Par Laurence Corroy , Université de Lorraine Si les adolescentes et adolescents se retrouvent confrontés de plus en plus précocement à de la pornographie en ligne, il leur est très difficile d’aborder le sujet avec des adultes. Retour sur une enquête de terrain alors que les éditeurs de sites sont sommés d’instaurer un contrôle d’âge pour l’accès à ces contenus sensibles. Dès que l’on parle des adolescents et de leurs relations au numérique, les débats se polarisent, sans qu’il y ait nécessairement le réflexe de recueillir leur témoignage. En recherche, il est pourtant extrêmement important de leur donner la parole, ce qui permet de mieux mesurer leur capacité d’analyse et de distance vis-à-vis des messages médiatiques. Dans le cadre de l’étude Sexteens , menée en Grand Est, nous avons rencontré plus d’une soixantaine d’adolescents pour évoquer avec eux les représentations de la sexualité et de l’amour dans les séries pour ados qu’ils regardent. Ces séries on...

En surfant sur la toile, chacun de nous laisse de nombreuses traces qui peuvent nous jouer des tours…
C'était en décembre dernier. Un jeune homme de 29 ans a eu la surprise de découvrir dans la confidentielle revue « Le Tigre » un portrait très fouillé de sa personne. Ses amis, ses voyages, ses goûts musicaux, son parcours professionnel et amoureux… Tout ou presque y était. Vertigineux. D'autant plus qu'à aucun moment il n'avait rencontré un journaliste de la revue. La publication a, en effet, expliqué la démarche qui était la sienne pour réaliser son premier « Google portrait » : « On prend un anonyme et on raconte sa vie grâce à toutes les traces qu'il a laissées, volontairement ou non sur internet. » L'objectif a dépassé toutes les espérances et suscité un emballement médiatique inédit. Pour la première fois peut-être, les internautes, aussi insouciants que friands de buzz, se sont rendus compte que tels des Petit Poucet du XXIe siècle, ils laissaient derrières eux des traces dont l'utilisation peut facilement se retourner contre eux.
Des traces si nombreuses que les bases de données de l'État de type Edvige contre lesquelles les internautes se sont justement mobilisés pourraient paraître bien pâles. Car les données utilisées par Le Tigre ont été laissées volontairement par sa « victime ». Partager ses photos sur FlickR, retrouver ses camarades de classe sur Copains d'avant, raconter ses voyages sur un blog ou entretenir son réseau sur Facebook, etc. Ces sites web sont si pratiques qu'on y laisse sans ciller et en confiance photos, adresses e-mail, numéros de téléphone, CV et, bien sûr, les peines et les joies de la vie qui en disent long sur nous. Une mine de données que tout un chacun ou presque peut consulter. Vos amis, vos concurrents, la police et, bien sûr, les entreprises. Dans un marché de l'emploi tendu, taper dans Google ou sur un site spécialisé comme 123People le nom d'un candidat est désormais monnaie courante. Gare à vous si le recruteur tombe sur une photo où l'on vous voit un rien éméché lors d'un anniversaire arrosé. Ou si, déjà embauché, vous critiquez trop souvent votre société. Et même si vous ne fréquentez pas le web, vous pouvez être cité dans un billet de blog ou apparaître sur la photo dûment légendée d'un profil Facebook que vous ne connaissez pas…
Aux États-Unis, où la collecte de données nominatives fait l'objet d'un juteux marché, des sites spécialisés se chargent de restaurer votre réputation électronique en supprimant les documents indésirables sur le net. En France, la Commission nationale informatique et libertés (Cnil), tire le signal d'alarme. Alex Türk, son président, plaide pour un droit numérique à l'oubli et prépare activement une proposition d'établissement de normes internationales sur la vie privée et la protection des données personnelles. D'ici là, à chacun d'être vigilant sur ce que l'on dévoile de soi sur le Net.
Conseils : comment vous protéger
Il faut distinguer deux types de traces : celles qui concernent votre navigation internet ; et celles qu'on laisse volontairement sur les sites web sur lesquels on s'inscrit.
Navigation. Les premières sont enregistrées chez votre fournisseur d'accès à internet, chez les sites web qui vous envoient des cookies, ou dans la mémoire cache de votre propre ordinateur. On peut toutefois surfer anonymement en utilisant des sites qui vont masquer vos traces comme Anonymizer.com. On peut aussi activer les options «InPrivate» de la dernière version d'Internet Explorer qui n'enregistrent aucune trace sur les disques et bloquent les sites trop curieux.
Partage. Concernant les données laissées sur des sites comme FlickR ou Facebook, il ne faut pas hésiter à entrer dans la rubrique paramètres pour régler la confidentialité public-privé des données que l'on poste. Enfin, même si les sites web insistent, on n'est pas obligé de compléter entièrement son profil.
