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Avec « Osez l’IA », la France veut transformer l’intelligence artificielle en levier concret pour ses entreprises

En annonçant le plan national « Osez l’IA » ce 1er juillet, Clara Chappaz, ministre déléguée à l’Intelligence artificielle et au Numérique, n’a pas déclenché une révolution, mais acté une inflexion majeure : celle du passage à l’échelle. La France s’était dotée, dès 2018, d’une stratégie nationale ambitieuse issue du rapport Villani, posant les bases d’un écosystème de recherche performant, d’un financement public structurant et d’une régulation éthique. Une décennie plus tard, avec 1 000 start-up dans le domaine, un supercalculateur de pointe (Jean Zay) et des leaders comme Mistral AI, le socle est posé. Mais l’adoption reste lacunaire. En 2025, seules 13 % des PME utilisent réellement une solution IA. Le plan « Osez l’IA » veut inverser cette tendance. Ce plan s’inscrit dans le sillage de France 2030, qui a déjà engagé plus de 2,5 milliards d’euros pour soutenir l’intelligence artificielle. Il s’appuie également sur les enseignements du rapport de Bpifrance Le Lab (« L’IA dans les PM...

Médecine : les téléconsultations plébiscitées par les Français

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Voilà un succès qui aurait fait plaisir au professeur Louis Lareng, fondateur du Samu à Toulouse et ardent défenseur de la télémédecine. Mercredi, la téléconsultation a fêté le troisième anniversaire de son remboursement par la Sécurité sociale et celui-ci marque son véritable décollage. 

Car au départ, la téléconsultation était quasiment boudée par les Français qui la jugeaient peut-être trop complexe et semblaient ne pas avoir confiance dans les bornes informatiques de consultation. Mais la crise sanitaire de la Covid-19 a changé la donne. Contraints de limiter leurs interactions sociales mais aussi de ne pas engorger les services d’urgences, les Français ont découvert tout l’intérêt de la téléconsultation. 

Un pic à 20% pendant le premier confinement

Alors qu’elle ne représentait que 0,04 % des consultations des médecins en 2019, la téléconsultation a bondi à 5,4 % en 2020, avec un pic à 20 % en avril 2020, lors du premier confinement, avec 4,5 millions de téléconsultations en un mois. Surtout, l’intérêt des Français a perduré après les confinements : au premier semestre 2021, la téléconsultation représentait 4,4 % des consultations des médecins (soit plus de 1,4 million de téléconsultations mensuelles sur les premiers mois de l’année, un peu plus d’un million en juin), indique l’Assurance maladie. Le remboursement à 100 % des téléconsultations décidé pendant la crise (au lieu des 70 % habituels) a certainement contribué à ce succès. La mesure est d’ailleurs prolongée jusqu’à la fin de l’année. *

De nombreux acteurs du numérique profitent de cet engouement : Doctolib, leader du secteur et bien connu pour être l’une des plateformes de réservation de créneaux de vaccination mais aussi Livi, Mediaviz, Medadom ou Qare. Ce dernier a vu son volume d’activité multiplié par 100 en 3 ans, et affiche un nombre de téléconsultations mensuelles 15 fois supérieur à celui de 2019 !

Campagne nationale pour la e-santé

Si la téléconsultation concerne tous les profils – 21 % des patients ont moins de 30 ans, et 20 % ont plus de 70 ans – elle s’est étendue au-delà des consultations de médecins généralistes. Qare propose par exemple une cinquantaine de spécialités en visioconférence. Les consultations en santé mentale ont particulièrement profité de la téléconsultation. Les psychiatres représentent ainsi 12 % des consultations.

En permettant de raccourcir les prises de rendez-vous par rapport à une consultation classique, en offrant des services dans des zones à la démographe médicale faible (les fameux déserts médicaux), en permettant aussi de mieux suivre les patients, la téléconsultation a montré toute son utilité en évitant même les écueils. Les téléconsultations sont loin d’être impersonnelles puisque selon l’Assurance maladie, 80 % des personnes qui y ont recours connaissent déjà le médecin.

Le gouvernement a, d’évidence, pris la mesure de ce succès, et vient de lancer une campagne nationale « oui à la e-santé ». 2022 va, en effet, marquer un tournant pour le numérique en santé avec Mon espace santé qui sera ouvert à tous les Français pour améliorer leur parcours de soins.

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