvernement français a proposé au printemps 2023 une feuille de route pour l’inclusion numérique intitulée « France Numérique Ensemble » . Ce programme, structuré autour de 15 engagements se veut opérationnel jusqu’en 2027. Il conduit les acteurs de terrain de l’inclusion numérique, notamment les Hubs territoriaux pour un numérique inclusif (les structures intermédiaires ayant pour objectif la mise en relation de l’État avec les structures locales), à se rapprocher des préfectures, des conseils départementaux et régionaux, afin de mettre en place des feuilles de route territoriales. Ces documents permettront d’organiser une gouvernance locale et dé

Midi-Pyrénées l’eldorado des start-up

Le mouvement était diffus, parfois désorganisé, en tout cas en ordre dispersé et avec une visibilité et une lisibilité insuffisantes. Nombreux sont ceux pourtant qui, depuis plusieurs années maintenant, ont pressenti le développement d’une économie numérique innovante et ambitieuse dans la région. Mais cette année 2014 pourrait bien être la bonne et consacrer Toulouse et sa région comme un eldorado pour les start-up. S’il fallait une preuve de ce décollage, deux actualités récentes viennent de l’apporter. La première est l’arrivée à la tête du conseil de surveillance de la start-up toulousaine Sigfox , spécialisée dans le secteur en plein boom de l’internet des objets, d’Anne Lauvergeon, l’ancien sherpa du Président Mitterrand. Que l’ex-patronne du géant Areva qui aurait pu prétendre à la direction de grandes entreprises bien installées, choisisse de soutenir l’entreprise prometteuse de Ludovic Le Moan , en dit long sur le changement d’état d’esprit des élites économiques du pay

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl

Ce que les enfants comprennent du monde numérique

  Par  Cédric Fluckiger , Université de Lille et Isabelle Vandevelde , Université de Lille Depuis la rentrée 2016 , il est prévu que l’école primaire et le collège assurent un enseignement de l’informatique. Cela peut sembler paradoxal : tous les enfants ne sont-ils pas déjà confrontés à des outils numériques, dans leurs loisirs, des jeux vidéos aux tablettes, et, dans une moindre mesure, dans leur vie d’élève, depuis le développement des tableaux numériques interactifs et espaces numériques de travail ? Le paradoxe n’est en réalité qu’apparent. Si perdure l’image de « natifs numériques », nés dans un monde connecté et donc particulièrement à l’aise avec ces technologies, les chercheurs ont montré depuis longtemps que le simple usage d’outils informatisés n’entraîne pas nécessairement une compréhension de ce qui se passe derrière l’écran. Cela est d’autant plus vrai que l’évolution des outils numériques, rendant leur utilisation intuitive, a conduit à masquer les processus in