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300 grandes entreprises, administrations et start-up lancent un manifeste pour la souveraineté technologique et l’autonomie stratégique du numérique en France et en Europe

En lançant son Manifeste pour la souveraineté technologique et l’autonomie stratégique du numérique, l’ Innovation Makers Alliance (IMA) , qui fédère depuis 2015 les directions technologiques de 150 grands groupes, ETI et administrations françaises, livre une feuille de route ambitieuse. Le manifeste, intitulé "Pour la souveraineté technologique et l’autonomie stratégique du numérique en France et en Europe" est le fruit d’une consultation inédite impliquant France 2030, La French Tech, Station F ou encore Hexatrust et le Hub France IA. Parmi les signataires figurent Airbus, Orange, OVH, Mistral AI ou encore la Région Occitanie. Le contexte géopolitique et économique, marqué par la domination des technologies américaines et chinoises, confère à ce document un poids particulier. « La souveraineté technologique n’est pas un repli, c’est un choix stratégique », résume Christophe Grosbost, directeur de la stratégie de l’IMA. IA, cloud, cybersécurité, quantique, data, low-code...

Leçon des équipes informatiques pour mieux exploiter l'IA

IA



Tribune libre de Cullen Childress,  SVP Product chez SolarWinds

Même si elle n’en est qu’à ses débuts, l’intelligence artificielle (IA) affecte déjà de manière irrévocable le secteur informatique et la manière dont les collaborateurs travaillent au sein des équipes. Pourtant, les professionnels des technologies sont tiraillés entre deux directions opposées. D’une part, ces professionnels estiment qu’ils doivent agir de toute urgence pour implémenter des solutions alimentées par l’IA afin de bénéficier d’une productivité et d’une efficacité accrues. Pourtant, en même temps, ils hésitent en craignant les éventuelles conséquences imprévues de l’IA et les risques que présente l’implémentation hâtive d’outils risquant de ne pas avoir fait leurs preuves.

Tous les professionnels des technologies ont du mal à confirmer qu’ils intègrent des solutions d’IA aux processus de manière trop agressive ou qu’ils suivent exactement le rythme de l’innovation. Les forces inverses qui animent l’IA peuvent épuiser ceux qui l’adoptent. En étant trop prudents, ils risquent d’être devancés par leurs concurrents qui adoptent l’IA avec plus d’audace. En s’engageant trop rapidement, vos équipes risquent d’avoir des difficultés à implémenter de nouveaux outils d’IA qui, dans certains cas, sont loin d’avoir fait leurs preuves.

Les entreprises modernes souhaitent avant tout maximiser la productivité, les performances, le potentiel de croissance et l’interconnectivité. Alors que les sociétés de logiciels intègrent de plus en plus de fonctionnalités d’IA dans leurs produits et que les écosystèmes numériques évoluent à une vitesse fulgurante, les professionnels des technologies ont encore beaucoup de difficultés à comprendre comment les solutions disponibles sur le marché peuvent les aider à résoudre les défis qu’ils doivent relever.

Avec des ressources limitées, peu de temps et des charges de travail qui s’accumulent en raison de la complexité accrue des environnements, les équipes informatiques ont adopté des outils d’IA pour bénéficier d’une aide critique. L’IA peut prédéfinir des processus, automatiser les flux de travail répétitifs, définir des rappels, filtrer et baliser des projets pour aider les membres d’une équipe à se concentrer sur d’autres aspects importants de l’activité. Les fonctionnalités de gestion des services informatiques (ITSM) alimentées par l’IA peuvent faciliter le dépannage et la résolution guidée des incidents. L’AIOps contribue déjà grandement à faciliter la gestion proactive des services numériques et à ouvrir la voie aux opérations autonomes qui nécessiteront une intervention humaine minimale, voire aucune.


Le secteur informatique commence également à comprendre dans quelle mesure les avantages que présentent les avancées dans le traitement du langage naturel peuvent aider les équipes de DevOps, SecOps et CloudOps.

