Cybersécurité : malgré l’essor de l’IA, seules 6 % des entreprises se disent prêtes face aux cyberattaques
Selon la dernière étude Global Digital Trust Insights 2026 de PwC, l’intelligence artificielle s’impose comme levier majeur de défense numérique. Mais la majorité des organisations restent vulnérables, faute de compétences et de stratégie claire.
Face à une intensification sans précédent des menaces numériques, les entreprises accélèrent leurs efforts pour renforcer leur sécurité. D’après l’édition 2026 de l’étude Global Digital Trust Insights menée par PwC, si 78 % des organisations dans le monde prévoient d’augmenter leur budget cybersécurité cette année, seules 6 % se déclarent pleinement prêtes à affronter une cyberattaque majeure. Un chiffre qui illustre le décalage entre les ambitions stratégiques et la réalité opérationnelle.
L’intelligence artificielle est LA priorité
L’intelligence artificielle s’impose désormais comme LA priorité absolue des investissements cyber : 36 % des entreprises interrogées prévoient d’y consacrer une part croissante de leurs budgets au cours des douze prochains mois, devant la sécurité du cloud (34 %), des réseaux (28 %) et des données (26 %). Son principal atout réside dans la détection proactive des menaces, citée par près d’un responsable sur deux.
Mais cette montée en puissance se heurte à un obstacle majeur : 50 % des organisations reconnaissent ne pas disposer des compétences nécessaires pour exploiter l’IA de manière efficace, selon l’étude PwC.
En France, 65 % des dirigeants font de la cybersécyrité une priorité
En France, la cybersécurité s’installe au cœur des priorités : 65 % des dirigeants la placent désormais dans leur top 3 stratégique, soit une hausse de cinq points en un an. Pour autant, la maturité reste limitée puisque seules 31 % des entreprises françaises ont relocalisé leurs infrastructures critiques pour renforcer leur résilience, contre 41 % à l’échelle mondiale. De même, moins de la moitié se disent prêtes à traiter leurs faiblesses sur des points essentiels : 55 % pour l’authentification, 48 % pour les objets connectés et 43 % pour la chaîne d’approvisionnement.
Les conséquences financières des cyberattaques demeurent lourdes. Une entreprise sur quatre a subi une violation de données coûtant plus d’un million de dollars, un risque particulièrement élevé dans les grands groupes et les secteurs technologiques, médiatiques et télécoms. Pour y répondre, les organisations misent davantage sur la quantification des risques : une sur deux évalue désormais l’impact potentiel d’un incident de sécurité, contre 44 % l’an dernier.
La question des compétences au cœur du problème
Mais la question des compétences reste au cœur du problème. Le déficit de talents en cybersécurité et en IA retarde l’adoption de solutions automatisées. En France, 53 % des entreprises investissent dans l’apprentissage automatique pour combler ces lacunes, tandis que 48 % recourent à des services managés spécialisés, notamment après une attaque.
Enfin, l’arrivée des technologies quantiques représente une nouvelle source d’inquiétude. Si 22 % des entreprises dans le monde ont déjà initié des mesures de cybersécurité post-quantique, elles ne sont que 3 % en France. Près de la moitié n’a encore engagé aucune démarche d’adaptation, invoquant un manque de compréhension ou de ressources.
