Par Sibylle Turo , Université de Montpellier et Anne-Sophie Cases , Université de Montpellier Aujourd’hui, les écrans et les notifications dominent notre quotidien. Nous sommes tous familiers de ces distractions numériques qui nous tirent hors de nos pensées ou de notre activité. Entre le mail important d’un supérieur et l’appel de l’école qui oblige à partir du travail, remettant à plus tard la tâche en cours, les interruptions font partie intégrante de nos vies – et semblent destinées à s’imposer encore davantage avec la multiplication des objets connectés dans les futures « maisons intelligentes ». Cependant, elles ne sont pas sans conséquences sur notre capacité à mener à bien des tâches, sur notre confiance en nous, ou sur notre santé. Par exemple, les interruptions engendreraient une augmentation de 27 % du temps d’exécution de l’activité en cours. En tant que chercheuse en psychologie cognitive, j’étudie les coûts cognitifs de ces interruptions numériques : au
L'Arcep, le Conseil général de l'économie (CGE) et l'Agence du Numérique viennnent de publier les résultats de leur enquête annuelle sur la diffusion des outils numériques et l'évolution de leurs usages. Ce baromètre réalisé par le CREDOC (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) montre combien le smartphone est devenu la porte d'entrée principale pour se connecter à internet.
"Le smartphone est devenu en quelques années incontournable et près des trois quarts de la population en sont aujourd’hui équipés (73%, +8 points en un an) ; en 2011, moins d’un quart des Français en possédait un. Le téléphone mobile confirme quant à lui son ascendant sur le téléphone fixe : 94% des Français en sont désormais équipés, soit un écart de 8 points avec le téléphone fixe (86%, -2 points en un an)", explique le baromètre.
"Le mobile est désormais le terminal le plus souvent utilisé pour se connecter à internet (42%), devançant l’ordinateur (38%). Au total, 64% des Français utilisent leur smartphone pour naviguer sur internet, même à domicile. La diffusion des smartphones participe à l’essor des pratiques numériques en mobilité comme par exemple les messageries instantanées, utilisées par 43% des français (contre 32% l’an dernier), ou le visionnage de vidéos ou le téléchargement d’applications (en hausse respectivement de +10 points et +7 points par rapport à l’an dernier)", poursuit le baromètre, montrant là le côté "couteau suisse" du smartphone.
Le mobile même à domicile...
"Même à domicile, les internautes privilégient de plus en plus les connexions à partir du réseau mobile. 51% de la population est désormais concernée (+9 points par rapport à l’an dernier), alors que la part de ceux qui se connectent à partir d’un ordinateur sur une connexion fixe ou en Wi-Fi reste certes élevée, mais plafonne à 78%", explique le baromètre. Ainsi, pa étonnant que certains opérateurs comme Bouygues Télécom qui a lancé sa 4G Box, une box destinée aux foyers qui ne peuvent pas bénéficier d'une connexion ADSL.
... et à l'étranger en vacances
"Les Français sont de plus en plus équipés en téléphonie mobile (+11 points sur la période 2010-2017) et leurs usages nomades ne cessent de se développer, même lors de leurs déplacements au sein de l’Union Européenne : les trois quarts des 18-39 ans sont concernés, alors qu’ils étaient environ la moitié il y a sept ans. Toutefois, seulement 59% des Français savent qu’ils peuvent désormais utiliser leur mobile en Europe dans les mêmes conditions qu’en France et sans frais d’itinérance, contre 71% des Européens." De fait, depuis quelques mois les Européens peuvent utiliser partout dans l'Union leur forfait comme s'ils étaient en France.
Les autres enseignements de l'étude
Depuis près de 15 ans, la numérisation de la société française se poursuit à un rythme rapide et soutenu. Signe de l’omniprésence de la vie numérique, les trois quarts de la population française se connectent quotidiennement à Internet (76% de la population de 12 ans et plus, +2 points en un an).
Tous les usages d’internet étudiés sont, sans exception, en hausse par rapport à la dernière mesure effectuée :
• 2 personnes sur 3 (67%, +5 points) ont effectué une démarche administrative en ligne. Ce résultat confirme des données récentes publiées par Eurostat : alors qu’en moyenne 48% des Européens contactent les services publics grâce à internet, la France arrive au 8ème rang, certes derrière les pays nordiques (88% au Danemark) mais devant l’Allemagne (55%) ou le Royaume-Uni (53%).
• 61% (+1 point) ont effectué un achat en ligne
• 59% (+3 points) des Français sont membres de réseaux sociaux.
• 26% (+1 point) ont recherché une offre d’emploi
• 22% (+7 points en 2 ans) ont eu recours à un bien ou un service auprès d’un particulier et 13% en ont proposé.