Face au réchauffement du climat, l’urgence de réinventer nos habitats et d’imaginer les villes du futur
Les négociateurs peinaient toujours à s’entendre hier au bout d’une semaine de pénibles tractations à la COP29 de Bakou, mais ils comptent désormais sur le sommet du G20 à Rio – qui commence demain – et l’arrivée prochaine des ministres pour débloquer la situation. « Il reste beaucoup, beaucoup à faire », a admis hier Samir Bejanov, l’un des négociateurs de la présidence azerbaïdjanaise de la conférence de l’ONU. Cette année, la COP29, accueillie par l’Azerbaïdjan, doit se conclure par un « Nouvel objectif collectif quantifié », qui remplacera à partir de l’an prochain le précédent, qui prévoyait que les pays riches fournissent 100 milliards de dollars par an aux pays en développement.
En marge des débats, les grandes questions de l’adaptation au changement climatique sont abordées. Ainsi vendredi ont été présentés les résultats du projet de recherche HABITABLE, qui cherche à comprendre comment les communautés affectées par le changement climatique définissent le seuil d’habitabilité de l’endroit où elles habitent. Ce projet, qui a réuni 22 partenaires issus de 18 pays, est le plus grand projet de recherche sur le changement climatique et les migrations jamais financé par le programme Horizon 2020 de la Commission européenne. « C’est essentiel, parce qu’on sait que l’enjeu premier de la lutte contre le changement climatique, c’est de garantir que la Terre reste habitable partout, et pour tous », relève François Gemenne, Co-auteur du sixième rapport du GIEC.
L’habitabilité et l’habitat de demain sont justement au cœur d’un livre passionnant qui vient de paraître aux éditions Eyrolles * : « Villes 2050 » de l’architecte Vincent Callebaut et du journaliste Arnaud Pagès.
Repenser l’aménagement urbain
Le livre richement illustré présente dix actions climatiques pour un futur désirable, « qui révolutionnent dès aujourd’hui nos modes d’habitat, nos façons de travailler et de vivre ensemble, pour construire un monde plus inclusif, solidaire et respectueux de l’environnement. »
« Métropoles minérales, polluantes, grandes consommatrices de ressources énergétiques, concentrant, à l’horizon 2050, deux tiers de la population mondiale… la ville contribue massivement au réchauffement climatique sans être en mesure de faire face à ses effets néfastes. Le point de rupture est atteint, qui nécessite une réinvention radicale de notre modèle de civilisation, un changement de paradigme », expliquent les auteurs dans ce livre-manifeste qui lance des pistes de réflexion pour aider les réfugiés climatiques, garantir la résilience alimentaire des villes, métamorphoser l’existant et renaturer la ville, décarboner la mobilité, miser sur le recyclage ou encore réinventer les lieux culturels. Certains des aménagements urbains présentés sont déjà opérationnels, d’autres encore à l’état de projet et certains resteront à l’état de concept comme la spectaculaire forêt biomimétique qui avait été proposée pour reconstruire la toiture de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
« Nos choix d’aujourd’hui conditionnent notre climat de demain » concluent les auteurs d’un livre qui devrait inspirer les maires des métropoles.