La mission spatiale Artémis 2, qui doit emmener un équipage d’astronautes vers la Lune pour la première fois depuis 1972, est prévue pour novembre 2024, a annoncé ce mardi la Nasa. Ce calendrier est permis par le succès de la mission Artémis 1, qui s’était conclue en décembre après un peu plus de 25 jours dans l’espace. Le vaisseau Orion, qui ne comportait personne à bord pour ce premier vol test, avait été propulsé par la nouvelle fusée SLS – la plus puissante du monde –, et s’était mis avec succès en orbite autour de la Lune, avant de revenir sur Terre. L’analyse détaillée de cette mission se poursuit, a déclaré lors d’une conférence de presse Jim Free, administrateur associé à la Nasa. Mais les premiers retours d’expérience doivent permettre un décollage de la deuxième mission Artémis vers « la fin novembre 2024 », a-t-il dit.
La Nasa doit annoncer cette année les quatre heureux élus qui formeront l’équipage d’Artémis 2. On sait seulement qu’un Canadien en fera partie. Ils iront faire le tour de la Lune – sans y atterrir – lors d’une mission d’une dizaine de jours.
Puis viendra Artémis 3, qui doit, elle, faire atterrir des astronautes sur la surface lunaire. Elle est officiellement toujours prévue en 2025, bien que ce calendrier soit on ne peut plus incertain. Le programme Artémis doit envoyer la première femme et la première personne de couleur sur la Lune, quand le programme Apollo y avait emmené 12 hommes, tous blancs.
Des Européens en lice pour 2025
Retourner sur la Lune, en tout cas, est bien sûr le rêve de tous les astronautes à commencer par le Français Thomas Pesquet.Celui-ci, qui a effectué deux séjours sur la station spatiale internationale (ISS) fait partie des sept astronautes de l’Agence spatiale européenne (ESA) présentés en septembre dernier et qui ont été retenus pour s’entraîner en vue de cette aventure.
Thomas Pesquet, les Allemands Alexander Gerst et Matthias Maurer, les Italiens Luca Parmitano et Samantha Cristoforetti, le Danois Andreas Mogensen et le Britannique Tim Peake représentaient « l’équivalent de 4,5 années en orbite, et 98 heures de sorties extra-véhiculaires », avait expliqué Philippe Willekens, responsable de l’ESA.
Depuis Tim Peake a pris sa retraite, devenant ambassadeur de l’ESA. Seuls trois astronautes seront sélectionnés pour le Lunar Gateway, la future station en orbite lunaire, et un seul pour marcher sur le sol lunaire, d’ici la fin de la décennie. L’ESA n’a pas encore choisi l’heureux élu.
La Lune, le Graal avant Mars un jour
« On est tous candidats et ce qui compte c’est d’y aller en tant qu’équipe », assurait Thomas Pesquet, qui rêve comme ses collègues de succéder aux légendaires Buzz Aldrin et Neil Arsmtrong et même aller plus loin.
La Lune, « c’est un petit peu le Graal aujourd’hui, et demain ce sera Mars », expliquait l’été dernier Thomas Pesquet à Paris Match, notant que « si on pouvait aller directement vers Mars, […] on le ferait » car « l’intérêt scientifique est plus grand ». « Mais on n’est pas en position pour y aller » et « il faut aller répéter nos gammes sur la Lune »...
Le but de la Nasa est, en effet, d’établir une présence durable sur la Lune, avec la construction d’une base à sa surface et d’une station spatiale en orbite autour d’elle. Apprendre à vivre sur la Lune doit permettre de tester toutes les technologies.
(Article publié dans La Dépêche du Midi du 11 mars 2023)