Après les frappes israéliennes sur l’Iran, les hackers iraniens sur le pied de guerre pour mener des cyberattaques
Dans une attaque d’une ampleur inédite, Israël a frappé en pleine nuit plus de cent sites stratégiques en Iran, tuant plusieurs figures clés du régime, dont le chef des Gardiens de la révolution, et ravivant la crainte d’un embrasement régional. Téhéran, sous le choc, promet une riposte, tandis que la communauté internationale redoute une spirale incontrôlable. Mais si les observateurs se demandent si Téhéran a les moyens de riposter, des experts en cybersécurité estiment que l’Iran pourrait préparer des cyberattaques d’ampleur.
S’attaquer à Israël ou aux États-Unis
John Hultquist, analyste en chef du Google Threat Intelligence Group (GTIG) livre uner analyse qui ne laisse pas de doute sur la mobilisation des hackers du régime pour s’attaquer à Israël ou aux États-Unis.
"Nous nous attendons à ce que les cybercriminels iraniens se consacrent à nouveau à des attaques contre des cibles israéliennes à la lumière des récentes actions militaires, même s’il est encore trop tôt pour en mesurer les changements. Les cyberactivités iraniennes en Israël sont déjà persistantes et agressives, et ce depuis plusieurs années. Les cyberactivités iraniennes n’ont pas été aussi importantes en dehors du Moyen-Orient, mais elles pourraient évoluer à la lumière des actions militaires. Les cibles aux États-Unis pourraient être redéfinies par les cybermenaces iraniennes. Les activités d’espionnage cyber iraniennes visent déjà le gouvernement, l’armée et le monde politique américains, mais de nouvelles activités pourraient menacer des infrastructures critiques privées, voire des particuliers", explique John Hultquist.
Des activités de cyberespionnage et des cyberattaques perturbatrices
"L’Iran a la capacité de mener des activités de cyberespionnage et des cyberattaques perturbatrices, ainsi que des opérations d’information telles que des campagnes de piratage et de fuite d’informations. Bon nombre de ces activités ont eu un succès limité. Par exemple, bien que l’Iran ait mené plusieurs cyberattaques perturbatrices graves, beaucoup ont échoué, et les acteurs ont à plusieurs reprises fait des déclarations fausses et exagérées pour en renforcer l’impact. L’objectif de bon nombre de ces opérations est plus psychologique que pratique, et il est important de ne pas surestimer leur impact", estime John Hultquist.
Le GTIG avait publié dernièrement le rapport "Tool of First Resort : Israel-Hamas War in Cyber" (L’arme de premier recours : la guerre entre Israël et le Hamas dans le cyberespace) qui montre combien la cyberguerre et la guerre informationnelle sont un champ de bataille important.