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Le bitcoin : une « valeur refuge » peut-elle être virtuelle ?

  Les fortes variations du cours du bitcoin sont-ils le signe de sa folle jeunesse ? Shutterstock Oatawa Par  Hervé Alexandre , Université Paris Dauphine – PSL Pour quelles raisons le cours de l’or et celui du bitcoin se sont-ils envolés au mois de février 2024 ? Faut-il voir dans cette concordance davantage qu’un hasard, l’un devenant après l’autre une valeur refuge prisée des particuliers et bientôt des institutionnels comme semblait l’indiquer la chroniqueuse économique de France Infos ? Avant de tenter d’apporter quelques éléments de réponse à cette question, rappelons que, de manière générale, notre monde se numérise inexorablement. À part quelques nostalgiques et autres collectionneurs, nous n’achetons plus de disque en vinyle ni de CD. Nous téléchargeons des morceaux de musique, quand nous ne les écoutons pas tout simplement en streaming . Dans ce dernier cas, moyennant le paiement d’un abonnement, nous pouvons écouter un morceau sans

Snoot, le scanner de poche anti-gaspi

snoot

La transition écologique, c’est aussi la lutte contre la surproduction et donc contre le gaspillage alimentaire. « En France, les pertes et gaspillages alimentaires représentent 10 millions de tonnes de produits par an, soit une valeur commerciale estimée à 16 milliards d’euros », indique le ministère de la Transition écologique. Une étude de l’Ademe sur l’état des lieux des masses de gaspillages alimentaires et de sa gestion aux différentes étapes de la chaîne alimentaire montre que 33 % du gaspillage concernent la phase de consommation. « Cela représente 30 kg par personne et par an de pertes et gaspillages au foyer (dont 7 kg de déchets alimentaires non consommés encore emballés) », précise le ministère.

Un détecteur et une mini-imprimante

Mais comment moins gaspiller ? Comment « accommoder les restes » de nourriture dans son frigo pour en faire des recettes ? Pour répondre à cette question, de nombreuses start-up ont créé des applications à installer sur son smartphone. Renseignez les ingrédients présents dans votre frigo et elles vous proposeront des recettes. Malin mais peut-être encore trop fastidieux.

Une jeune étudiante en design de la Northumbria University, à Newcastle, Harriet Almond, a imaginé un système baptisé « Snoot » aussi ingénieux que pratique, composé de deux appareils. Le premier est un détecteur de la taille d’une lampe de poche qui va capter les gaz et les arômes de la nourriture qu’on lui présente. Le second est une mini-imprimante Bluetooth qui va imprimer sur un ticket une notice sur la meilleure façon d’utiliser les aliments scannés, grâce à des recettes concoctées par un chef spécialiste du zéro déchet.

snoot

Parmi les 49 étudiants en design qui ont exposé leurs travaux de fin d’étude à la New Designers, la plus ancienne vitrine de design du pays, Harriet Almond a été remarquée. Le projet Snoot a reçu le Brilliantly Useful Design Award de la part du jury et la jeune étudiante a remporté un stage de six semaines chez le créateur d’articles ménagers Joseph Joseph.

Une alternative aux dates limites de consommation

« Il y a une perception négative selon laquelle à mesure que la nourriture vieillit, elle est mauvaise ou moins bénéfique pour nous. Mais ce n’est tout simplement pas vrai. Montrer aux gens les possibilités de la nourriture à travers des recettes et des conseils permet de réaliser tout son potentiel et de réduire les déchets inutiles », a expliqué Harriet Almond au magazine DeZeen. Le prototype actuel de Snoot ne peut détecter que l’éthylène, un composé organique volatil libéré lorsque les bananes, les pommes, les pommes de terre et divers autres fruits et légumes se décomposent. Les futures versions du produit pourront intégrer plusieurs modules de détection pour différents gaz, il pourra donc être utilisé pour tous les types d’aliments.

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À l’heure où il y a un débat sur la pertinence des dates limites de consommation des produits, Snoot peut être une belle alternative. « Les arômes sont l’une des méthodes les plus précises de détection des conditions alimentaires, car même les dates de péremption dépendent des pratiques de stockage correctes de l’utilisateur, alors que les arômes montreront toujours à quel point les aliments sont proches de leur expiration », explique l’étudiante dont le concept a déjà séduit certains supermarchés comme Morrisons, Co-op et Marks & Spencer.

(Article publié dans La Dépêche du Midi du dimanche 13 novembre 2022)

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