À l’image de l’Australie, qui a fixé une majorité numérique à 16 ans, Emmanuel Macron a récemment évoqué la possibilité d’interdire l’accès aux plateformes sociales aux moins de 15 ans. En attendant une éventuelle évolution législative, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a dévoilé ce mois-ci FantomApp, une application gratuite destinée aux 10-15 ans, déjà disponible sur les magasins d’applications et en version web.
Son objectif est de permettre aux plus jeunes de mieux protéger leurs comptes, leurs données personnelles et d’identifier les bons réflexes en cas de difficulté en ligne. Conçue à partir d’ateliers menés dans plusieurs collèges, FantomApp a été développée en associant directement des adolescents au projet. Cette démarche collaborative a permis d’identifier des attentes fortes : comprendre les paramètres de visibilité, sécuriser ses comptes sans expertise technique et savoir vers qui se tourner en cas de problème. Selon une étude de l’Arcom, près d’un enfant sur deux est présent sur les réseaux sociaux avant 13 ans. Par ailleurs, 79 % des enfants disposent d’un téléphone portable avant 11 ans.
Des outils et des tutoriels
L’application s’articule autour de trois grands volets. Elle propose d’abord des informations pratiques et des contacts de confiance pour faire face au cyberharcèlement, à l’usurpation d’identité, aux tentatives d’arnaque ou au chantage à la photo intime. Elle intègre ensuite des outils concrets (test de robustesse des mots de passe, floutage de photos, analyse de la visibilité d’un pseudonyme ou d’un profil). Enfin, des tutoriels accompagnent les jeunes pas à pas pour paramétrer leurs comptes en limitant la diffusion de données personnelles.
FantomApp présente également les droits issus du cadre européen de protection des données de manière accessible, avec la possibilité de demander l’effacement de contenus ou de déposer une plainte via un formulaire dédié aux mineurs.
Financée par l’Union européenne, elle sera adaptée dans plusieurs langues.