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Le bitcoin : une « valeur refuge » peut-elle être virtuelle ?

  Les fortes variations du cours du bitcoin sont-ils le signe de sa folle jeunesse ? Shutterstock Oatawa Par  Hervé Alexandre , Université Paris Dauphine – PSL Pour quelles raisons le cours de l’or et celui du bitcoin se sont-ils envolés au mois de février 2024 ? Faut-il voir dans cette concordance davantage qu’un hasard, l’un devenant après l’autre une valeur refuge prisée des particuliers et bientôt des institutionnels comme semblait l’indiquer la chroniqueuse économique de France Infos ? Avant de tenter d’apporter quelques éléments de réponse à cette question, rappelons que, de manière générale, notre monde se numérise inexorablement. À part quelques nostalgiques et autres collectionneurs, nous n’achetons plus de disque en vinyle ni de CD. Nous téléchargeons des morceaux de musique, quand nous ne les écoutons pas tout simplement en streaming . Dans ce dernier cas, moyennant le paiement d’un abonnement, nous pouvons écouter un morceau sans

Les entreprises ne sont pas prêtes à réussir le déploiement de l’IA générative

datacenter

Une nouvelle étude commandée par Alteryx, la plateforme d'IA pour l'analyse d'entreprise en France, révèle que les organisations ne sont pas prêtes à tirer parti de l'IA générative en raison de leurs données. Le rapport " Data Stack Evolution : Legacy Challenges and AI Opportunities", qui a interrogé 3 100 leaders mondiaux de l'informatique, a mis en évidence des obstacles qui empêchent le déploiement réussi de l'IA générative, notamment la gestion des piles de données, la stratégie technologique et les cultures d'entreprise.

Un manque de confiance envers les piles de données

L’étude souligne un décalage important entre la confiance que les responsables informatiques mondiaux accordent à leurs données et la réalité de leurs piles de données. En France, alors que 43% des répondants qualifient la maturité de leurs données comme étant "bonne" ou "avancée" et que 68% ont confiance dans leurs données, un cinquième a tout de même évoqué les défis qu’il restait à relever, notamment les biais de données (26%) et la qualité des données (19%).

Ces problèmes sous-jacents suggèrent que les bases des piles de données actuelles ne sont pas à la hauteur pour réussir un déploiement de l'IA générative. En effet, seuls 10% déclarent disposer d'une pile de données "moderne". Cela pourrait être lié aux trois facteurs cités qui déterminent la structure de la pile de données, à savoir l’architecture informatique, les sources de données et l'expertise technique.

Des stratégies technologiques rigides

Cela ne signifie pas pour autant que les entreprises ne cherchent pas à s'améliorer. Au niveau mondial, près de la moitié des entreprises (47%) déclarent travailler activement à moderniser leurs systèmes pour améliorer les résultats en matière de gestion des données. Il est encourageant de constater qu’au niveau mondial, 23% des répondants souhaitent investir pour obtenir une meilleure qualité des données pour relever les défis technologiques qui bloquent l’adoption de l’IA.

Toutefois, même si les responsables informatiques du monde entier reconnaissent l'importance d'investir dans de nouvelles technologies, le manque de flexibilité pourrait freiner l'innovation.

Même si les équipes informatiques sont responsables de leur budget, 56% des répondants en France affirment que si d'autres projets prioritaires se présentent après la répartition du budget, ce dernier ne pourra pas être modifié. Ce manque d’agilité est un frein pour répondre à une innovation qui doit être constante, alors même que l’IA évolue rapidement.

La culture des données n'est pas encore assez intégrée au sein de l’entreprise

L'étude souligne également que la gestion et l'organisation des équipes chargées des données constituent un obstacle à l'innovation. Près de la moitié (46%) des responsables informatiques français indiquent qu'ils ne disposent pas d'une fonction centralisée de gestion et d'analyse des données qui gère les données comme une ressource partagée pour l'entreprise ; Ainsi, plus de la moitié des répondants français (59%) mentionnent des silos de données conservés au sein du service qui les génère.

Ce constat n’est pas surprenant car l’étude a aussi montré un manque de consensus quant à savoir qui est responsable des données au sein d'une organisation. En France, les répondants mentionnent plusieurs fonctions différentes, en tête, le Chief Data Officer (24%), suivi du conseil d'administration (8%) et enfin des cadres supérieurs (4%). Cela suscite des inquiétudes étant donné que l'accès et la gestion des données sont des éléments clés pour une mise en œuvre réussie de l'IA générative.

"Avec l'IA générative désormais à son apogée en termes de popularité, les dirigeants d'entreprise et les équipes informatiques français doivent garder en tête que les données sont devenues un élément incontournable et décisif pour le succès d'une entreprise, souligne Raphaël Savy, Vice-President Southern Europe chez Alteryx "Pour réussir dans cette ère d'intelligence automatisée axée sur les données, il est impératif de réunir des piles de données modernes et une main-d'œuvre qualifiée dans ce domaine, afin d’exploiter pleinement les ressources d'automatisation. Les piles de données modernes doivent accélérer le traitement des données tout en permettant à tous et pas seulement aux responsables informatiques,de relever les défis de l’entreprise et de prendre des décisions pertinentes. Le véritable indicateur de succès réside dans le nombre d'équipes habilitée à prendre des décisions basées sur les données de manière plus rapide et plus efficace, leur permettant de rester compétitif.



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