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La peur de rater quelque chose : entre cerveau social et anxiété collective

Un rêve d’ubiquité entretenu par les outils numériques. Roman Odintsov/Pexels , CC BY Par  Emmanuel Carré , Excelia La « peur de rater quelque chose » (« Fear Of Missing Out », ou FOMO) n’est pas née avec Instagram. Cette peur d’être exclu, de ne pas être là où il faut, ou comme il faut, a déjà été pensée bien avant les réseaux sociaux, et révèle l’angoisse de ne pas appartenir au groupe. Vous l’avez sans doute déjà ressentie : cette sensation distincte que votre téléphone vient de vibrer dans votre poche. Vous le sortez précipitamment. Aucune notification. Autre scénario : vous partez en week-end, décidé à vous « déconnecter ». Les premières heures sont agréables. Puis l’anxiété monte. Que se passe-t-il sur vos messageries ? Quelles conversations manquez-vous ? Vous ressentez la « peur de rater quelque chose », connue sous l’acronyme FOMO («  Fea...

Au Brésil, des caméras automatiques révèlent que le peuple isolé des Massacos prospère

Masacos

 

À l’heure des satellites d’observation de la Terre toujours plus perfectionnés, il n’existe plus beaucoup de terra incognita sur notre planète. Et pourtant, il se trouve encore des contrées qui gardent leurs mystères comme l’Arctique et l’Antarctique, des endroits où l’Homme repousse ses limites en organisant de spectaculaires expéditions dont le point départ est parfois le fruit du hasard.

On se rappelle qu’en 2008 des scientifiques britanniques du Royal Botanic Garden de Kew en mettant au jour une forêt jusqu’alors inconnue et recélant des espèces jamais observées sur les contreforts du mont Mabu, au nord du Mozambique… et cela grâce à Google. Son logiciel vedette d’images satellites Google Earth avait permis aux chercheurs de déceler une zone colorée différemment, qui les a conduits à finalement découvrir un vaste domaine forestier de quelque 80 km².

La population des Massacos a au moins doublé depuis le début des années 1990

La technologie est aujourd’hui l’alliée de découvertes ou de confirmations et cette semaine, c’est grâce à elle que l’on a découvert qu’une peuplade de la forêt amazonienne brésilienne, les Massacos, prospérait. Des images d’un groupe d’hommes, prises par des caméras automatiques entre 2019 et 2024 dans la forêt tropicale et publiées par les quotidiens britannique The Guardian et brésilien O Globo, viennent de révéler que cette communauté isolée semble se développer malgré la pression des éleveurs et l’empiètement illégal sur l’Amazonie. En dépit de cette pression incessante exercée par l’industrie agroalimentaire, les bûcherons, les mineurs et les trafiquants de drogue, la population des Massacos a au moins doublé depuis le début des années 1990 – pour atteindre 200 à 250 personnes – selon la Fondation nationale des peuples autochtones du Brésil (Funai). « Aujourd’hui, grâce aux photos détaillées, il est possible de voir la ressemblance avec le peuple Sirionó, qui vit sur la rive opposée du fleuve Guaporé, en Bolivie », explique au Guardian Altair Algayer, un agent de la Funai. « Mais nous ne pouvons toujours pas dire qui ils sont. Il y a encore beaucoup de mystères. ».

Selon un projet de rapport du Groupe de travail international sur les peuples autochtones en situation d’isolement et de premier contact, 61 groupes autochtones vivent dans la région de l’Amazonie et du Gran Chaco, et 128 autres n’ont pas encore été confirmés par les autorités.

Diversité

L’auteur du rapport, Antenor Vaz, l’un des premiers à mettre en place la politique d’isolement et de premier contact des Massacos en 1988, indique que le Pérou et la Colombie disposent d’une législation solide de protection, bien plus que le Brésil.

Il est pourtant important de préserver ces peuples autochtones dont certains ont été décimés après un contact avec la civilisation moderne. « L’humanité est constamment aux prises avec deux processus contradictoires dont l’un tend à instaurer l’unification, tandis que l’autre vise à maintenir ou à rétablir la diversification » disait Clade Lévi-Strauss, l’auteur de Tristes tropiques. Préserver la diversité est plus que jamais essentiel pour l’humanité.

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