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L’ADN synthétique, une révolution à venir pour le stockage de données

Par Patrick Dufour, Directeur Stratégie et alliances Le PEPR (programme et équipement prioritaire de recherche) exploratoire MoleculArXiv, piloté par le CNRS, développe de nouveaux dispositifs de stockage de données sur ADN. Son aboutissement marquera une sensationnelle innovation, répondant à de multiples points de blocage déjà pressants. Ce programme et équipement prioritaire de recherche est certainement un des plus importants à soutenir à ce jour. Une perspective prometteuse Personne n’est passé à côté des travaux de recherche scientifique sur les possibilités qu’offre l’ADN synthétique en matière de stockage de l’information. Le CNRS publie ses avancées régulièrement et il y a de quoi chanter tel le coq au petit matin si l’on en juge par les progrès manifestes des chercheurs en la matière. Il sera passionnant de suivre les résultats des très prochaines applications concrètes. Des partenariats avec des instituts français comme l’INA, la BNF ou des institutions européennes permettro

Menaces d’attaques sur les câbles sous-marins : la France va investir pour se protéger

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Les explosions qui ont endommagé les gazoducs Nord Stream 1 et 2 les 26 et 27 septembre 2022 en mer Baltique sans que pour l’heure on ne connaisse l’identité des saboteurs ont jeté un froid dans les pays occidentaux, inquiets qu’un tel scénario ne se reproduise sur des câbles sous-marins de télécommunications. 450 câbles parcourent les mers pour un total de 1,3 million de kilomètres et font transiter 97 à 99 du trafic internet… Aux cyberattaques nombreuses essuyées depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février s’ajouteraient ainsi la coupure pure et simple du réseau.

Paralysie du pays

Ce risque d’attaques physiques est particulièrement pris au sérieux en France, notre pays étant la tête de pont de l’Europe où arrivent les câbles transatlantiques. Selon Europe1, Emmanuel Macron a demandé début octobre le renforcement de la sécurité des câbles sous-marins. Le chef de l’État a demandé aux responsables militaires, principalement de la Marine nationale, et aux chefs des services de renseignements une inspection de toutes les infrastructures françaises, soit une trentaine de mégacâbles. Le président a également demandé une surveillance renforcée de ces câbles qui mesurent des dizaines de milliers de kilomètres.

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Une attaque simultanée sur 4 ou 5 d’entre eux pourrait paralyser la France. D’ores et déjà, les spécialistes ont recommandé plusieurs mesures pour que les données essentielles (celles des hôpitaux, des aéroports, des banques, des systèmes de gestion de l’eau) puissent continuer à circuler sur un réseau dégradé, où des services gourmands en bande passante mais non essentiels comme les plateformes de vidéo à la demande type Netflix seraient coupés.

Espionnage et sabotage

La sécurité des câbles sous-marins ne date toutefois pas des explosions de septembre dernier. Les câbles subissent des dégradations accidentelles mais peuvent aussi être l’objet d’espionnage ou de sabotage. Certains pays, dont la Russie et les États-Unis, entraînent, en effet leurs sous-mariniers à poser des mouchards ou à détruire discrètement les câbles depuis des sous-marins de poche embarqués dans des sous-marins nucléaires d’attaque ou lanceurs d’engins.

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Carte des câbles sous-marinsCarte des câbles sous-marins

Les entreprises privées qui gèrent les câbles (Orange Marine, Alcatel Submarine Network), effectuent des contrôles réguliers pour déceler et localiser les anomalies grâce à des « capteurs de sécurité ». La Marine nationale assure de son côté une « surveillance renforcée » : prises de vues aériennes de navires câbliers ou suspects, écoutes sous-marines, images satellites voire intervention humaine avec le concours de l’Ifremer.

Drones sous-marins

La sécurisation des câbles est devenue un enjeu de Défense nationale pour la France, 2e puissance maritime mondiale. « Nous devons être en mesure de renforcer la protection et la sécurité des câbles de communication qui alimentent la métropole et l’outre-mer, mais aussi les infrastructures de transport d’énergie ou encore des ressources potentielles qui sont situées dans les fonds de notre zone économique exclusive », avait déclaré Florence Parly, ministre des Armées, en février dernier.

Si dans le Budget 2023 actuellement examiné à l’Assemblée nationale, seulement 3,1 millions d’euros sont affectés à la défense des fonds marins, la France devrait se doter de nouveaux matériels, notamment des drones et des robots sous-marins. Objectif : être capable de descendre à environ 6 000 mètres de profondeur d’ici à 2025, comme le font actuellement les Russes et les Chinois, car 80 % des câbles reposent entre 3 000 et 6 000 mètres de profondeur. Selon Europe 1, le budget alloué à ce développement tournerait autour de 300 millions d’euros

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