Alors que l’IA prouve déjà sa grande efficacité dans le domaine informatique, son adoption a pris du temps, tout comme celle des autres technologies émergentes. Les équipes informatiques qui ont intégré l’IA, et qui en sont satisfaites, servent d’exemples à celles qui souhaitent comprendre comment trouver un équilibre pour ce qui est de la rapidité d’implémentation de solutions d’IA afin d’exécuter des tâches dont les humains assuraient jusqu’alors la gestion. Pour s’assurer qu’une entreprise peut tirer partir de l’IA afin de se développer, il est nécessaire de tenir compte de quatre points.

  1. Analyser les besoins et comprendre les défis à surmonter : Une voiture ne s’achète habituellement pas à la hâte. On se renseigne plutôt sur les divers modèles disponibles sur le marché en tenant compte de nos besoins en termes de déplacements. Les entreprises doivent adopter la même approche lorsqu’elles se demandent comment déployer une solution d’IA. Les clients de SolarWinds ont constaté que les équipes informatiques peuvent diminuer d’environ 23 heures le temps de travail hebdomadaire consacré aux tâches de gestion des services informatiques. Toutefois, il est nécessaire de faire preuve d’un esprit critique pour déterminer quels processus se prêtent le mieux à l’IA. Pour pouvoir décider où l’IA sera la plus utile, on procède d’abord à un audit de l’entreprise pour savoir où cette productivité accrue aura le plus d’impact. L’IA peut contribuer à réaliser des économies et à générer rapidement un retour sur investissement si l’on l’exploite correctement et la déploie là où le besoin est le plus fort. En comprenant les défis, les entreprises se donnent davantage les moyens de déterminer où et comment l’IA aura le plus d’impact.

  2. Savoir que l’IA ne peut pas remplacer une équipe. Mais si elle est bien implémentée, elle peut en faire partie intégrante : Si l’on envisage d’adopter l’IA, il est impératif de privilégier une implémentation éthique. Cela signifie que les outils doivent être intégrés dans votre équipe, plutôt que d’en remplacer des membres. Nos équipes d’humains constitueront toujours le noyau d’une entreprise florissante. L’IA ne remplace pas le raisonnement critique des humains. Nous ne pouvons pas abandonner la créativité qui alimente les équipes d’humains efficaces. L’IA devrait plutôt être un outil qui l’enrichit.

  3. Suivre de près l’évolution de l’IA : L’IA se développe davantage chaque jour. Les équipes doivent rester informées des derniers développements. Elles peuvent tout simplement suivre quelques reporters fiables ou s’abonner à des bulletins d’informations annonçant les mises à jour et les nouvelles solutions proposées par les fournisseurs. Il est impératif de rester au courant des derniers développements pour s’assurer que les équipes exploitent au mieux les technologies d’IA qu’elles déploient.

  4. Ne pas craindre de changer de plan d’action une fois mis en œuvre : Chaque entreprise se doit de suivre l’évolution des tendances du secteur et des besoins des clients. Elle doit absolument continuer à évoluer et à se développer au fur et à mesure que ces besoins changent. Alors qu’une entreprise se prépare à utiliser l’IA pour passer au niveau supérieur, il est crucial de veiller à ce que ses bases soient solides pour que pouvoir s’y adapter rapidement.
Même si le terme IA est sans doute le mot à la mode le plus populaire à l’heure actuelle dans le secteur des technologies, il n’en reste pas moins que cette technologie est encore relativement récente. Pour démarrer avec l’IA, comme avec toute nouvelle technologie, il est important de tenir compte d’un des principes directeurs de lITIL (Information Technology Infrastructure Library), à savoir : Commencez là où vous êtes. Faire un inventaire des solutions et des outils. Rester en contact régulier avec ses équipes. Leur communiquer les derniers développements concernant l’IA et les outils d’automatisation pour que les implémentations soient moins déroutantes et qu’elles s’y habituent plus facilement. Autrement dit : ne pas retarder l’innovation, mais ne pas y dépenser non plus la totalité du budget alloué à la technologie avant d’en avoir planifié l’utilisation.

Quel que soit pour nous tous le degré d’attrait actuel de l’IA, le processus d’adoption est une question d’endurance, à savoir le maintien de l’élan sur le long terme, en évitant l’épuisement.

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