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L’ADN synthétique, une révolution à venir pour le stockage de données

Par Patrick Dufour, Directeur Stratégie et alliances Le PEPR (programme et équipement prioritaire de recherche) exploratoire MoleculArXiv, piloté par le CNRS, développe de nouveaux dispositifs de stockage de données sur ADN. Son aboutissement marquera une sensationnelle innovation, répondant à de multiples points de blocage déjà pressants. Ce programme et équipement prioritaire de recherche est certainement un des plus importants à soutenir à ce jour. Une perspective prometteuse Personne n’est passé à côté des travaux de recherche scientifique sur les possibilités qu’offre l’ADN synthétique en matière de stockage de l’information. Le CNRS publie ses avancées régulièrement et il y a de quoi chanter tel le coq au petit matin si l’on en juge par les progrès manifestes des chercheurs en la matière. Il sera passionnant de suivre les résultats des très prochaines applications concrètes. Des partenariats avec des instituts français comme l’INA, la BNF ou des institutions européennes permettro

La durabilité et le métavers : 5 considérations pour préparer le prochain changement de paradigme technologique

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Par Joshua Parker, directeur senior de la durabilité de l’entreprise et directeur juridique adjoint chez Western Digital

L’inquiétude autour du réchauffement climatique a placé le développement durable en tête des priorités des stratégies des entreprises. Ces dernières ont été contraintes de réfléchir à la bonne manière de mener leurs activités, en ayant l’impact le plus faible possible pour le climat. Et l’idée de faire passer le travail physique, la vie réelle et le jeu vidéo dans le métavers est des plus palpitantes. Reste que ce processus va forcément créer une demande significative en matière de stockage de données qui se traduira par davantage de produits et de déchets électroniques. Comment les entreprises peuvent-elles se préparer pour le métavers sans contribuer à un développement accru de déchets électroniques  

Définir des objectifs autour du climat

Il n’a jamais été aussi essentiel de se doter d’une culture d’entreprise basée sur la confiance et la transparence qui donne un coup de pouce aux progrès en matière de durabilité. Et les volumes considérables de stockage nécessaires pour mettre en œuvre le métavers risquent de saper les objectifs de durabilité, étant donné la croissance rapide requise. Une consommation élevée d’énergies non renouvelables, la production de déchets et les émissions de CO2 constituent des obstacles à part entière à une réalité virtuelle ou augmentée durable. 

Résultat, il est préférable pour les entreprises de souscrire à des initiatives et accords durables qui rendent l’ensemble de leurs activités responsables. La SBTi (Science Based Targets Initiative) en est un bon exemple : il s’agit d’une alliance entre des CDP à but non lucratif, le Global Compact des Nations Unies, l’Institut des ressources mondiales (WRI) et le Fonds mondial pour la nature (WWF). Les membres participant à cette initiative se sont engagés à lutter contre le changement climatique en droite ligne avec les dernières conclusions scientifiques. Les entreprises désireuses de réduire leurs émissions peuvent ainsi se fixer des objectifs en la matière, approuvés par l’alliance SBTi.

Repenser les sites physiques

Participer au métavers peut ainsi impliquer la génération de volumes de données massifs, ce qui soulève la question de leur stockage. Si de gros volumes de données peuvent entraîner la construction de davantage de datacenters énergivores, des datacenters plus locaux pourraient déplacer leurs données dans le cloud, minimisant dès lors le nombre d’implantations physiques. 

En outre, ces dernières années ont vu de grandes avancées du côté de l’énergie solaire, qui est passée du statut de technologie d’avant-garde à celui de solution financièrement avantageuse pour les entreprises. En investissant dans des installations solaires, elles peuvent générer leur propre électricité sur site en exploitant une source d’énergie renouvelable. Cela leur permet de solliciter nettement moins le réseau électrique classique et de réduire leur empreinte carbone.

Revoir les produits et leur processus de fabrication

Nombre d’entreprises se dotent de systèmes d’évaluation du cycle de vie de leurs produits afin de déterminer l’impact global pour l’environnement de leurs processus de production, mais aussi de l’utilisation effective de leurs produits et ce jusqu’à leur fin de vie. L’objectif est de suivre un produit de bout en bout (sa production, sa distribution, puis son utilisation et sa fin de vie) dans une démarche de transparence totale et de responsabilisation.

Chaque étape du cycle de vie d’un produit (extraction de minerais dans la nature, fabrication, phase d’utilisation et ce qu’il advient une fois que le produit n’est plus utilisé) peut avoir un impact sur l’environnement d’une façon unique. Progressivement, l’industrie du stockage a évolué du disque local traditionnel jusqu’au cloud. 

A l’heure où les entreprises passent en masse au cloud, l’industrie des datacenters trouve là une opportunité de se soucier davantage des questions climatiques. Le Cloud est synonyme de coûts au gigaoctet inférieurs avec une meilleure redondance des données, soit de bonnes raisons en faveur d’une expansion du cloud. Tandis que les entreprises œuvrent pour innover et agir de manière plus responsable, des audits de l’impact du cycle de vie des produits peuvent être utiles pour toute stratégie cherchant à trouver le bon équilibre entre durabilité et avantages technologiques du cloud. 

Créer une économie circulaire

Malheureusement, de grandes quantités de déchets électroniques finissent dans des décharges, contaminant par répercussion le sol et les nappes phréatiques, ce qui constitue un immense problème pour l’approvisionnement en eau et l’alimentation humaine. La question de la mise au rebut des produits peut être résolue via la mise en place de programmes de recyclage ou en permettant aux consommateurs de recycler leurs anciens produits dans le cadre de programmes de reprise. Le fait d’aider le public à recycler ses produits de stockage obsolètes est, pour les entreprises, un moyen de limiter les risques induits par la manipulation de matériaux ou composants dangereux, et ainsi de créer une relation de confiance plus forte avec leur clientèle.

Sensibiliser et demander des comptes à son réseau de fournisseurs

Les audits annuels contrôlant la durabilité donnent une chance de gagner en transparence au sujet des progrès faits par votre entreprise en matière de durabilité, ce qui implique d’être en mesure de rendre des comptes (par rapport à ce qui peut être mesuré). Face à la complexité et à l’importance des chaînes d’approvisionnement modernes, une stratégie de durabilité focalisée uniquement sur les activités internes risque de passer à côté de retombées majeures en amont. D’où le caractère critique de l’engagement des fournisseurs sur les questions de durabilité dans le cadre d’un programme idoine. Proposer des programmes d’e-learning qui forment aux bonnes pratiques durables, en collaboration avec des organisations telles que la Responsible Business Alliance, pour n’en citer qu’une, et prendre part à des initiatives communes en la matière, aura pour effet de renforcer les liens et de maximiser les progrès faits en matière de développement durable.

Penser à demain

Les liens entre le stockage de données, les déchets électroniques et les émissions vont continuer d’impacter le marché puisque les gendarmes de la réglementation s’intéressent de plus en plus à l’empreinte environnementale des activités professionnelles. Les entreprises américaines se trouvent pour leur part à un point d’inflexion, devant être soucieuses de la façon dont elles mènent leurs activités, faute de quoi elles subiront de violents retours de manivelle, et ce dans la durée. 

A l’heure où les entreprises se demandent comment travailler dans un monde réclamant toujours plus de données, de capacités de stockage et générant toujours plus de déchets, il faut absolument faire de la durabilité une priorité de la prochaine révolution technologique. Si le métavers est virtuel, ses impacts environnementaux seront bien réels, eux, si nous ne réussissons pas à réduire notre empreinte collective.

 

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