En annonçant le plan national « Osez l’IA » ce 1er juillet, Clara Chappaz, ministre déléguée à l’Intelligence artificielle et au Numérique, n’a pas déclenché une révolution, mais acté une inflexion majeure : celle du passage à l’échelle. La France s’était dotée, dès 2018, d’une stratégie nationale ambitieuse issue du rapport Villani, posant les bases d’un écosystème de recherche performant, d’un financement public structurant et d’une régulation éthique. Une décennie plus tard, avec 1 000 start-up dans le domaine, un supercalculateur de pointe (Jean Zay) et des leaders comme Mistral AI, le socle est posé. Mais l’adoption reste lacunaire. En 2025, seules 13 % des PME utilisent réellement une solution IA. Le plan « Osez l’IA » veut inverser cette tendance. Ce plan s’inscrit dans le sillage de France 2030, qui a déjà engagé plus de 2,5 milliards d’euros pour soutenir l’intelligence artificielle. Il s’appuie également sur les enseignements du rapport de Bpifrance Le Lab (« L’IA dans les PM...

Pour préparer l'ère de l'après-pétrole, certains misent sur les sources d'énergie vertes comme la géothermie, le solaire, l'hydraulique ou l'éolien. D'autres prennent une direction radicalement différente, aussi osée qu'inattendue : le réacteur nucléaire personnel.
Très sérieusement, la société américaine Hyperion Power Generation est en train de mettre au point de petits réacteurs nucléaires, baptisés Hyperion Power Module (HPM). Ces HPM ont été inventés par le docteur Otis Peterson, un scientifique qui travaille au Laboratoire national de Los Alamos, le LANL où a été mené le projet Manhattan et inventée la première bombe H américaine.
Pour commercialiser l'invention du mini-réacteur - encore à l'état de prototype - le LANL a donné une licence exclusive à Hyperion dans le cadre d'un programme de transfert de technologies. Le projet a été présenté l'an passé dans l'incrédulité générale, et pourtant, la jeune société confirme bien ses objectifs. John R. Deal, son PDG, qui a présenté le concept à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) la semaine dernière, a récemment déclaré qu'il prévoyait de livrer les premiers produits en juin 2013.
25 à 30 millions de dollars pièce
« Notre combustible est unique. C'est de l'hydride d'uranium. Sa formule chimique est UH3. Peu enrichie, environ 10 % de 235, le reste étant du U-238. Par comparaison, un combustible de bombe est enrichi à environ 98 % », affirme le PDG, précisant par là que ses mini-réacteurs ne peuvent contribuer à la fabrication d'une bombe.
D'ailleurs, Hyperion souscrit au programme GNEP (global nuclear energy partneship) de non -prolifération nucléaire. Reste l'épineuse question des résidus à retraiter. « Les déchets produits par [le] réacteur après avoir alimenté 20 000 foyers pendant 8 à 10 ans sont à peu près de la taille d'un ballon de football », précise le PDG, qui a reçu fin septembre le prix national de meilleur projet de transfert de technologie. Hyperion, qui devait être hier l'une des vedettes d'un colloque sur l'énergie nucléaire organisé à Washington par le ministère du Commerce, a déjà reçu des engagements pour dix HPM dont le prix unitaire est de 25 à 30 millions de dollars. La société prévoit de construire trois usines dans le monde pour produire environ 4 000 unités de son mini-réacteur.
8 à 10 années d'autonomie
Le mini-réacteur nucléaire d'Hyperion est de la taille d'un petit jacuzzi. Il loge dans un tube de 1,5 mètre de diamètre, qui est ensuite inséré dans un caisson étanche. Le tout pèse 20 tonnes. Enterré sous l'habitation, il produit 70 MW d'énergie thermique ou 27 MW d'électricité, soit les besoins d'environ de 20 000 foyers américains. Le mini-réacteur, qui peut être transporté par train ou par bateau, affiche une autonomie de 8 à 10 ans. Après cette période, il doit être retourné à l'usine pour un rechargement. Hyperion précise que le mini-réacteur n'est jamais ouvert sur son site d'accueil. La société vante les avantages de son mini-réacteur : propre (pas de gaz à effet de serre), sûr, abordable et fiable ; et estime que ses mini-réacteurs pourraient être la bonne solution pour apporter l'électricité (et donc l'eau potable) dans les endroits les plus reculés de la planète.