Par Sibylle Turo , Université de Montpellier et Anne-Sophie Cases , Université de Montpellier Aujourd’hui, les écrans et les notifications dominent notre quotidien. Nous sommes tous familiers de ces distractions numériques qui nous tirent hors de nos pensées ou de notre activité. Entre le mail important d’un supérieur et l’appel de l’école qui oblige à partir du travail, remettant à plus tard la tâche en cours, les interruptions font partie intégrante de nos vies – et semblent destinées à s’imposer encore davantage avec la multiplication des objets connectés dans les futures « maisons intelligentes ». Cependant, elles ne sont pas sans conséquences sur notre capacité à mener à bien des tâches, sur notre confiance en nous, ou sur notre santé. Par exemple, les interruptions engendreraient une augmentation de 27 % du temps d’exécution de l’activité en cours. En tant que chercheuse en psychologie cognitive, j’étudie les coûts cognitifs de ces interruptions numériques : au
SEMrush, plateforme d'analyse de la visibilité en ligne, a mesuré l'activité de la journée de mobilisation contre la réforme des retraites
Différents sondages ont montré un certain soutien de la population envers les grévistes, mais l'analyse du sentiment sur Twitter montre le contraire : sur les 27.347 tweets analysés, 38.32% sont négatifs, contre 34.36 positifs. Peut-être que les personnes mécontentes s'expriment davantage que les sympathisants, notamment lorsqu'ils attendent leur train ?
Les cinq premiers hashtags les plus utilisés sont purement descriptifs : grève, grève avec date, et sujet de la grève (#retraites).
Le hashtag #GiletsJaunes (présent dans 6.362 tweets), qui montre une volonté ou une peur de convergence des causes et des luttes, arrive en sixième position, et #Macron (1.765) en huitième position.
En fin de ce top 20 des hashtags les plus utilisés, nous avons #RATP (507) en 16ème position et #SNCF (423) en 19ème, les tweets visant ici à interpeller les organismes de transports.
Côté émojis, le smiley qui pleure de rire (1.887 utilisations) arrive de loin en tête du classement - compte tenu de la prévalence des tweets à tonalité négative, il s'agit globalement de sarcasme ou de critiques humoristiques. Le poing (1.458), synonyme de lutte, arrive en seconde position, suivi du panneau rouge (815) qui signifie "stop".
Les internautes ont marqué leur perplexité avec l'émoji qui se gratte le menton (404) en 8ème position, leur désespoir avec un smiley qui pleure (342) en 10ème position, leur fierté avec un biceps gonflé (299) en 12ème position et enfin leur crainte avec un smiley effrayé (285) en 14ème position.
Sur Google, les internautes s'informent et prévoient leur organisation
Avant toutes choses, les internautes se demandent "Pourquoi la grève SNCF" (2876 requêtes Google), mais aussi des variantes : pourquoi les cheminots, les étudiants et France Inter font grève.
Ensuite, les français s'interrogent sur les conséquences. Ils se demandent "Que faire en cas de grève Air France" (320, 2ème position), comment se faire rembourser un billet SNCF (216, 5ème), et veulent prévoir leurs horaires en demandant les horaires des trains (90, 9ème).
Enfin, les français veulent faire grève ! La question "Comment faire grève" (210) arrive 6ème, ils veulent savoir s'il est nécessaire de prévenir son employeur (170) et... comment faire grève sans perdre son salaire (170, 8ème)... ou si on peut ne pas travailler tout en être payé !