Enseignant la cosmographie à Sciences Po et à l’École des Mines, Maxime Blondeau incarne cette nouvelle génération d’intellectuels capables de vulgariser des concepts complexes auprès du grand public, en utilisant notamment les réseaux sociaux.
Star du réseau professionnel LinkedIn – où il a réalisé 60 millions de vues et est suivi par quelque 165 000 abonnés – Maxime Blondeau nous régale avec des publications passionnantes qui nous font découvrir le monde et nous amènent toujours à repenser notre rapport à notre si fragile planète. Les posts sur LinkedIn, dont la viralité a maintes fois surpris l’auteur, l’ont convaincu que la question du territoire concerne tout le monde. Le projet d’en faire un livre s’est naturellement imposé, avec les encouragements enthousiastes de sa communauté. « Géosconscience. Un nouveau regard sur le territoire » vient de paraître aux éditions Allary*.
L’ouvrage, qui représente le monde selon trois échelles – le monde, le territoire, le milieu – n’est pas un atlas, ni un livre traditionnel, mais un quasi-manifeste cartographique qui dynamite nos certitudes. Et qui nous invite à revoir notre rapport à la Terre, en appréhendant la beauté du monde à travers des histoires souvent surprenantes. Imaginez un instant : le point le plus haut de notre planète n’est pas là où vous le pensiez : le mont Chimborazo, niché dans les Andes équatoriennes, détrône l’Everest, bouleversant notre vision géométrique du globe. Cette simple anecdote illustre parfaitement la philosophie de Maxime Blondeau : déconstruire nos représentations établies pour mieux comprendre la complexité de notre habitat.
Regarder la Terre autrement
Le géographe déploie une écriture à la fois scientifique et poétique, transformant des données froides en récits captivants. Qui se doutait que l’humanité s’était agrégée, comme par un instinct grégaire, à moins de cent kilomètres des côtes ? Que le béton et le ciment ont désormais supplanté la biomasse vivante ? Ou encore que soixante-six départements français portent le nom d’une rivière ? Au fil des pages, les chiffres nous confrontent aussi à notre empreinte écologique, sans nous culpabiliser, mais plutôt en nous éveillant.
Cette « géoconscience » est ainsi un appel à la lucidité, un manifeste géographique qui replace l’humain comme un acteur de son environnement. À l’heure où la COP patine, où les climatosceptiques multiplient les fake news ou vont devenir ministres aux États-Unis, et où les scientifiques sont attaqués sur les réseaux sociaux, ce beau livre nous invite à regarder la Terre différemment pour mieux la protéger.