Accéder au contenu principal

Approches, acteurs, enjeux, secrets, guerre hybride : plongée au coeur des services de renseignement dans le monde

On leur devait déjà le remarquable « Opération d’influences chinoises : un moment machiavélien » (Ed. Les Equateurs) qui, en septembre 2021, détaillait minutieusement comment la Chine entendait « vaincre sans combattre, en façonnant un environnement favorable » à ses intérêts, en enrôlant, entre autres, des personnalités de premier plan en France. Aujourd’hui le duo formé par Paul Charon, directeur du domaine Renseignement, anticipation et stratégies d’influence de l’Institut de recherche stratégique de l’école minimaire (IRSEM) et Jean-Baptiste Jeangène-Vilmer, docteur en science politique et en philosophie, ancien directeur de l’IRSEM et aujourd’hui ambassadeur de France au Vanuatu, publient aux Presses universitaires de France (PUF) un colossal « Les mondes du renseignement. Approches, acteurs, enjeux. ». Cette somme de 584 pages constitue une véritable encyclopédie sur le renseignement et une mine d’informations pour comprendre le rôle crucial qu’il a aujourd’hui dans un monde mul

Ransomware : la nouvelle menace du XXIe siècle



Par Samy Reguieg, Directeur Général Acronis France

Imaginez-vous un matin, au réveil, prêt à  passer votre journée comme à votre habitude. En attendant que le café soit prêt, vous démarrez votre PC portable pour votre rituel du matin : consultation des e-mails privés et professionnels, des sites d'actualités et de météo, vérification de votre page Facebook, et peut-être même de votre compte Instagram ou Pinterest. Mais au démarrage, au lieu de l'écran habituel, voilà qu'un visage monstrueux et grimaçant vous informe que vous êtes victime d'une menace anonyme.

Voici ce que dit le message :

« Vos fichiers ont tous été chiffrés : vos photos, vos vidéos, vos documents, etc. Mais pas d'inquiétude ! Je ne les ai pas supprimés ou du moins pas encore. Vous avez 24 heures pour me verser 150 euros en Bitcoins en échange de la clé de déchiffrement. A Chaque heure écoulée, toujours plus de fichiers seront supprimés. »

Vous tentez de redémarrer, vous débranchez et rebranchez votre machine, vous la déconnectez du Wi-Fi… en vain ! Le même écran de verrouillage affiche toujours le même message menaçant. Et vous n'avez aucun moyen de régler le problème.

Vous appelez un ami qui s'y connaît mieux que vous en informatique.  Et ensuite vous vous poser un tas de question : de quand date la dernière sauvegarde de votre PC ? Comment s'y prend-on pour payer avec des Bitcoins ? Il doit y avoir un autre moyen ! Peut-être est-ce simplement une mauvaise plaisanterie finement élaborée ? Récupérer l'intégralité des données stockées sur cette machine est –il possible ?

Vous vous sentez piégé. Vous êtes, comme beaucoup d'autres avant vous, victime d'une attaque de logiciel de demande de rançon, plus communément appelée le ransomware. Si vous ne trouvez pas le moyen de régler le montant de la rançon, généralement de quelques centaines d'euros pour les particuliers et de plusieurs milliers d'euros pour les entreprises, dans le délai imposé (l'espace de quelques jours le plus souvent), votre hacker va détruire la clé de déchiffrement et vous ne pourrez plus jamais accéder à vos fichiers.

Le ransomware est la menace informatique qui a connu l'essor le plus rapide de toute l'histoire de l'informatique. Quasiment inconnue il y a seulement quelques années, cette nouvelle forme de malware s'est développée plus vite qu'aucune autre et c'est aujourd'hui la menace la plus coûteuse à laquelle les équipes de sécurité informatique sont confrontées. En 2015, les cybercriminels adeptes des ransomwares ont extorqué plus de 50 millions de dollars à leurs victimes. D'ici fin 2016, le FBI estime que les logiciels de demande de rançon rapporteront plus d'un milliard de dollars à leurs auteurs. Les agresseurs ratissent large puisqu'ils ciblent aussi bien les particuliers que les entreprises. Les hôpitaux sont également une cible privilégiée de ce type d'attaque, comme le Hollywood Presbyterian Medical Center en Californie qui a notamment dû fermer pendant une semaine suite à une attaque de ransomwares et a dû verser 17 000 dollars en échange des clés pour déchiffrer ses disques durs et redevenir opérationnel.

