Accéder au contenu principal

Sur Internet, des adolescents confrontés de plus en plus jeunes à des images pornographiques

Par  Laurence Corroy , Université de Lorraine Si les adolescentes et adolescents se retrouvent confrontés de plus en plus précocement à de la pornographie en ligne, il leur est très difficile d’aborder le sujet avec des adultes. Retour sur une enquête de terrain alors que les éditeurs de sites sont sommés d’instaurer un contrôle d’âge pour l’accès à ces contenus sensibles. Dès que l’on parle des adolescents et de leurs relations au numérique, les débats se polarisent, sans qu’il y ait nécessairement le réflexe de recueillir leur témoignage. En recherche, il est pourtant extrêmement important de leur donner la parole, ce qui permet de mieux mesurer leur capacité d’analyse et de distance vis-à-vis des messages médiatiques. Dans le cadre de l’étude Sexteens , menée en Grand Est, nous avons rencontré plus d’une soixantaine d’adolescents pour évoquer avec eux les représentations de la sexualité et de l’amour dans les séries pour ados qu’ils regardent. Ces séries on...

Derrière la reconnaissance mondiale de Shenzhen, le succès des villes intelligentes chinoises

Skyline de la ville de Schenzhen composée de gratte-ciels
La skyline de la partie ouest de Shenzhen, février 2021. Wikimedia

 

Par Stéphane Aymard, La Rochelle Université

Des investissements considérables des autorités et des entreprises chinoises ont permis à la RPC de devenir un pays leader dans le domaine des villes intelligentes, avec de très nombreuses applications concrètes qui changent déjà considérablement la vie quotidienne des habitants. Si la Chine, qui exporte largement ses pratiques en la matière, met à profit ces nouveaux outils pour renforcer la surveillance exercée sur ses citoyens, leur impact ne se limite pas aux questions sécuritaires.


Les villes intelligentes, ou smart cities, permettent de gérer au mieux le fonctionnement urbain et de prendre les meilleures décisions structurantes en matière d’aménagement et d’urbanisme. Le but est de piloter la ville au quotidien en intégrant des éléments de qualité de vie, comme l’éducation, le sport, la sécurité, la culture et l’environnement. Le congrès Smart City Expo, organisé à Barcelone depuis 2011, est la référence mondiale de cette nouvelle manière de concevoir l’aménagement du territoire urbain via l’utilisation extensive de nouvelles technologies. En novembre 2024, le titre de smart city de l’année a été décerné à Shenzhen, illustration de la montée en puissance de la Chine dans ce domaine.


La République populaire, fer de lance de l’innovation en termes de smart cities

Ces dernières années, la RPC a en effet fait d’immenses progrès scientifiques et technologiques (train à grande vitesse, 5G, géolocalisation par satellites…) avec des investissements en recherche et développement qui ne cessent d’augmenter. Les grandes villes chinoises sont ainsi devenues des laboratoires pour le déploiement de ces innovations qui visent à les rendre attractives en assurant une meilleure qualité de vie et une réduction des nuisances telles que la pollution, la congestion ou l’insécurité. L’appellation initiale des smart cities en Chine était d’ailleurs « ville sûre et intelligente ».

La population chinoise est ouverte à l’innovation et aux nouvelles technologies, y compris au « monitoring permanent » de la ville avec un « skynet » (nom donné en 2005 par le gouvernement chinois et révélé en 2013) contrôlant aujourd’hui 300 millions de caméras. L’opposition s’exprime faiblement, si ce n’est dans certaines régions comme le Xinjiang des Ouïghours pour certains lieux comme les mosquées par exemple.

Dans ce contexte, les grandes entreprises technologiques chinoises peuvent tester leurs innovations. Baidu (moteur de recherche chinois) a par exemple créé Apollo pour mettre en service des véhicules autonomes. Tencent, spécialisé dans les services Internet et mobile, a développé WeChat Intelligent Healthcare ainsi que Tencent Doctorwork dans le domaine de la santé.

