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L’IA au travail : un gain de confort qui pourrait vous coûter cher

Par  Kathleen Desveaud , Kedge Business School L’intelligence artificielle promet un soulagement face à l’ennui des tâches répétitives au travail, mais son usage excessif pourrait entraîner une déqualification progressive et une nouvelle forme de frustration professionnelle. Entre automatisation bénéfique et risque de « travail zombie », comment faire de l’IA un allié du développement des compétences plutôt qu’une source d’appauvrissement cognitif ? L’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur les métiers est un sujet majeur , qui a été traité dans de nombreuses études . Si la question de la disparition des emplois retient souvent l’attention, une autre question de fond mérite d’être considérée : comment ces technologies transforment et transformeront-elles concrètement le quotidien, les compétences et la motivation des travailleurs ? L’IA, un remède contre l’ennui au travail ? L’IA est parfois présentée comme un parfait remède a...

Astronomie : la course mondiale à la détection des signaux radio extraterrestres

 

FAST

Qui détectera le premier les signaux qui donneront la preuve d’une intelligence artificielle ? Cette question n’est pas que scientifique, elle est aussi géopolitique. Comme lorsqu’il s’agissait d’être le premier à envoyer un homme dans l’espace puis sur la Lune, il y a là une course entre plusieurs pays. Les États-Unis bien sûr, qui hébergent le SETI qui vient de détecter huit signaux intrigants, mais aussi la Chine qui nourrit dans ce domaine de la détection de signaux radios de très fortes ambitions. Et pour cause : depuis l’effondrement du célèbre télescope d’Arecibo, à Porto Rico, en novembre et décembre 2020, après 57 ans de service, la Chine dispose du plus grand radiotélescope à un seul appareil au monde, appelé Fast (pour Five-hundred-meter Aperture Spherical Telescope). Construit dans la province du Guizhou au sud-ouest du pays, cet instrument mesure 500 mètres de diamètre, soit 200 de plus que le radiotélescope d’Arecibo.

Fast est devenu le symbole de l’arrivée de la Chine parmi les leaders mondiaux de la recherche. « Je suis allé à Arecibo. On s’est beaucoup inspiré de sa structure, qu’on a petit à petit améliorée pour construire notre télescope », expliquait Wang Qiming, chef du centre des opérations et du développement du Fast, lors d’une rare visite de la presse étrangère fin 2020.

20 minutes pour faire le tour du télescope chinois Fast

Le Fast, jusqu’à trois fois plus sensible que la défunte installation américaine, a été construit entre 2011 et 2016 et est constitué de 4 450 panneaux métalliques. Il faut 20 minutes pour en faire le tour. Pour éviter que les ondes dégagées par les humains et leurs appareils (smartphones, voitures, ampoules, ordinateurs) ne perturbent les mesures, le site est entouré d’une zone de « silence radio » d’un rayon de 5 km. Des milliers de villageois ont été expropriés pour la réaliser.

Principalement utilisé pour capter les signaux radio émis par les corps célestes, notamment les pulsars (des étoiles mortes tournant sur elles-mêmes), Fast a obtenu de spectaculaires résultats. Depuis mars 2021, Fast accepte les dossiers de projets d’astronomes du monde entier : les équipes dont les propositions sont retenues disposent d’environ 10 % du temps d’utilisation du télescope, les 90 % restants étant réservés aux scientifiques chinois. Si l’ouverture du télescope a été saluée par les scientifiques, elle a aussi soulevé des inquiétudes aux États-Unis, craignant que des collaborations entraînent des transferts de secrets technologiques.

130 000 antennes érigées en Australie

Depuis 2021, le télescope chinois a déjà montré ses capacités. En juin dernier, les médias chinois avaient ainsi annoncé que des chercheurs dirigés par le professeur Zhang Tongjie, scientifique membre du département d’astronomie de l’université de Pékin, avaient détecté trois signaux venant d’exoplanètes. Mais au vu de l’extrême sensibilité de Fast, il pourrait s’agir de simples interférences.

SAK

La course internationale pour « écouter » l’univers est en tout cas bien lancée. L’Australie a ainsi commencé le 5 décembre dernier la construction d’un vaste réseau d’antennes dans son immense et désertique arrière-pays en Australie-Occidentale. Couplées avec un réseau similaire édifié en Afrique du Sud, ces 130 000 antennes formeront une parabole virtuelle baptisée SKA (« Square Kilometre Array ») qui deviendra alors le plus grand radiotélescope du monde (1 km) et étudiera les supernovae, les trous noirs et les toutes premières traces du « big bang ». 14 pays participent à ce projet né dans les années 90, dont la France, qui permettra de repousser les limites dans la détection des signaux radios.

 

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