Nous constatons une progression constante du nombre de victimes des logiciels de demande de rançon, des particuliers aux concessionnaires automobiles, en passant par les sociétés du BTP et autres cabinets d'avocats. Rapidement, la couverture médiatique du phénomène s'est étendue au-delà de la presse spécialisée. A en croire les fournisseurs comme les analystes IT, le fléau des ransomwares est voué à perdurer et à s'aggraver considérablement, et ce pour plusieurs raisons, notamment le fait que les cybercriminels n'ont même plus besoin d'être des programmeurs aguerris ou des pirates expérimentés : il leur suffit d'acheter des malwares prêts à l'emploi sur le Darknet.

Comment lutter contre les logiciels de demande de rançon et les empêcher de nuire ?

La probabilité d'être victime d'un ransomware est grande, tant ce type d'attaque est à la mode chez les pirates informatiques. Pour rester serein, même en cas d'attaque, il est important de mettre en place une stratégie de protection des données complète qui consiste à sauvegarder régulièrement ses données et son système. Le but étant  de toujours détenir une copie non compromise du contenu de son ordinateur. En cas de cryptage, il suffira alors de rebooter la machine et d'y installer la dernière sauvegarde en date. Cette dernière doit bien évidemment être conservée à un autre emplacement, comme un disque dur externe ou encore un service Cloud.

Il serait vain de prétendre que la monstrueuse menace du logiciel de demande de rançon caché sous votre lit n' est pas réelle. L'ignorer serait une erreur surtout si vous tenez à vos données.  Même si les logiciels  utilisés sont très performants,  les ransomwares ne sont pas une fatalité. Après tout, avec de la préparation, accessible à tous,  ils ne pourront pas nuire à vos données.

Posts les plus consultés de ce blog

Le bipeur des années 80 plus efficace que le smartphone ?

Par André Spicer, professeur en comportement organisationnel à la Cass Business School (City University of London) : Vous vous souvenez des bipeurs ? Ces appareils étaient utilisés largement avant l'arrivée massive des téléphones portables et des SMS. Si vous aviez un bipeur, vous pouviez recevoir des messages simples, mais vous ne pouviez pas répondre. Un des rares endroits où on peut encore en trouver aujourd’hui sont les hôpitaux. Le Service National de Santé au Royaume-Uni (National Health Service) en utilise plus de 130 000. Cela représente environ 10 % du nombre total de bipeurs présents dans le monde. Une récente enquête menée au sein des hôpitaux américains a révélé que malgré la disponibilité de nombreuses solutions de rechange, les bipeurs demeurent le moyen de communication le plus couramment utilisée par les médecins américains. La fin du bipeur dans les hôpitaux britanniques ? Néanmoins, les jours du bipeur dans les hôpitaux britanniques pourraient être compté

Comment les machines succombent à la chaleur, des voitures aux ordinateurs

  La chaleur extrême peut affecter le fonctionnement des machines, et le fait que de nombreuses machines dégagent de la chaleur n’arrange pas les choses. Afif Ramdhasuma/Unsplash , CC BY-SA Par  Srinivas Garimella , Georgia Institute of Technology et Matthew T. Hughes , Massachusetts Institute of Technology (MIT) Les humains ne sont pas les seuls à devoir rester au frais, en cette fin d’été marquée par les records de chaleur . De nombreuses machines, allant des téléphones portables aux voitures et avions, en passant par les serveurs et ordinateurs des data center , perdent ainsi en efficacité et se dégradent plus rapidement en cas de chaleur extrême . Les machines génèrent de plus leur propre chaleur, ce qui augmente encore la température ambiante autour d’elles. Nous sommes chercheurs en ingénierie et nous étudions comment les dispositifs mécaniques, électriques et électroniques sont affectés par la chaleur, et s’il est possible de r