Autre exemple, dans la ville de Hangzhou, le géant de la vente en ligne Alibaba a développé City Brain, un système de capteurs et de logiciels intégrés aux feux de circulation. Ces capteurs permettent de mesurer la qualité de l’air, l’éclairage, le bruit et la météo ou peuvent être utilisés en matière de surveillance et même servir d’émetteurs 5G.

Données géographiques sur une carte de la Chine indiquant les villes où Alibaba Cloud et City Brain ont été installées
Villes où Alibaba Cloud et City Brain ont été installés. Fourni par l'auteur

À Shenzhen, Huawei développe des innovations telles que l’Intelligent Operation Center (IOC) qui donnent des données en temps réel sur les divers moyens de transport de la ville. Ping An, une compagnie d’assurances leader en Chine, y propose en outre un système de supervision de l’hygiène alimentaire dans les restaurants grâce à l’intelligence artificielle (IA) à partir des images captées.

Le logiciel IOC développé par Huawei à Shenzhen. Fourni par l'auteur

Une cartographie des smart cities chinoises

Les autorités chinoises ont défini les normes et les indicateurs liés aux smart cities. Aujourd’hui des centaines de villes sont concernées. Cette multiplication des initiatives favorise l’émulation de nouvelles innovations dans ce domaine, de sorte qu’il est difficile de parler d’un modèle unique.

Des chercheurs ont examiné 70 villes dans le monde et ont mis en évidence l’influence que pouvaient avoir le contexte économique, institutionnel, culturel et géographique – via des approches axées sur l’État et les services, et d’autres sur l’investissement et la technologie.

Plusieurs classifications des smart cities coexistent à l’heure actuelle. Récemment, Jialong Zhu et ses coauteurs ont proposé une typologie des villes intelligentes chinoises en examinant des sources gouvernementales officielles : rapports, contenu des programmes, documents politiques des smart cities, etc. À ce jour, 290 projets pilotes ont été officiellement soutenus par le ministère chinois du Logement et du Développement urbain et rural depuis 2012.

Projets pilotes soutenus par les autorités de la République populaire de Chine. Fourni par l'auteur
Les auteurs ont retenu 49 villes parmi les 290 projets pilotes. Fourni par l'auteur

Shanghai et Hangzhou ont été exclus pour des questions de disponibilité des données. La typologie retenue est la suivante :

Des politiques volontaristes variées

Les indicateurs retenus pour constituer la typologie permettent de mettre l’accent sur les politiques volontaristes de la Chine dans plusieurs domaines.

  • Les ressources humaines, l’esprit d’entreprise : les villes ont mis en place des initiatives visant à attirer des talents et à favoriser un environnement innovant pour les entreprises.

  • La construction d’infrastructures de technologies de l’information et de la communication (TIC) : les villes mettent particulièrement l’accent sur la fibre optique à haut débit et la 5G. La moitié des villes a développé des plates-formes intégrées de l’Internet des objets.

  • La coordination : les villes ont mis en place un groupe de travail composé du maire, de l’adjoint et des chefs de service. Il joue un rôle crucial dans l’organisation, la direction et la promotion des initiatives locales et permet de coordonner la participation du secteur privé.

  • La gestion des connaissances et le transfert de connaissances : les villes ont créé des instituts et des centres de recherche spécialisés.

  • La gestion et le partage des données : les villes ont créé des systèmes de sécurité des données et de protection de la vie privée. (Ex : « Règlement sur les données de la zone » de Shenzhen, plates-formes de données ouvertes).

  • La mobilité intelligente : des installations IoT (Internet of things, Internet des objets) ont été déployées dans les villes pour collecter des données sur le trafic en temps réel afin d’agir sur le stationnement, le guidage du trafic, le contrôle de la circulation et les interventions d’urgence. En ce qui concerne la conduite autonome, Wuhan, Pékin et Jinan sont les principaux exemples.

