En matière de cloud et d'intelligence artificielle (IA), la régulation n’est pas un frein : tel est le message que Laure de La Raudière, présidente de l’Arcep, le gendarme français des Télécoms, est allée porter fin juin à Bruxelles devant les parlementaires européens. Alors que la Commission mène une consultation publique sur l’avenir des politiques en matière de cloud et d’IA, le régulateur français des télécoms défend l'idée de doter l’Europe d’un cadre économique pro-investissement, stable et ambitieux, au service de sa souveraineté technologique. Forte de son expérience dans le secteur des télécoms — où la régulation a permis à la France de devenir le premier pays européen en matière d’abonnements très haut débit —, l’Arcep plaide pour une approche transposable aux infrastructures numériques du futur. Car l’enjeu dépasse de loin le simple déploiement de serveurs ou d’algorithmes car il s’agit d’assurer l’autonomie stratégique de l’Union européenne dans un contexte de dépen...
Emmanuel Macron est incontestablement le président de la République le plus intéressé par les nouvelles technologies et le numérique. Il a déjà par le passé reçu à l'Elysée plusieurs grands patrons de la Silicon Valley. Ce mercredi, le chef de l'Etat va ainsi recevoir les participants du sommet "Tech for good" dont Mark Zuckerberg (PDG de Facebook), Satya Nadella (Microsoft), Brian Krzanich (Intel) ou encore Virginia Rometty (IBM). Devraient être également présents les sociétés Uber, Samsung, SAP, Palantir, Wikimedia Foundation, Mozilla Foundation et des dirigeants de La Poste, la SNCF, la RATP, Sanofi, BNP Paribas et Thales.
Mais derrière cet événement, les acteurs français du web social et solidaire se sentent oubliés par le président. "L’ambition de vouloir associer Facebook, Uber, Microsoft, Samsung, Palantir et les autres à la notion d’intérêt général est louable. Mais ne nous méprenons pas : ces plateformes portent une vision de l’innovation qui n’a rien à voir avec l’intérêt général, mais davantage avec la génération d’intérêts pour leurs investisseurs", estime Ismaël Le Mouël, Fondateur de la Social Good Week et de la start-up bordelaise HelloAsso et Vice-Président de France Eco-Sociale Tech (FEST) dans une Tribune à Libération.
La Silicon Valley "ni désintéressée, ni fondamentalement humaniste"
"Curieux mélange des genres en effet que d’associer à cette réunion les géants du web tout droit venus de la Silicon Valley. Des plateformes qui, semble-t-il, sont les dignes représentantes d’une vision de l’innovation qui se restreint à la situation monopolistique sur un marché et à la rentabilité financière. Sans doute sont-elles prêtes à quelques vœux pieux, mais peut-on réellement espérer un véritable changement de comportement ?", analyse Ismaël Le Mouël. "Les promesses de "libérer" des secteurs entiers de l’économie comme le fait Uber, de "connecter le monde entier" comme le veut Facebook, ne sont ni désintéressées, ni fondamentalement humanistes."
"Être Tech For Good, c’est mettre au premier rang de ses priorités l’impact social de l’innovation, sa capacité à être mise au service de l’humain et les enjeux globaux de nos sociétés. La France dispose des premiers de cordée de la Tech For Good mais Emmanuel Macron semble leur préférer ceux qui ne souhaitent tenir la corde qu’à condition que cela leur soit rentable", estime Ismaël Le Mouël.