Midi-Pyrénées l’eldorado des start-up

Le mouvement était diffus, parfois désorganisé, en tout cas en ordre dispersé et avec une visibilité et une lisibilité insuffisantes. Nombreux sont ceux pourtant qui, depuis plusieurs années maintenant, ont pressenti le développement d’une économie numérique innovante et ambitieuse dans la région. Mais cette année 2014 pourrait bien être la bonne et consacrer Toulouse et sa région comme un eldorado pour les start-up. S’il fallait une preuve de ce décollage, deux actualités récentes viennent de l’apporter. La première est l’arrivée à la tête du conseil de surveillance de la start-up toulousaine Sigfox , spécialisée dans le secteur en plein boom de l’internet des objets, d’Anne Lauvergeon, l’ancien sherpa du Président Mitterrand. Que l’ex-patronne du géant Areva qui aurait pu prétendre à la direction de grandes entreprises bien installées, choisisse de soutenir l’entreprise prometteuse de Ludovic Le Moan , en dit long sur le changement d’état d’esprit des élites économiques du pay

La fin du VHS

La bonne vieille cassette VHS vient de fêter ses 30 ans le mois dernier. Certes, il y avait bien eu des enregistreurs audiovisuels avant septembre 1976, mais c’est en lançant le massif HR-3300 que JVC remporta la bataille des formats face au Betamax de Sony, pourtant de meilleure qualité. Ironie du sort, les deux géants de l’électronique se retrouvent encore aujourd’hui face à face pour déterminer le format qui doit succéder au DVD (lire encadré). Chassée par les DVD ou cantonnée au mieux à une petite étagère dans les vidéoclubs depuis déjà quatre ans, la cassette a vu sa mort programmée par les studios hollywoodiens qui ont décidé d’arrêter de commercialiser leurs films sur ce support fin 2006. Restait un atout à la cassette VHS: l’enregistrement des programmes télé chez soi. Las, l’apparition des lecteurs-enregistreurs de DVD et, surtout, ceux dotés d’un disque dur, ont sonné le glas de la cassette VHS, encombrante et offrant une piètre qualité à l’heure de la TNT et des écrans pl

Ce que les enfants comprennent du monde numérique

  Par  Cédric Fluckiger , Université de Lille et Isabelle Vandevelde , Université de Lille Depuis la rentrée 2016 , il est prévu que l’école primaire et le collège assurent un enseignement de l’informatique. Cela peut sembler paradoxal : tous les enfants ne sont-ils pas déjà confrontés à des outils numériques, dans leurs loisirs, des jeux vidéos aux tablettes, et, dans une moindre mesure, dans leur vie d’élève, depuis le développement des tableaux numériques interactifs et espaces numériques de travail ? Le paradoxe n’est en réalité qu’apparent. Si perdure l’image de « natifs numériques », nés dans un monde connecté et donc particulièrement à l’aise avec ces technologies, les chercheurs ont montré depuis longtemps que le simple usage d’outils informatisés n’entraîne pas nécessairement une compréhension de ce qui se passe derrière l’écran. Cela est d’autant plus vrai que l’évolution des outils numériques, rendant leur utilisation intuitive, a conduit à masquer les processus in

La fin des cookies tiers ne répond pas au besoin de contrôle des internautes sur leurs données

Pour le moment, la plupart des solutions alternatives aux cookies privilégient l’objectif commercial aux dépens des attentes des internautes. Piqsels , CC BY-SA Par  Carlos Raúl Sánchez Sánchez , Montpellier Business School – UGEI ; Audrey Portes , Montpellier Business School – UGEI et Steffie Gallin , Montpellier Business School – UGEI Les révélations du Wall Street Journal contenues dans les « Facebook Files » , publiés en septembre dernier, ont une nouvelle fois montré que les utilisateurs s’exposaient à des risques liés à la divulgation des informations personnelles. Les réseaux sociaux ne sont pas les seuls en cause : les nombreux data breach (incidents de sécurité en termes de données confidentielles) rendus publics, illustrent régulièrement la vulnérabilité des individus face à une navigation quotidienne sur les moteurs de recherche, sites de e-commerce et autres ayant recours à des « cookies tiers » , ces fichiers de données envoyés par