  • La logistique intelligente : les villes centrales comme Nanning, Zhengzhou et Chengdu, qui servent de centres de transport et de logistique, ont mis en place les systèmes les plus performants.

  • La sécurité intelligente : les villes ont déployé des systèmes de reconnaissance faciale dans les espaces publics.

  • Les soins de santé intelligents : les villes ont développé des applications complètes qui intègrent des informations personnelles (cartes numériques d’assurance maladie) et des informations sur les soins médicaux, l’éducation, les services administratifs, les transports, les finances…

  • L’environnement intelligent : les villes ont développé la surveillance de la pollution avec des plates-formes permettant la collecte de données (qualité de l’air, de l’eau, etc.).

  • La gestion intelligente des déchets : quelques villes ont fait état d’initiatives (dont Weihai, Tianjin et Shenzhen) en suivant le programme national « villes pilotes zéro déchet ».

  • L’économie intelligente : les villes ont favorisé le développement des industries de haute technologie et la transformation numérique des processus de fabrication (fabrication intelligente) ou les services financiers numériques.

  • La gouvernance intelligente : les villes ont instauré des plates-formes de services administratifs et d’information avec des hotlines, des comptes WeChat…

  • L’énergie intelligente : quelques villes ont développé des programmes d’énergies renouvelables et des bâtiments écologiques (Pékin, Hohhot et Tianjin).

Un atout à l’international

La comparaison entre les smart cities chinoises et celles d’autres régions du monde révèle à la fois des similitudes et des différences. Parmi les similitudes, les smart cities impliquent souvent des universités et des instituts de recherche, et un rapprochement formation/recherche/innovation très poussé. Parmi les différences, on note la moindre place laissée à l’humain (implication des citoyens) ou une approche plus descendante en Chine. Néanmoins, ces succès permettent aux entreprises chinoises de proposer leurs technologies et dispositifs « clés en main » à des villes candidates ailleurs dans le monde. L’expérience accumulée donne de nouvelles ambitions à la Chine pour développer conjointement des villes en utilisant aussi les technologies des deux pays.

Ces partenariats concernent aussi bien les pays développés que les pays en développement. Ainsi, Huawei s’est implanté dans une quarantaine de pays en Afrique et y fournit plus de la moitié des réseaux 4G, mais aussi 200 000 km de fibre optique, équipant plus de 200 villes avec des systèmes de surveillance par intelligence artificielle. Aujourd’hui, d’après le Center for Strategic and International Studies, les accords de Huawei sont à 59 % en Asie ou Afrique et dans 71 % dans des pays à faibles revenus. Or, après avoir adopté les équipements de Huawei, ces pays risquent d’être « verrouillés » par des coûts de remplacement élevés :

Fourni par l'auteur

Par ailleurs, les fournisseurs chinois de solutions pour les smart cities sont également présents, avec aussi un soft power qui se déploie à travers des programmes de formation des cadres et ingénieurs africains.

L’Asie centrale est également l’une des régions où le soft power chinois se développe (Huawei a conclu des contrats au Kazakhstan, en Ouzbekistan et au Tadjikistan). Ces partenariats pour les smart cities sont un élément de la politique plus générale de la Chine basée sur les relations économiques et diplomatiques avec les différents pays, spécialement dans le cadre des « nouvelles routes de la soie ».

Les tensions autour de la 5G et de Huawei, aux États-Unis ou en France, montrent qu’une guerre technologique autour du numérique est en cours avec des enjeux de sécurité, de souveraineté et de défense nationale. L’exemple de la ville de Valenciennes, qui a reçu 240 caméras de surveillance comme don de Huawei il y a quelques années, avant de se faire réprimander par la CNIL, en témoigne. Les études de l’IFRI en 2019 et du Conseil allemand des relations extérieures 2023 ou de la London School of Economics en 2023, recensent des projets chinois de construction de smart cities en dehors de la Chine avec leurs implications géopolitiques.

