Cybersécurité : l’explosion du cloud et de l’IA fait bondir les attaques de 168 % en un an, selon QBE
Le dernier rapport de QBE montre que l'adoption accélérée du cloud et de l’intelligence artificielle bouleverse la carte mondiale des risques cyber. En 2025, les ransomwares atteignent des niveaux inédits tandis que les deepfakes deviennent un vecteur d’attaque majeur.
La transformation numérique accélérée par l’intelligence artificielle, la migration vers le cloud et l’explosion des volumes de données redessine en profondeur le paysage mondial des menaces cyber. Le dernier rapport de QBE révèle une progression fulgurante : en un an, le nombre d’attaques a bondi de 168 %, les alertes critiques cloud ont augmenté de 235 %, et 10 % des cyberattaques impliquent désormais des deepfakes. Ces chiffres traduisent un basculement structurel où innovation et vulnérabilité avancent de concert.
Une attaque sur dix réussie s’appuie sur des contenus falsifiés par IA
L’IA générative, longtemps perçue comme un levier de productivité, devient aussi une arme d’ingénierie sociale. En 2024, près d’une attaque sur dix réussie s’appuyait sur des contenus falsifiés par IA, entraînant parfois des pertes supérieures à 20 millions de dollars. L’adoption de l’IA dans les entreprises a connu une envolée spectaculaire : 78 % y recourent désormais, contre 55 % un an plus tôt, et jusqu’à 40 % des collaborateurs l’utilisent au quotidien. Ce nouvel usage massif accroît mécaniquement la surface d’exposition.
Le cloud concentre aujourd’hui la majorité des données et cristallise les inquiétudes. Le marché, estimé à 912 milliards de dollars en 2024, pourrait franchir les 5 000 milliards d’ici 2034. Cette centralisation fragilise les infrastructures : les alertes critiques se multiplient et les attaques ransomware explosent, avec 1 537 incidents recensés au premier trimestre 2025, contre 572 un an plus tôt. La fréquence et la sophistication des offensives témoignent d’une industrialisation du crime numérique.
La faille d’un prestataire peut désormais déstabiliser un secteur entier
À cette dynamique s’ajoute la vulnérabilité croissante des fournisseurs. Dans un écosystème où les chaînes d’interdépendance se densifient, la faille d’un prestataire peut désormais déstabiliser un secteur entier. En 2024, la mise à jour défectueuse d’un éditeur de cybersécurité a paralysé 8,5 millions d’appareils Windows, tandis que la compromission d’un gestionnaire d’identités en 2023 avait provoqué 2 milliards de dollars de pertes boursières. Ces épisodes rappellent que la sécurité d’une entreprise dépend autant de ses partenaires que de ses propres défenses.
Le volume mondial de données atteindra 200 zettaoctets d’ici fin 2025, contre à peine 10 % hébergés dans le cloud en 2015. Cette explosion quantitative accentue la criticité des infrastructures et rend la résilience indispensable. Comme le souligne Amanda Maréchal, Directrice Lignes Financières chez QBE France, « l’accélération des risques liés à l’adoption du cloud et de l’IA impose d’intégrer la résilience dès la conception des stratégies ».