Les Infostratèges préservent votre e-réputation
La société Les Infostratèges, créée par Fabrice Molinaro et Didier Frochot, est spécialisée dans la gestion de l'information stratégique sur internet pour les particuliers comme pour les entreprises.
Pourquoi s'adresse-t-on à vous ? Les personnes qui font appel à vos services le font-elles de façon préventive ou à la suite d'un problème qu'elles ont rencontré ?
Didier Frochot et Fabrice Molinaro. Il y a deux cas de figure. D'une part les clients qui sont déjà dénigrés sur le Net et qui souhaitent voir disparaître les propos hostiles tenus à leur encontre. D'autre part, certaines entreprises "exposées" sont conscientes qu'elles courent un risque d'image et nous demandent d'intervenir à titre préventif. Dans un cas comme dans l'autre, nous mettons en œuvre des méthodes éprouvées, basées sur l'expertise humaine, loin des solutions tout technologiques. Nous avons lancé depuis quelques semaines un partenariat avec la société canadienne Filteris, qui, elle aussi, base ses méthodes sur l'expertise vivante pour analyser scientifiquement les valeurs et contre-valeurs véhiculées sur le Net.
Notre offre commune Capital-Image Web est aujourd'hui la plus complète et la plus riche du marché.
Rappelons qu'une récente étude signale que 67% des dirigeants d'entreprises sont inquiets pour leur réputation sur Internet, conscients des conséquences négatives sur leur performance économique.
Pour répondre à ces nouveaux défis, nous prenons en compte tous les aspects de la gestion d’image sur le Web depuis l'audit, l'optimisation, jusqu’à la sécurisation et la pérennisation de ce Capital-Image Web.
Quelles sont les ressources en ligne que l'on vous demande de retirer en général ?
Il peut s'agir de propos constituant un délit de diffamation ou d'injure. Il faut savoir que des allégations mensongères, même proférées sous forme dubitative ou de sous-entendus peuvent constituer le délit de diffamation. Les propos peuvent aussi constituer un dénigrement des produits ou des services d'une entreprise. Dans ce dernier cas le préjudice d'image, voire de perte de chiffre d'affaires est évident.
Dans tous les cas, notre action consiste à agir très vite (dans les heures qui suivent), donc à l'amiable, plutôt que d'attendre que la justice intervienne. Sur Internet, des propos hostiles peuvent se répandre en quelques heures de manière d'autant plus nuisible qu'ils sont relayés par un grand nombre de sites. Il importe donc d'agir dès les premières heures pour stopper leur propagation au plus vite. Nos
approches amiables, basées sur des argumentaires juridiques incontestables, nous permettent d'obtenir le retrait des propos hostiles dans 95% des cas. La synergie juridique-technique constitue le cœur de notre valeur ajoutée.
En revanche, si le client veut obtenir un indemnisation du préjudice qu'il estime avoir subi, il devra agir en justice après coup.
Les entreprises sont de plus en plus soucieuses de leur e-réputation. S'adressent-elles à vous ?
Oui bien sûr, depuis 5 ans que nous pratiquons l'e-réputation - avant même que le terme existe -, nous avons pu constater que, de quelques dizaines de missions les premières années, nous voyons les demandes s'accroître significativement. Aujourd'hui, les chefs d'entreprise les plus vigilants ont le souci de nous confier leur veille image sur le Net, avec alerte immédiate dès que des propos litigieux sont diffusés.
Toutefois, les demandes ne proviennent pas uniquement du monde de l'entreprise. Aujourd'hui, chacun d'entre nous peut se sentir concerné par les enjeux associés à son identité numérique. On le voit notamment avec le cas de ces internautes qui - par imprudence - ont laissé certains témoignages de leur vie privée sur le réseau sans se rendre compte que ce genre de traces pouvaient avoir des conséquences sur leur avenir professionnel. Mais il y a également les élus qui ne sont pas à l'abri de propos diffamatoires sur Internet de la part d'opposants très déterminés.
Aujourd'hui, les demandes proviennent aussi bien des entreprises et des particuliers que des élus et des collectivités locales.
Les principaux réseaux sociaux
Réseau social
200 millions de membres, 9 en France
FlickR
Partage de photos
3 milliards de clichés stockés
Copains d'avant
Réseau social français
10 millions de membre
Skyrock blog
Plateforme de blogs française
23 millions de membres
Viadeo
Réseau social professionnel
6,55 millions de membres dont 2 en France
Plateforme de microblogging
6 millions de membres
Windows Live Messenger
Messagerie instantanée
18,4 millions d'utilisateurs en France