Au-delà du cas Huawei, d’autres sociétés chinoises proposent des « solutions » pour les smart cities, comme Inspur qui a créé un « cerveau urbain » reliant municipalités, districts, comtés et rues, ainsi que des services intégrés de « données + événements + applications », des applications intelligentes (d’éclairage public, de stationnement, d’ascenseur, de surveillance de fumée et du bruit…).

Des chercheurs russes ont recensé les exportations de technologies chinoises pour les smart cities :

Les coopérations d’entreprises se développent également. Ainsi, le 25 avril 2024, Nissan et Baidu ont signé un protocole d’accord dans les domaines de l’intelligence artificielle pour les véhicules et deux jours plus tard, Hyundai Motor et Baidu ont signé un accord-cadre de coopération stratégique.

Conclusion : vers une guerre technologique

Le reproche que l’on peut faire aux smart cities chinoises est leur manque de débat public comparable à ceux en place dans les pays occidentaux où ils constituent un préalable incontournable à toute mise en œuvre de « ville intelligente », ainsi qu’un lien fort entre les dispositifs de sécurité et les autorités (lien prévu dans le cadre de la loi de 2017 sur le renseignement national). Certaines pratiques vont également assez loin dans le « name and shame » (montrer du doigt un contrevenant en affichant son visage et son nom sur un écran géant).

La Chine dispose depuis 2020 d’un ensemble de 35 satellites appelé « Beidou ». Il permet la géolocalisation et ouvre la porte à de nombreuses possibilités, notamment en matière de surveillance de la population. Et les géants chinois viennent de développer leurs propres systèmes d’exploitation pour smartphones, indépendants d’Android et Apple. À terme, il pourrait y avoir deux modèles de smart cities en fonction des technologies, infrastructures et normes utilisées : chinoises ou occidentales.

Dans cette course, les Américains ont dressé une liste de plusieurs dizaines d’entreprises technologiques chinoises « blacklistées » pour les coopérations technologiques et la Chine en a fait de même. Le récent rapport de l’U.S.-China Economic and Security Review Commission, intitulé « China’s Smart Cities Development », reconnaît que la Chine est devenue un leader mondial et qu’il est crucial de protéger les intérêts américains sur le territoire national et à l’étranger.

Il souligne aussi que les technologies qui capturent et synthétisent des quantités massives de données, en temps réel, sur la vie quotidienne des gens peuvent menacer la vie privée ou même la sécurité nationale. Et il pointe les risques et les vulnérabilités des infrastructures américaines utilisant les technologies de l’information et de la communication (TIC). Il recommande de mobiliser sur ce sujet l’Agence pour la cybersécurité et la sécurité des infrastructures (CISA) qui devrait travailler conjointement avec les États et les collectivités locales et créer un groupe de travail incluant des représentants du monde universitaire et de l’industrie.

Il préconise enfin des investissements dans le domaine, des incitations fiscales, des alliances avec le Japon et la Corée du Sud et la participation des États-Unis à la définition des normes au niveau international via l’Union internationale des télécommunications (UIT), le Forum sur la gouvernance de l’Internet (FGI) et l’Organisation internationale de normalisation (ISO). À ce jour, d’après l’indicateur du Carnegie Endowment for International Peace le rapport de force reste en faveur de la Chine dans cette guerre technologique, comme on le constate ci-dessous :The Conversation

Stéphane Aymard, Ingénieur de Recherche, La Rochelle Université

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté...

Quelle technologie choisir pour connecter les objets ?

