Fondation Pierre Fabre : quel rôle pour l'intelligence artificielle dans l'accès aux soins des pays du Sud ?
L’intelligence artificielle touche de plus en plus de domaines de la vie économique et sociale. Son entrée dans le secteur de la santé a déjà bouleversé les pratiques, notamment dans la recherche médicale ou le diagnostic de pathologies, où elle apparaît comme un outil utile et parfois déterminant. Un outil qui pourrait révolutionner la santé dans les pays du Sud.
C’est la conviction de la Fondation Pierre Fabre, propriétaire des laboratoires Pierre Fabre, qui organise, jeudi 28 septembre à Lavaur, dans le Tarn, la septième édition de la Conférence annuelle de l’Observatoire de la e-Santé dans les Pays du Sud (ODESS, créé en 2016) autour de l’IA. Avec une conférence intitulée « Améliorer l’accès à la santé dans les pays du Sud : quel rôle pour l’IA ? », la Fondation a convié des experts pour répondre aux questions que soulève le déploiement de l’intelligence artificielle. L’IA peut-elle accélérer le renforcement des systèmes de santé dans les pays du Sud ? Ou, au contraire, le déploiement de ces outils ne contribue-t-il pas à renforcer les inégalités technologiques et d’accès aux soins ? Quels sont les enjeux éthiques qui sous-tendent l’utilisation de l’IA en santé et comment tendre vers des modèles inclusifs, sûrs, transparents, équitables, responsables et durables ?
Experts de Google et de l’OMS
Pour répondre à ces questions et éclairer ces sujets, les représentants de 15 pays seront réunis pour une journée d’échanges et de débats, avec des tables rondes sur l’aide au diagnostic, l’éthique et les droits humains, et des exemples concrets d’application notamment au Rwanda, en Malaisie et en Thaïlande.
Notons la présence de Peggy Bui, cheffe de projet chez Google Health, qui apportera la vision d’un géant d’internet sur le sujet qui investit tant dans des produits et services connectés au service des patients, des médecins et des chercheurs. La journée se terminera avec une intervention d’Alain Labrique, directeur du département santé digitale et innovation de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
La conférence, qui bénéficie du soutien de l’Agence Française de Développement, de l’Agence Universitaire de la Francophonie, de la Fondation de l’Avenir pour la recherche médicale et du réseau asiatique d’information en santé Asia Health Information Network (AeHin), se déroulera simultanément au siège de la fondation et sur internet sur le site www.odess.io.
Quatre projets récompensés
Depuis sa création, l’Observatoire a recensé 165 initiatives, mené 46 enquêtes sur le terrain, soutenu financièrement et techniquement 34 lauréats. Cette année, la Fondation distinguera quatre nouveaux porteurs d’initiatives déjà mises en place qui améliorent l’accès à la santé des plus vulnérables, grâce au numérique.
- WEERWI au Sénégal, une application mobile innovante dédiée aux jeunes filles et femmes d’Afrique francophone dans la découverte et le suivi de leur cycle menstruel. Elle compte déjà plus de 20 000 téléchargements ;
- FETOSENSE en Inde, un dispositif médical de monitoring cardiaque du fœtus, sans fil utilisant l’IA. Il est déjà utilisé dans plus de 1000 hôpitaux en Inde.
- TÉLÉMEDKG au Kirghizistan, une plate-forme de télémédecine qui permet l'accès aux soins de santé en zone rurale; TélémedKG est déjà intégrée dans la politique nationale de santé du pays.
- RCHMIS en Ouganda, un système d’information qui améliore l’accès aux soins de santé primaires au sein des camps de réfugiés. 83 400 personnes réfugiées bénéficient déjà de cet outil.