Par Frédéric Salles, Président et co-fondateur de Matooma   En 2021, le nombre total d'objets connectés utilisés atteindra les 25 milliards selon Gartner. Il est ainsi légitime de se demander quelles sont les technologies principales permettant de connecter les objets, et quelle pourrait être celle la plus adaptée pour sa solution. Un projet de vidéosurveillance par exemple n'aura absolument pas les mêmes besoins qu'un projet basé sur le relevé de température au milieu du désert. Ainsi pour trouver la meilleure connectivité pour son objet, de nombreuses questions peuvent se poser : mon objet fonctionne-t-il sur batterie ou est-il alimenté ? Mon objet restera-t-il statique ou sera-t-il mobile ?  Mon objet est-il susceptible d'être dans un endroit difficile d'accès ou enterré ? A quelle fréquence mes données doivent-elles remonter ? Etc. Voici les différentes solutions actuellement disponibles sur le marché. Courte distance : RFID/Bluetooth/WiFi La RFID (Ra...

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl...

6 questions sur Zone-telechargement

Quel était ce site ? Zone-telechargement.com était jusqu'à lundi soir l'un des plus gros sites web français proposant de télécharger des contenus numériques illégaux. En grande majorité des films parfois très récents ; des séries télé notamment américaines qui n'étaient pas diffusées en France ; de la musique ; des logiciels et des jeux vidéo. Les séries et les films étaient disponibles en différentes qualités et ceux en langue anglaise étaient sous-titrés grâce à des communautés d'utilisateurs capables de sous-titrer des épisodes de série 24 heures après leur diffusion aux États-Unis. Le site comptabilisait, selon la gendarmerie, en moyenne 140 millions de pages vues par mois et 11 000 téléchargements par jour. La société Alexa affichait Zone-Telechargement à la 11e place des sites les plus visités de France… devant Twitter ! Zone-Telechargement proposait 18 000 films, 2 500 séries télé ; 11 000 documentaires ; 20 943 émissions télé ; plus de 150 000 MP3 mais aus...

Deepfakes, vidéos truquées, n’en croyez ni vos yeux ni vos oreilles !

Par  Divina Frau-Meigs , Auteurs historiques The Conversation France Les spécialistes en fact-checking et en éducation aux médias pensaient avoir trouvé les moyens de lutter contre les « deepfakes » , ou hypertrucages , ces manipulations de vidéos fondées sur l’intelligence artificielle, avec des outils de vérification comme Invid-Werify et le travail des compétences d’analyse d’images (littératie visuelle), avec des programmes comme Youverify.eu . Mais quelques cas récents montrent qu’une nouvelle forme de cyberattaque vient de s’ajouter à la panoplie des acteurs de la désinformation, le deepfake audio. Aux États-Unis, en janvier 2024, un robocall généré par une intelligence artificielle et prétendant être la voix de Joe Biden a touché les habitants du New Hampshire, les exhortant à ne pas voter, et ce, quelques jours avant les primaires démocrates dans cet État. Derrière l’attaque, Steve Kramer, un consultant travaillant pour un adversaire de Biden, Dean ...

D’IBM à OpenAI : 50 ans de stratégies gagnantes (et ratées) chez Microsoft

  Paul Allen et Bill Gates en 1970 à Lakeside School (Seattle). Microsoft naîtra cinq ans plus tard. Auteur inconnu/Wikimedia Par  Frédéric Fréry , ESCP Business School Insubmersible. Même la vague des Gafa n’a pas vraiment atteint Microsoft. Cinquante ans après sa création, soit une éternité dans le monde de la tech, la firme de Bill Gates et Paul Allen est toujours là et bien là. Retour sur ce qu’on appelle outre-Atlantique, une success-story avec quelques échecs. Cette semaine, Microsoft fête ses 50 ans. Cet article a été écrit sur Microsoft Word, à partir d’un ordinateur équipé de Microsoft Windows, et il sera vraisemblablement publié sur des plateformes hébergées par Microsoft Azure, notamment LinkedIn, une filiale de Microsoft qui compte plus d’un milliard d’utilisateurs. C’est dire l’influence de cette entreprise qui, en 2024, a dégagé un bénéfice net de 88 milliards de dollars po...